Cold Response : le groupement tactique embarqué repousse l’adversaire dans le Grand Nord
Repousser l’ennemi au sein d’une grande manœuvre interalliée pour participer à la libération de la Norvège. C’était la mission du groupement tactique embarqué (GTE) du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude au sein du scénario de l’exercice Cold Response 2022.
Du 24 au 29 mars 2022, le groupement tactique embarqué (GTE) a participé à la phase terrestre de l’exercice Cold Response 22, aux côtés de ses alliés américains et néerlandais. Face à eux, les forces finlandaises, norvégiennes, suédoises et allemandes. Sur 350 kilomètres au travers des fjords, les deux camps de forces équivalentes se sont affrontés. La force française du Grand Nord a su conquérir le terrain en exploitant le spectre complet de ses moyens interarmes et interarmées.
Elle n’était pas là par hasard. Appartenant à la 9e brigade d’infanterie de Marine spécialisée dans le combat amphibie sur divers types de terrain, le GTE est venu éprouver leurs capacités de combat au froid polaire de l’arctique. Un groupement composé de l’état-major et de la compagnie logistique du 1er régiment d’infanterie de Marine (1er RIMa), d’une compagnie d'infanterie du 126e régiment d'infanterie (126e RI), d’un sous groupement tactique artillerie du 11e régiment d'artillerie de Marine (11e RAMa), et d’une section de combat et d’une unité interarmées de plage du 6e régiment du génie (6e RG).
Appuyés par les US Marines
Au sol, sur des routes escarpées, dans de rudes conditions climatiques, le GTE a multiplié les opérations audacieuses pour gagner du terrain. Plusieurs missions de reconnaissance d’axes ont été menées. Profitant des ouvertures créées, le GTE a pris le contact avec l’adversaire et l’a bousculé, appuyé par le Joint Terminal Attack Controller (JTAC) du 11e RAMa.
L’infanterie a conduit deux infiltrations : la première, de nuit, visait à surprendre l’ennemi et détruire ses capacités d’observation pour permettre aux troupes au sol de reprendre la progression le long du littoral. La seconde, une manœuvre d’ensemble, avait pour objectif de s’emparer de la localité de Tennevol en combinant un raid blindé sur le littoral et l’infiltration pédestre d’une compagnie d’infanterie à travers les montagnes. Quatre champs de mines posés par la force adverse ont été neutralisés par le 6e RG pour appuyer la mobilité des troupes au sol, en ouvrant les itinéraires. En permanence, des appuis feux mortiers de 120 mm du 11e RAMa ont permis la progression des sections d’infanterie.
Aux côtés du GTE, une équipe de six Marines américains de la Air naval gun fire liaison company, placée sous le contrôle tactique du 11e RAMa, avait pour mission de coordonner les appuis feux aériens et navals fournis par les Marines déployés dans l’exercice.
Un combat multi-milieux
Dans les airs, les hélicoptères Gazelle et Cougar de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT), décollant depuis le porte-hélicoptères amphibie Dixmude, sont intervenus quotidiennement au profit du groupement tactique embarqué, réalisant deux à trois patrouilles par jour. Les Gazelle ont ainsi infligé les dégâts les plus importants aux engins blindés de l’ennemi au moyen de tirs fictifs de missiles HOT, guidés par le détachement de coordination des feux. Les Couguar ont réalisé des opérations héliportées de sections d’infanterie, renforcées d’un groupe du génie et d’une équipe d’observation pour mener un assaut vertical sur une localité à saisir, appuyés par l’hélicoptère d’attaque Gazelle.
Depuis la mer, le PHA Dixmude a mis à disposition ses embarcations rapides pour acheminer les sections au sol sur les arrières de l’ennemi dans le but de se saisir d’un pont, point de passage obligé. Le GTE a également bénéficié d’un ravitaillement logistique du bord, via l’hélicoptère de manœuvre Cougar, pour approvisionner en vivre au plus près de la ligne de contact et s’affranchir des problématiques de praticabilité des axes routiers. 3 tonnes de vivres ont ainsi été délivrées. Autre exemple de la complémentarité maritime et terrienne, le Dixmude a réalisé un vol de drone le long de la route côtière, décelant la présence de trois véhicules adverses, renseignant ainsi les troupes au sol sur la position des forces adverses.
L’exercice Cold Response 2022 démontre les capacités opérationnelles des armées françaises à combattre dans les fjords dans un contexte de grand froid. Sur un terrain contraignant et compartimenté, le GTE a su garder un rythme soutenu dans son action. Tout le spectre des opérations amphibies a été exploré sous des latitudes glaciales. Les soldats, comme le matériel, ont ainsi été éprouvés au Grand Froid. Sur terre, en mer et dans les airs, les militaires engagés dans cet exercice fictif au plus proche des conditions du réel, ont su illustrer ce que peuvent être l’esprit guerrier et la fraternité d’armes.
27 nations alliées et partenaires, plus de 30 000 militaires : Cold Response 2022 est un exercice interalliés et interarmées à dominante amphibie, mené par l’état-major des armées norvégiennes. L’objectif : renforcer les capacités des armées alliées et partenaires à opérer ensemble dans des conditions climatiques exigeantes propres au théâtre de l’Atlantique Nord à terre, dans les airs et en mer.
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