Contre-amiral Bertrand Dumoulin
Directeur de la publication de 2016 à 2019, le contre-amiral Bertrand Dumoulin retrace son histoire avec Cols bleus.
Votre premier souvenir avec Cols bleus ?
Contre-amiral Bertrand Dumoulin : J’étais fistot à la baille, je l’ai découvert en attendant mon tour pour passer à la visite médicale.
Quelle était l’image de Cols bleus quand vous êtes entré dans la Marine ?
C.A. B. D. : C’était déjà la revue des marins qu’on trouvait dans tous les carrés (officiers, officiers mariniers) et cafétéria équipage, celle qui vous donne le sentiment et la fierté d’appartenir à une communauté.
Étiez-vous un lecteur assidu de Cols bleus ?
C.A. B. D. : Non, j’étais plutôt un lecteur épisodique mais lorsque j’ai pris le commandant de mon premier bâtiment, un patrouilleur (P400), j’ai lancé le défi suivant à l’équipage : que La Gracieuse soit l’unité dont on parle le plus dans Cols bleus. Grâce à quelques éléments moteurs, tout le monde s’est pris au jeu et nous avons été publiés plusieurs fois, à la grande fierté de l’équipage. J’ai même entendu un commandant de frégate s’étonner qu’on parle plus dans Cols bleus d’un P400 que de son fier vaisseau !
Votre regard sur Cols bleus a-t-il changé lorsque vous êtes arrivé au SIRPA ?
C.A. D. : J’ai surtout compris que Cols bleus était bel et bien lu car, j’avais très vite un retour des articles et thématiques abordés. Et le pire, à éviter à tout prix, était l’oubli malheureux… Un « amiralscope » incomplet et vous receviez très vite un coup de téléphone de la personne concernée à qui il fallait offrir, en compensation, une tribune dans le numéro suivant !
Une chose que vous avez apprise et qui vous a surpris sur le magazine Cols bleus en devenant chef du SIRPA ?
C.A. D. : J’ai trouvé une formidable équipe très (trop) resserrée, composée pour moitié d’aspirants, tous passionnés et qui ne manquaient pas d’idées pour valoriser les marins et l’activité de la Marine. Il fallait certes relire attentivement les articles car on ne peut pas exiger d’un ou d’une aspirant qu’il ait une vision globale de la Marine mais le résultat était, à chaque fois, de très grande qualité.
Un Cols bleus qui vous a marqué ?
C.A. D. : Le numéro d’avril 2017 était très particulier car il présentait la situation de la Marine française en avril 1917 avec les mêmes rubriques qu’aujourd’hui : un numéro qui a fait « transpirer » le service historique de la Défense (SHD) qui nous a bien aidés. Imaginez seulement la réaction du correspondant DPMM du SIRPA quand, pour préparer ce beau numéro, on lui a posé des questions concernant le personnel de… 1917 ! Un numéro qui restera dans les annales.
Avez-vous une anecdote particulière à nous partager sur le magazine ?
C.A. D. : En me renseignant, j’ai découvert que de nombreux marins, plutôt anciens, abonnaient pour Noël leurs filleuls ou, pour les plus âgés, leurs petits enfants à Cols bleus. Excellente idée !
Quel souvenir gardez-vous des éditos à écrire ?
C.A. D. : Un édito réussi, c’est un édito qui donne envie de lire le reste du magazine.
« Cols bleus vous donne le sentiment et la fierté d'appartenir à une communauté »

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