[8 mars] De la blouse blanche à l’uniforme, le parcours inspirant du pharmacien en chef Mathilde

Direction : Santé / Publié le : 07 mars 2025

Le pharmacien en chef Mathilde a rejoint le Service de santé des armées en septembre 2024. Bactériologiste médicale au sein de l’Institut de recherche biomédicale des armées, elle dédie l’ensemble de ses recherches sur un sujet d’actualité : la problématique de l’antibiorésistance, pour les militaires. A l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, la bactériologiste revient sur ses plus de vingt ans de carrière.

Le pharmacien en chef Mathilde, bactériologiste médicale au sein de l’IRBA

Parachutistes, légion étrangère, chercheuse de pointe… À l’occasion de la 48e édition de la Journée internationale des droits de la femme, le Service de santé des armées met à l’honneur ces femmes illustrant leurs savoir-faire et leurs expertise, comme la pharmacienne en chef (PHC) Mathilde.

Après des études en pharmacie, une thèse en bactériologie et une carrière hospitalo-universitaire comme maître de conférences et praticienne hospitalier, elle a décidé de rejoindre, en septembre 2024, les rangs du Service de santé des armées.

« J’étais à un tournant de ma carrière et j’avais envie de changer d’expérience. »

Désormais bactériologiste médicale au sein d’une unité de bactériologie à l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA), à Brétigny, le pharmacien en chef consacre ses recherches à un sujet de santé publique concernant et majeur : l’antibiorésistance.

Soif de curiosité

Le PHC Mathilde doit ce parcours unique et atypique à sa grande « soif de curiosité ». « J’aime résoudre des situations complexes et lorsque je suis confrontée à une problématique, quelle qu’elle soit, j’ai toujours envie d’essayer de comprendre ce qui en est à l’origine », explique-t-elle.

Pour cause, l’Organisation mondiale de la santé estime que l’antibiorésistance est l’un des risques majeurs de santé publique, dans les années à venir. Et ce risque concerne également les armées. « Des suites de leurs blessures, les soldats intervenant dans les conflits armés risquent de développer des bactéries très résistantes aux antibiotiques, observe la bactériologiste, j’aspire à renforcer la recherche sur l’antibiorésistance dans ce contexte-là ». 

En 2016, le PHC Mathilde a même élaboré un serious game intitulé « BacteriaGame », afin de former les étudiants médicaux et personnels de laboratoire hospitalier à ce sujet sensible. Depuis sa sortie en 2021, plus de 1 000 exemplaires du jeu édité par la Société française de microbiologie (SFM) ont été distribués ou vendus.

« Mon objectif final est d’améliorer les connaissances des étudiants médicaux, en bactériologie. »

Percer « le plafond de verre »

Vingt ans après ses débuts dans le milieu très exigeant de la bactériologie, elle constate la persistance d’inégalités pour les femmes engagées dans ce domaine. « Encore aujourd’hui, proportionnellement moins de femmes arrivent à des postes dirigeants, remarque-t-elle, nous nous mettons davantage la pression pour concilier notre travail avec la vie personnelle et j’ai parfois observé que c’était difficile pour une femme de se sentir légitime auprès des autres sur le plan scientifique ou dans un cadre d’autorité ». 

Malgré ce constat, la bactériologiste remarque des évolutions positives. « Mais la tendance change ! Il y a vraiment de plus en plus de femmes qui occupent des postes élevés. Aujourd’hui, nous avons même la première femme présidente de la SFM », note-t-elle, avec encouragement. Et de poursuivre : « Les choses sont clairement en train de bouger ces dernières années, à ce niveau-là ». 

À 46 ans, l’implication du PHC Mathilde a même été récompensée, le 25 novembre 2024, par le Prix de l’Ordre des Pharmaciens. Et à toutes les jeunes femmes désireuses de se lancer dans la grande aventure de la recherche, la bactériologiste recommande « de suivre leurs passions pour donner un sens à leur métier, tout en écoutant leur intuition pour se préserver ».



 


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