La mission du lieutenant David consiste à planifier le déchargement des trains spéciaux militaires acheminant les matériels, ainsi que les trains renvoyant les matériels en France, notamment les véhicules haute mobilité.

La première partie du mandat de LYNX a ainsi consisté à planifier et coordonner les mouvements entrant et sortant en Estonie.

En outre, dans le cadre de la relève du matériel sortant du Sous-groupement tactique interarmes (SGTIA), le lieutenant David a effectué un travail d’identification des zones de stockage adaptées aux Griffon et aux blindés AMX-10 RC, ainsi qu’aux matériels nécessaires à leur maintenance. Le volume de l’ensemble représente plus de 40 conteneurs de type KC20.

Pour mener à bien cette manœuvre logistique d’acheminement sur plus de 700 km, le lieutenant David commande 60 militaires sous-officiers et militaires du rang, de spécialités différentes en charge du transport, de la maintenance, de l’embarquement « voie ferrée » et en charge de la prévention. Déployés à Tapa ainsi qu’à la frontière entre la Pologne et la Lituanie, ils ont également eu à s’occuper du transfert d’un train à un autre, puisque l’écartement des rails des voies de chemin de fer n’étant pas le même entre les pays Baltes et la France, il a été nécessaire d’effectuer un transbordement du fret et des véhicules sur des wagons adaptés.

La dimension multinationale est constante : les militaires français agissent en coordination avec les autorités civiles en Estonie et en Lituanie ainsi qu’avec la force britannique. Au total, au cours de son mandat, le lieutenant David et son détachement logistique ont reçu 240 tonnes de fret et renvoyé 600 tonnes en France.

Cette mission en Estonie a été l’occasion pour le lieutenant David de travailler avec des logisticiens de l’arme du train et des experts de la maintenance militaire, ce qui lui a permis d’engranger de l’expérience en matière de conception, procédures et matériels. D’un point de vue collectif, ce mandat dans le cadre de l’OTAN a permis au détachement logistique de renforcer ses capacités d’interopérabilité, grâce à la coopération constante avec les alliés britanniques, danois et estoniens.

Les chefs d’État et de gouvernement des Nations alliées ont décidé en 2016, à Varsovie « de renforcer encore la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance face au nouvel environnement de sécurité ». Il s’agit de déployer des contingents militaires dans les pays de l’OTAN qui se sentent menacés, pour renforcer leur défense. Ils constituent une présence dite avancée renforcée (eFP - enhanced Forward Presence). D’emblée, la France, solidaire des pays Baltes a apporté sa contribution. Lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, le président de la République a décidé de maintenir la contribution française au dispositif eFP en adaptant son offre capacitaire à celle de la nation-cadre. Depuis, elle est constituée d’environ 300 militaires, dont un sous groupement à dominante infanterie motorisée, spécialisé dans le combat d’usure en milieu difficile et en conditions hivernales.