TERRITOIRE NATIONAL

Coupe du monde de rugby : bilan des actions de sécurisation des armées

Du 8 septembre au 28 octobre, la France a accueilli la Coupe du Monde de Rugby 2023. Tout au long de cet événement, les armées ont contribué à la sécurisation des 48 rencontres sportives réparties dans 9 stades, des zones à forte affluence et des camps de base des équipes internationales.

En appui des forces de sécurité intérieure, les militaires ont renforcé leurs missions quotidiennes autour des grands événements. Pour ce faire, ils se sont appuyés sur les effectifs du dispositif opérationnel permanent de l’opération SENTINELLE afin de répondre de manière adaptée aux besoins édictés par les autorités préfectorales, en élargissant notamment les périmètres de patrouille autour des stades les jours d’affluence.

Les armées françaises ont par ailleurs contribué à la protection de cet évènement en mettant à disposition des capacités spécialisées :

- Dans le domaine NRBC (Nucléaire, Radiologique, Biologique, Chimique), les armées ont apporté leurs connaissances en engageant des unités spécialisées, capables de réaliser des inspections, ou de répondre à un évènement particulier.

- En matière de protection contre toute menace terroriste, les compétences spécifiques des armées ont été exploitées durant toute la durée de la compétition. Ainsi, en appui de la Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), des équipes cynotechniques et du déminage, spécialisées dans la détection et la neutralisation d’explosifs, ont systématiquement reconnu les stades avant l’arrivée du public.

Enfin, les armées ont été chef de file en matière de protection de l’espace aérien et de lutte anti-drone (LAD). Forte d’un savoir-faire unique en matière de sûreté aérienne, l’armée de l’Air et de l’Espace a assuré la coordination de tous les moyens interministériels de lutte anti-drone (LAD), avec la mise en œuvre d’un centre opérationnel temporaire à Villacoublay.

Ce centre a permis de suivre la programmation des moyens LAD en accord avec les activités sportives, l’adaptation des dispositifs, la gestion des dérogations de vol ainsi que le suivi des effectifs et du matériel. Plus d’une vingtaine de vols de drones non autorisés ont été traités.

Pour cette sécurisation, l’armée de l’Air et de l’Espace a engagé des systèmes de lutte anti-drones, ainsi que plusieurs hélicoptères Fennec, placés en alerte.

En outre, l’efficacité du dispositif global de sécurisation a reposé sur une concertation continue entre les armées et le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer (MIOM) afin d’anticiper les besoins et optimiser l’emploi des moyens, dans une logique d’effets à obtenir. Cette concertation s’est réalisée tant au niveau zonal, entre les préfets et les officiers généraux des Zones de défense et de sécurité (OGZDS), qu’au niveau national, au sein de la cellule coordination Intérieur-Défense (C2ID).

Ce seront ces capacités qui seront mises en oeuvre lors des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP). Les armées poursuivront leur préparation à travers l’exercice COUBERTIN qui se tiendra à partir du 13 novembre. Il permettra en ce sens d’entraîner les chaînes de commandement et d’éprouver les procédures qui seront mises en application à l’été 2024. Il se déroulera simultanément au Camp des Loges à Saint-Germain-en-Laye (78) et à l’EMZD-SUD, à Marseille (13).

AFRIQUE

Niger : désengagement vers la France

Au Niger, le désengagement des forces françaises se poursuit en coordination avec les autorités nigériennes, en bon ordre et en sécurité.

Conformément aux annonces du Président de la République, les armées poursuivent la mise en œuvre de leur désengagement du Niger avant la fin de l’année 2023. Les postes avancés de Tabarey Barey et de Ouallam ont en ce sens été fermés et rendus aux Forces Armées Nigériennes.

Par ailleurs, le désengagement se poursuit aussi depuis la base aérienne projetée (BAP) de Niamey. Ce faisant, tous les aéronefs de combat ont été rapatriés, dont les Mirage 2000 et les hélicoptères d’attaque Tigre. A cette date, il reste 500 militaires français sur la BAP de Niamey qui poursuivent les opérations logistiques de désengagement vers la France.

Les détachements, le fret et les véhicules désengagés rentrent en France afin d’être réinsérés dans leur cycle de préparation opérationnelle.

Golfe de Guinée : bilan de l’exercice SOGODJEGUE

Du 30 octobre au 4 novembre, les Forces Armées de Côte d’Ivoire (FACI) ont organisé l’exercice SOGODJEGUE 2023 en partenariat avec les Eléments Français en Côte d’Ivoire (EFCI) et la Marine nationale, dans le cadre de la mission CORYMBE.

Cet exercice amphibie a permis de renforcer l’interopérabilité entre les FACI et les armées françaises au travers d’un exercice en conditions réelles. L’implication du GTE (Groupement Tactique embarqué) Dragon, composé d’éléments de l’infanterie, du génie, de cavalerie, de l’artillerie et de l’Aviation légère de l’Armée de Terre (ALAT) a favorisé l’échange de compétences opérationnelles entre les deux partenaires.

La capacité conjointe ivoirienne et française de planification et de conduite d’un exercice complexe a permis le débarquement d’une cinquantaine de véhicules, le déploiement de cinq hélicoptères et la réalisation de séquences de combat simulé.

SOGODJEGUE a démontré l'interopérabilité entre les forces ivoiriennes et françaises et concrétise le partenariat étroit liant les armées ivoiriennes et françaises en démontrant leur capacité à agir de concert.

CORYMBE : opération de lutte contre les narcotrafics

Le 4 novembre, dès la fin de l’exercice SOGODJEGUE, le Porte-hélicoptère amphibie (PHA) Mistral a relocalisé un navire suspecté de transporter de la drogue grâce à un vol d’hélicoptère embarqué, avant d’être pisté à l’aide du drone S100 embarqué.

L’équipe de visite a par la suite procédé à une enquête de pavillon avant de réaliser une fouille complète de ce navire. Au total, 885 kilos de cocaïne pure ont été saisis puis détruits à bord du Mistral.

Cette saisie démontre la pertinence du dispositif CORYMBE dans le golfe de Guinée afin de sécuriser les voies maritimes dans une région stratégique.

EUROPE

Les armées françaises sont pleinement engagées dans le renforcement de l’OTAN sur le flanc Est de l’Europe.

Dans une démarche ferme et non-escalatoire, elles contribuent activement aux missions de réassurance de l’OTAN avec des moyens adaptés et réactifs.

LYNX : coopération opérationnelle

Le 29 octobre, l’Estonian Defense League (EDL) et la Compagnie d’infanterie légère ont mené une campagne de tir missiles au sein du camp de manœuvre de Sirgala, dans l’est de l’Estonie.

Les 4 et 5 novembre, le Central Training Area du camp de Tapa a ensuite été le théâtre d'un exercice d'entraînement de tranchées entre les deux alliés, avec l’engagement de la compagnie légère d’infanterie du 1er régiment de chasseurs parachutistes (1^er RCP).

Ces deux séquences ont permis aux soldats français et estoniens de perfectionner leur interopérabilité et de consolider leurs savoir-faire techniques et tactiques.

Opération NOTOS : crédibilité des plans de défense du flanc Est de l’alliance

A l’occasion de la relève du mandat AIGLE, les armées françaises mènent une triple mission dans le cadre de l’opération NOTOS :

• Assurer la relève des matériels majeurs déployés en Roumanie ;
• Diversifier les modes et les voies d’acheminement, en réalisant notamment pour la première fois une relève par la voie sud, en Méditerranée.

Cette séquence démontre la crédibilité de l’OTAN dans sa capacité à projeter rapidement des grandes unités et des matériels majeurs sur le flanc Est de l’Alliance.

La première phase de cette opération menée avec succès a permis le mouvement de plus d’un millier de soldats et la relève de plus de 200 véhicules dont 60 blindés lourds, tout en garantissant le maintien de la capacité opérationnelle du bataillon multinational de la mission AIGLE. 7 acheminements par trains militaires, plus d’une dizaine de déploiement par voie aérienne militaire et des convois routiers ont été conduits en 15 jours.

A partir du port d’Alexandroupolis, un premier navire affrété, chargé de véhicules militaires est actuellement en transit pour rallier le port militaire de Toulon. Cette opération tactique et logistique complexe s’est réalisée en parfaite coordination avec les services logistiques de l’Alliance, les forces armées grecques et les armées françaises. Elle confirme l’agilité des dispositifs militaires et ouvre, par la voie Sud Méditerranée, une nouvelle option de déploiement des forces françaises et alliées vers le flanc Est de l’Europe.

Méditerranée occidentale : bilan de l’exercice DYNAMIC MARINER/ MARE APERTO

Du 23 octobre au 6 novembre, la Marine nationale a participé à l’exercice majeur de l’OTAN, DYNAMIC MARINER, couplé à l’exercice italien de haute intensité MARE APERTO.

Ce exercice a permis de certifier la capacité de l’Italie à exercer le commandement de la composante maritime de la NATO Response Force (NRF), en vue de sa prise d’alerte en 2024. Pour ce faire, la Marine nationale a déployé la Frégate multi-missions (FREMM) Provence, le Chasseur de mines tripartite (CMT) Capricorne et deux aéronefs Atlantique 2 (ATL2).

La Provence a été en ce sens engagée aux côtés de nombreuses autres unités françaises, italiennes, portugaises et espagnoles. De nombreux entraînements de lutte anti sous-marine ont été conduits avec des ATL2 et des Boeing P-8 Poseidon américains dans le cadre d’une simulation d’affrontement face à trois sous-marins alliés. De plus, des séquences de ravitaillement à la mer avec le bâtiment ravitailleur italien Vulcano ou un exercice de visite ont été mené conjointement avec la FREMM italienne Bergamini.

Le Chasseur de mines tripartie (CMT) Capricorne a lui été intégré au groupe de guerre des mines Standing NATO Maritime Countermeasure group 2 (SNMCMG2), composé de l’ITS Stromboli, de l’ITS Gaeta et de l’ESPS Tambre. Le groupe s’est engagé dans une série de manœuvres dans le domaine de la guerre des mines ou de la protection d’infrastructures.

Deux ATL2 basés en Sicile se sont par ailleurs relayés afin d’assurer des vols quotidiens en appui aux bâtiments engagés dans le cadre de cet exercice. En outre, la séquence a permis d’affiner la coopération entre tous les alliés et d’entretenir le haut niveau d’interopérabilité technique et tactique des relations militaires franco-italiennes.

PROCHE ET MOYEN ORIENT

Méditerranée orientale : renforcement du dispositif

Dans le contexte de tensions actuelles, la France a renforcé son dispositif militaire en Méditerranée orientale. Sur ordre du Président de la République, le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre a appareillé de Toulon le 25 octobre 2023 vers la Méditerranée orientale.

Celui-ci poursuit son déploiement dans la zone avec la Frégate multi-missions (FREMM) Alsace. Ce dispositif a été renforcé avec l’arrivée d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) déployé à La Sude en Crète. Dès le 2 novembre, il a ainsi pu réaliser un premier vol de surveillance maritime.

Cette force garantit à la France une appréciation autonome de situation et lui permet d’être prête à faire face à toute évolution de la situation dans la zone.

Par ailleurs, la Frégate de type La Fayette (FLF) Surcouf, en patrouille en Méditerranée depuis le 24 septembre, a rejoint Toulon.

Des avions de transport A400M de l’armée de l’Air et de l’espace ont également participé à l’acheminement de l’aide humanitaire au plus proche de la zone de crise. En lien avec le Centre de crise et de soutien, plusieurs dizaines de tonnes de fret (54 tonnes) humanitaire à destination de Gaza ont pu être ainsi livrées dans des délais très courts, via l’Égypte (EL-Arich).

Enfin, les armées s’appuient sur un dispositif flexible, cohérent et réactif au Proche et Moyen Orient. Les armées françaises disposent ainsi :

-de forces engagées au Liban pour la stabilité de la région, au sein de la Force Commander Reserve (FCR) de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL);

-de capacités aériennes depuis la BAP au Levant, engagées dans l’opération CHAMMAL, volet français de l’Opération Inherent Resolve ;

-de capacités terrestres, aériennes et navales aux Emirats Arabes Unis ;

-de capacités interarmées avec les Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj).

FFEAU : Surveillance maritime et coopération

INDO-PACIFIQUE 

FANC : activités opérationnelles 

Du 23 octobre au 3 novembre, le Patrouilleur Outre-Mer (POM) Auguste Bénébig et le Bâtiment de Soutien et d’Assistance Outre-Mer (BSAOM) D’Entrecasteaux ont participé à l’opération KURUKURU 23 de lutte contre la pêche illicite.

Les bâtiments ont œuvré à cet effet au respect des conventions internationales en matière de pêche dans les zones économiques exclusives des Tonga, des Îles Salomon, du Vanuatu et de la Papouasie Nouvelle-Guinée.

Coordonnée par le centre de surveillance des pêches de l'Agence des pêches du Forum des îles du Pacifique (Forum Fisheries Agency - FFA), cette opération permet de cibler et d'identifier les activités de pêche illicite, non déclarées et non réglementées (INN) dans le Pacifique sud.

L’opération a impliqué 15 pays membres de la FFA et les nations membres du groupe de coordination de la défense de la Quadrilatérale (P-QUAD) : Australie, France, Nouvelle-Zélande et États-Unis.