Comment le SGTIA est-il inséré au battlegroup britannique ?

Le SGTIA étant intégré au sein d’un battlegroup britannique, mon chef tactique est donc le chef de corps britannique du Royal Tank Regiment, le Lieutenant-Colonel Simon Worth. Depuis le début du mandat et lors de chaque exercice, j’ai à mes côtés un officier de liaison me permettant de m’approprier sans difficulté les procédures britanniques.

Quels ont été les principaux objectifs de l’exercice BOLD PANZER du mandat LYNX 11 ?

Le battlegroup est un élément organique de la 1re brigade estonienne ; l’exercice BOLD PANZER avait pour objectif de certifier son interopérabilité auprès de la brigade estonienne, en intégrant le SGTIA dans la manœuvre britannique. Lors de cet exercice, nous avons mis à l’épreuve nos façons de travailler, ce qui nous a permis d’acquérir une certaine flexibilité d’action et de manœuvrer plus rapidement lors des exercices suivants.

Comment avez-vous employé les effets interarmes dans votre réflexion tactique ?

Mon objectif a été de développer, pour l’ensemble du SGTIA, une meilleure compréhension des effets interarmes. Concrètement, lors de l’exercice multinational BOLD AXE, nous avons pu franchir des points de passage obligé grâces aux tirs indirects menés par les artilleurs, les fantassins ont pu saisir un objectif, appuyés par les chars Leclerc et les sapeurs ont pu « brêcher » les différents obstacles, c’est-à-dire créer des brêches, et ainsi, nous permettre de les franchir.

Quelles expériences retenez-vous de ces exercices interalliés ?

Notre capacité à nous intégrer dans un environnement multinational et en particulier britannique est réelle. Nous avons mis à l’épreuve nos procédures franco-britanniques avec succès, démontrant ainsi notre interopérabilité.

Les chefs d’État et de gouvernement des Nations alliées ont décidé en 2016 à Varsovie « de renforcer encore la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance face au nouvel environnement de sécurité ». À ce titre, la présence avancée renforcée de l’OTAN (eFP - enhanced Forward Presence) permet aux Alliés de déployer des contingents militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer la posture de défense de l’Alliance par une position dissuasive, mais non agressive. Dans ce cadre, la France engage un dispositif de 300 militaires en Estonie à partir de mars 2021 pour une durée d’un an. Ce dispositif intègre un Sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) à dominante blindé, avec notamment 12 chars Leclerc, 8 VBCI et 8 VAB.