René Deymonaz, alias Deymo

Dans la Marine nationale pendant près de vingt ans, au sein de l’aéronautique navale, René Deymonaz s’illustre encore à 80 ans par ses talents artistiques et son trait de crayon impertinent qui marqua une génération de marins.

René Deymonaz

Affiche de René Deymonaz pour les 80 ans du magazine

Comment êtes-vous entré dans la Marine ?

René Deymonaz : C’était en 1963, j’avais échoué pour la deuxième fois, excusez-moi du peu, au BAC C (scientifique NDLR), je me suis dit qu’il fallait que je prenne mon envol. Comme j’étais à Toulon, j’ai su que l’aéronavale demandait des jeunes pour faire électroniciens. J’ai rejoint Hourtin pour apprendre à être matelot, puis j’ai atterri à Rochefort où j’ai fait 2 ans de cours avant de devenir électronicien d’aéronautique navale. J’ai fait de belles missions, j’ai vu du pays. 

Quand avez-vous découvert Cols bleus ?

R. D. : J’avais entre 12 et 14 ans, mon père était marin et il rapportait parfois Cols bleus à la maison, j’aimais surtout regarder les photos des bateaux.

Quelle était sa réputation ? 

R. D. : Certains l’appelaient « La Pravda » mais malgré ce sobriquet, le magazine était lu, les gens regardaient les permutations et les grades. Et puis, Cols bleus mettait un peu de baume au cœur aux familles et aux enfants dont le père était parti en mer pour plusieurs mois. 

Une anecdote particulière ? 

R. D. : J’avais fait un dessin en 1978 après à une mission très longue et fatigante d’un sauvetage en mer qui avait duré une dizaine d’heures. Le pacha de la flottille m’avait dit « faites donc un dessin on va l’envoyer à Cols bleus. »

Quels souvenirs gardez-vous de la Marine ? 

R. D. : Parfois c’était dur pour des questions météo, travailler en piste en plein hiver c’est rude. Mais il y avait surtout cette atmosphère de camaraderie que j’ai bien aimée. Parfois, j’ai eu des petits problèmes d’indiscipline à cause de mon crayon, c’était plus fort que moi. J’ai réalisé des caricatures d’officiers qui ont beaucoup plu sauf aux intéressés. J’ai eu des retours de flammes, c’était de bonne guerre.

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