Brest : interview de la Pharmacienne générale Isabelle Drouillard, nouvelle médecin-cheffe de l’hôpital d’instruction des armées « Clermont-Tonnerre »
Fraichement nominée à la tête d’un hôpital d’instruction des armées « Clermont-Tonnerre », à Brest, depuis le 1er février 2024, la pharmacienne générale (PG) Isabelle Drouillard présente ses priorités à venir. Entretien.
Propos recueillis par Lucia Maitreau – BCI-SSA
Madame la pharmacienne générale, vous avez été officiellement désignée médecin-cheffe de l’hôpital d’instruction des armées « Clermont-Tonnerre », le 1er février 2024. Comment avez-vous été amenée à rejoindre ce poste ?
PG Isabelle Drouillard : Ce qui fonde la légitimité à occuper ce poste, c’est la cohérence d’un parcours et des compétences acquises. Dès le début de ma carrière, j’ai intégré la filière hospitalière : j’ai été assistante, spécialiste, cheffe de service et cheffe de pôle. Ensuite, j’ai été affectée à la direction centrale du Service de santé des armées puis au ministère de la Santé. Je suis ensuite revenue sur le terrain en tant que médecin cheffe adjoint et enfin comme médecin cheffe. C’est un honneur que l’on m’ait confié ce poste ; j’en suis très fière.
Quels sont les principaux objectifs de votre feuille de route ?
PG Isabelle Drouillard : Continuer ce que mon prédécesseur a initié au sein de l’HIA Clermont-Tonnerre, à savoir la montée en puissance de l’hôpital et la récupération de l’ensemble du spectre des activités médicales et médicotechniques. Retrouver la pleine capacité à soutenir les forces de la région, avec un focus particulier sur la FOST –Force océanique stratégique au sein de la Marine nationale – , tel est mon principal objectif. Il nous faudra également poursuivre la réflexion et la mise en œuvre de la cohérence des parcours de soins pour les militaires, en synergie avec la médecine des forces. Enfin, poursuivre la collaboration avec la santé publique (CHRU, Université de Bretagne Occidentale, ARS, etc.) en conformité avec l’esprit du protocole santé/défense signé en 2022. Ces objectifs rendent ma mission particulièrement stimulante et intéressante.
Votre accélérateur de parcours ?
PG Isabelle Drouillard : J’ai été affectée relativement tôt dans mon parcours professionnel à la sous-direction « Hôpitaux-Recherche » de la direction centrale du Service de santé des armées où j’ai pu découvrir le fonctionnement d’une administration centrale. Ce fut un séisme dans ma vie (rires) ! Lorsque l’on vient du terrain, d’un hôpital familial à échelle humaine, on découvre alors un monde qui nous est complétement inconnu. Cette étape s’est avérée fondamentale et m’a permis de comprendre et donc de mieux appréhender le système dans sa globalité.
Une deuxième étape clé de mon parcours a été le passage au ministère de la Santé en tant qu’officier de liaison du SSA. J’occupais une fonction en propre pour le secrétariat général des ministères sociaux, celle de chargée de mission de la veille et de la sécurité sanitaire, mais je traitais également tous les sujets communs entre le SSA et le ministère de la Santé. Pendant la période COVID-19, j’ai eu l’opportunité de travailler au centre de crise sanitaire, qui était sous l’égide du directeur général de la santé, le professeur Salomon. J’ai vécu un moment très structurant, quelque chose de vraiment hors norme. Les sujets concernant les évacuations sanitaires de patients Covid-19 à bord des aéronefs A400M ou A330 MRTT, le déploiement de l’EMR à Mulhouse et des MMR dans les outremers, la vaccination, les déploiements des tests anti-Covid : cela a été une période intellectuellement très riche pour moi.
Qu’aimeriez- vous transmettre aux jeunes actuellement en formation ?
PG Isabelle Drouillard : Ne jamais rien lâcher et aller jusqu’au bout des choses ! C’est ma philosophie. Oser et être innovant. Savoir sortir des sentiers battus et promouvoir les compétences. Il faut se battre et être pugnace, même lorsque les événements semblent insurmontables. Devenir médecin chef d’un hôpital, c’est un rêve qui se réalise me concernant et j’évalue la chance que j’ai de pouvoir le vivre. Cela permet d’ouvrir une nouvelle voie et de créer des motivations parmi l’ensemble des praticiens ayant les compétences requises.
Justement, qu’est-ce qui vous motive tous les matins ?
PG Isabelle Drouillard : J’adore mon métier. J’aime profondément ce que je fais ! Ce qui me motive, c’est d’être au service du soin et au service des gens avec lesquels je travaille. J’ai toujours essayé d’être là pour les personnels, d’être à leur écoute et de répondre à leurs attentes et à leurs difficultés. Etre donc à leur service.
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