Jean-Luc Coatalem
Écrivain de Marine depuis 2021, ce grand reporter et voyageur au long cours, a aussi publié deux dizaines de livres. Il a reçu le prix Femina Essai et le Prix de la Langue française 2017 pour Mes pas vont ailleurs1 (Stock, 2017), longue lettre adressée à Victor Segalen, officier de marine breton, et écrivain-voyageur comme lui. Tous deux partagent une passion pour l’Asie et le peintre Paul Gauguin… qui fut, un temps, on ne le sait pas assez, dans la marine marchande.
La Marine et vous, c’est une histoire qui a démarré quand ?
Jean-Luc Coatalem : J’ai un tropisme maritime fort : je suis breton, brestois, et issu d’une famille d’officiers. Mes ancêtres travaillaient déjà à l’arsenal de Brest. Encore aujourd’hui, ma famille a un penty proche de l’île Longue et lorsque je vais volontiers me baigner du côté de Camaret ou, à la cale du Fret, on en aperçoit les structures. J’ai développé un appétit pour tout ce qui touche aux voyages, les terres vierges, et donc à la mer. J’ai un souvenir extraordinaire d’une navigation en Antarctique, sur un ancien brise-glaces russe, comme d’une descente, au Québec, du Saint-Laurent avec pour terminus le Labrador.
Comment avez-vous connu Cols bleus ?
T. P. : J’ai fait mon service militaire à l’établissement cinématographique et photographique des Armées (ECPA) où l’on recevait Cols bleus et je me suis mis à le lire. Je trouve toujours du plaisir à découvrir les photos de qualité, et le format est agréable. Bien sûr, la tonalité générale est un peu « officielle », je perçois rapidement un certain discours, mais celui-ci est nécessaire et répond à une demande.
Parlez-nous d’une expérience vécue avec la Marine nationale
T. P. : En tant qu’écrivain de Marine, je participe à un projet de livre collectif – avec neuf autres écrivains de Marine. J’ai eu la chance de pouvoir choisir le type de
bâtiment sur lequel j’ai embarqué pour écrire mon texte : j’ai ainsi été lors d’une mission d’entraînement sur deux porte-hélicoptères, le Mistral (en 2023) et le Dixmude (en 2024) en Méditerranée. Nous avons carte blanche : l’idée de l’ouvrage est de raconter notre immersion dans un milieu militaire.
Pourquoi avez-vous choisi un PHA ?
C’est un bateau « complet », un vrai couteau suisse. Il est opérationnel sur les mers, a une capacité de projection dans les airs, sur terre avec des véhicules et des troupes embarqués, et il possède même une vocation humanitaire, comme on l’a vu près de la bande de Gaza. Un PHA, c’est une tour de Babel et une petite ville flottante, j’y ai croisé des stagiaires de l’école de guerre, des officiers étrangers en coopération ou en stage d’observation, des pilotes en qualification. L’un d’entre eux avait lu et apprécié l’un de mes romans, La Part du fils. J’ai remarqué que beaucoup d’ officiers étaient férus de littérature. Sur un bateau de cette taille, il y a aussi de la place pour des discussions au carré. On a parlé engagement, tour du monde et littérature, quoi de mieux !?
Votre prochain embarquement ?
Embarquer sur un patrouilleur outre-mer en Polynésie ou en Nouvelle-Calédonie. L’Auguste Benebig est dans ma… ligne de mire.
« Je trouve toujours du plaisir à découvrir les photos de qualité et le format est agréable »

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