Le soutien et le suivi des blessés est un sujet central au sein de la cellule d’aide aux des blessés et malades du Service de santé des armées (CABMSSA). « Depuis la naissance en 2016, de la CABMSSA, le nombre de demandes de suivis n’a fait qu’augmenter et ce de manière continue et progressive », constate l’actuel chef de la cellule, le médecin en chef (MC) Samuel, également chef de la division « Accompagnement du personnel » du département d’accompagnement et de gestion des ressources humaines du Service de santé des armées (DAGRH-SSA). Chaque année, une centaine de dossiers s’ajoutent à la liste de ceux déjà enregistrés dans leurs serveurs.

Un besoin qui exige une attention particulière. Depuis sa prise de fonction, le MC Samuel travaille de manière collégiale avec une équipe particulièrement engagée, composée d’une adjointe cadre de santé, et de quatre référents dont trois infirmiers en soins généraux et un aide-soignant de classe normale, minutieusement sélectionnés.

Ensemble, ils assurent un suivi personnalisé et sur le long terme, de tous les personnels en congé du blessé, en congé de longue maladie ou congé de longue durée pour maladie, du fait ou à l’occasion du service.

Accompagnement médico-social et médico-administratif

Dès les premières sollicitations, la cellule se rend disponible dans chacune des étapes du processus d’accompagnement du militaire malade ou blessé, à commencer par l’hospitalisation. « Nous rendons visite aux militaires blessés et hospitalisés au sein des hôpitaux nationaux d’instruction des armées de Paris », explique le chef de la cellule.

Le cœur de mission de la CABMSSA s’articule principalement autour de l’accompagnement médico-social et médico-administratif des blessés et malades militaires du Service. Cette mesure passe d’abord par des actions de conseil et d’information des militaires sur leurs droits, les aides et les prestations existantes. « Nous aidons les blessés et malades à constituer leurs dossiers et à réaliser leurs démarches administratives », précise le MC Samuel.

Rattachée au DAGRH-SSA depuis 2021, en particulier au sein de la division accompagnement, la cellule oriente également les personnels sur les questions d’ordre juridique ou de ressources humaines. « Les référents orientent les militaires vers les dispositifs de réinsertion, de reconversion, de réhabilitation psychosociale ou de reconstruction via le sport », détaille le chef de la cellule.

La fréquence des suivis varie selon la demande. Sur l’ensemble des dossiers suivis, environ un quart (22,5 %) bénéficient d’une attention très régulière, via des entretiens téléphoniques fréquents. « Nous ne voulons pas être intrusifs, les appels réguliers se font selon leur besoin », explique le médecin en chef. 

Dans ces missions, la cellule est épaulée par de nombreuses entités civiles et militaires qui forment un véritable réseau au profit de l’accompagnement des blessés et des malades. Ce dispositif mobilise notamment l’agence de reconversion de la défense « Défense-Mobilité », l’Office national des combattants et victimes de guerre, la mutuelle UNEO, les hôpitaux des armées, l’action sociale des armées ou encore les Maisons ATHOS.

Augmenter et mieux former les référents

Bien que l’accompagnement des blessés représente plus de 75 % des activités des référents, les missions des référents ne s’arrêtent pas là. Ces derniers sont également chargés d’assurer la représentation de la cellule lors du 14 juillet, de journées commémoratives et lors de réunions, telles que les commissions pluridisciplinaires de suivi de la réinsertion et de la reconversion des militaires blessés ou malades (trois fois par an) ou les commissions d’homologations de blessures de guerre (quatre fois par an).

« Cette fonction exige un investissement personnel très important, avec une charge de travail et une forte pression, concède le MC Samuel. La cellule projette ainsi de mieux soutenir ses référents « Blessés », à commencer par leurs formations. Jusqu’ici assurées en partie par la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre, la CABMSSA envisage de mettre en place ses propres formations, en partenariat avec l’Académie de santé des armées. Le chef de l’organisme ambitionne, également, de mettre à disposition des référents, un suivi psychologique, via des séances collectives et / ou individuelles. « Ce sont des métiers durs et il faut que le référent puisse verbaliser son ressenti », défend le MC Samuel.

Enfin, parmi les nombreux défis à venir pour la cellule, le projet de déménagement futur dans le pavillon Sud de l’Institut national des Invalides prévu au début de l’année 2026. Ce changement offrirait des locaux plus adaptés au renforcement prévu de la cellule.

Les nombreux projets à venir témoignent de la vitalité et de la réussite de la cellule dans ses missions, près d’une décennie après sa création. « Notre cellule est perfectible, mais les retours sont positifs et nous sommes efficients. Tous nos efforts sont tournés vers l’amélioration du suivi de nos blessés et malades et chaque effort compte. La sécurisation du retour à l’emploi lorsque c’est envisageable est une de nos priorités en utilisant au mieux tous les dispositifs existants », conclut le chef de la division « Accompagnement du personnel ».