Bourrasque, la Défense du Finistère, contre vents et marées

Du 18 au 23 mai, des dizaines d’attaques hybrides ont été menées contre des emprises militaires de la pointe bretonne, lors de l'exercice Bourrasque, volet breton de la première phase de Polaris. Le vice-amiral d’escadre Jean-François Quérat, commandant en chef pour l’Atlantique est revenu pour Cols bleus sur cet entraînement d’ampleur inédite. 

Le GSC Brest au cœur de l’exercice Bourrasque © MN

Le GSC Brest au cœur de l’exercice Bourrasque

Quels étaient les moyens engagés durant Bourrasque ? 

VAE Jean-François Quérat : Face à nous, agissaient plusieurs unités des forces spéciales françaises s’appuyant sur quelques bâtiments de surface et surtout de nombreux moyens spécifiques, renforcées par quelques dizaines de partisans pour conduire des actions non-conventionnelles. De notre côté, nous mobilisons l’ensemble du personnel civil et militaire des entités présentes autour de la rade de Brest, en y associant certaines entreprises de la base industrielle et technologique de défense, de la chaîne sémaphorique, de la flottille de réserve côtière, quelques renforts de l'armée de Terre, et enfin des forces de la gendarmerie départementale. 

Quelle place a été dévolue à l’innovation ? 

VAE J-F. Q. : De nouveaux équipements et de nouvelles tactiques avaient été testés lors d’exercices ou d’entraînements. Un effort particulier a été fait pendant Bourrasque sur la lutte anti-drones afin de prendre en compte le caractère particulier d’une base imbriquée dans un tissu urbain déjà très dense. L’esprit d’innovation a aussi irrigué l’approche conceptuelle de la défense en vue de penser des structures et des processus nouveaux. Nous sommes allés jusqu’à associer les populations à une défense globale de nos installations. 

Huit mois seulement après sa création, comment la flottille de réserve côtière a-t-elle été intégrée à l’exercice ? 

VAE J-F. Q. : La flottille s’est inscrite au sein d’un dispositif de contrôle des approches immédiates de la rade, jusque dans l’avant-goulet, en complément des capacités des fusiliers marins et de la gendarmerie maritime. Puis, la flottille a établi un contact avec les forces de sécurité intérieure ainsi qu’avec la population pour détecter des mouvements inhabituels sur le périmètre terrestre de la défense du Finistère. 

Quels enseignements en avez-vous tirés ? 

VAE J-F. Q. : Le premier point positif est l’excellente mobilisation de tous les acteurs impliqués dans l’exercice avec un état d’esprit et une combativité remarquables. Nous avons joué un large spectre de scenarios qui ont bien éprouvé nos organisations. La coordination avec le monde civil a été très fluide.

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