La coordination des avions de chasse s’effectue depuis le poste d’observation du lieutenant Alexandre et de ses deux homologues britanniques. Les derniers rappels ont été effectués par l’instructeur britannique, en anglais. Ces procédures sont communes à l’ensemble des aviateurs déployés, britanniques et français puisque relevant des procédures OTAN.

L’objectif de cet entraînement était d’entraîner les militaires au guidage des aéronefs Typhoon depuis le sol afin d’effectuer des tirs sur des cibles ennemies. À tour de rôle, les Joint tactical advance controller (JTAC) britanniques et français ont transmis les indications aux équipages et ont autorisé l’ouverture du feu. Les avions de chasse ont effectué leurs passes canon avec des obus de 27 millimètres. Cette capacité à pouvoir coordonner les appuis feu d’aéronefs alliés est essentielle pour le bataillon multinational franco-britannique déployé en Estonie. En effet, la présence de JTAC constitue une véritable plus-value en augmentant l’efficacité d’un appui par des avions de chasse ou des hélicoptères.

À ce titre, le lieutenant Alexandre est tenu d’entretenir ces savoir-faire spécifiques de façon régulière. Cet entraînement interallié lui a permis de confirmer sa capacité à assurer sa fonction. De plus, ce fut l’occasion de s’entraîner au plus proche du réel, dans un environnement interralliés.

La présence d’un JTAC français constitue une capacité supplémentaire et primordiale pour les éléments français à l’instar de l’appui de la section de tir Caesar au profit du Battlegroup et la 1ère Brigade estonienne. Ces spécificités concourent à l’efficacité de la mission de réassurance du flanc Est de l’OTAN.

Depuis mars 2017, la France déploie un dispositif de présence dite avancée renforcée (eFP - enhanced Forward Presence) dans les pays Baltes de l’OTAN. Ce déploiement s’inscrit dans le cadre du renforcement de la posture dissuasive et défensive de l’Alliance sur le flanc Est, face au nouvel environnement de sécurité. La mission LYNX, contribution de la France à l’eFP, est constituée d’un Sous-groupement tactique interarmes (SGTIA), déployé en Estonie où la nation-cadre du bataillon multinational est le Royaume-Uni,.

Lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, le président de la République a renforcé la contribution française au dispositif eFP en adaptant son offre capacitaire. Depuis, elle est constituée de près de 400 militaires, toujours sous mandat eFP OTAN et au sein du Battlegroup britannique à Tapa. Ce nouveau battlegroup constitué de 2 nations, reste sous le commandement de la 1ère brigade estonienne, après le départ du contingent danois. En mars 2023, la France a renforcé sa présence et doté son contingent de 18 véhicules multi-rôles blindé Griffon. En outre, elle a mis en place un peloton de blindés légers AMX-10 RC. En mai 2023, une section de tir de 4 Caesar a été projetée en Estonie, apportant une plus-value conséquente au bataillon multinational en Estonie.