Mixité-égalité : l’engagement des référents du Service de santé des armées

Direction : Santé / Publié le : 03 juin 2025

Les référents « mixité-égalité » du Service de santé des armées sont des acteurs incontournables de proximité pour prévenir et sensibiliser les agents (militaires et civils) autour des situations de harcèlement, discrimination et de violences sexistes et sexuelles. Témoignages.

Rédaction : Emmanuelle NDOUDI

Les référents « mixité-égalité » du Service de santé des armées

« Éteindre le feu à son commencement avec un verre d’eau » : c’est ainsi que le commissaire général Catherine Bourdès a résumé le rôle essentiel des plus de 100 référents mixité-égalité du Service de santé des armées lors d’un séminaire dédié, qui s’est tenu du 20 au 21 mai 2025 au Val-de-Grâce, à Paris.

Véritables acteurs de la politique égalité-mixité ministérielle, les référents mixité-égalité (RME) sont des personnels de référence, mobilisés pour prévenir les situations de harcèlements, discriminations et de violences sexistes et sexuelles, et réagir efficacement lorsqu’un fait est porté à leur connaissance. Témoignages de trois référents, engagés pour créer un espace respectueux au sein du Service de santé des armées.

Prénom : Sonia 

Grade : Infirmier en soins généraux de 2e grade

Affectation : 98e antenne médicale de Saint-Astier du 12e Centre médical des armées (CMA) de Bordeaux

Sonia, Infirmier en soins généraux de 2e grade - référent « mixité-égalité » du SSA

« Je suis référente mixité-égalité depuis 2018. C’est une fonction encore abstraite pour certains, mais pourtant essentielle pour faire évoluer la condition des femmes dans le milieu militaire. Cet engagement me tient particulièrement à cœur, d’autant plus que je l’exerce au sein du Service de santé des armées, l’un des services les plus féminisés du ministère des Armées. Depuis six ans, je m’emploie à sensibiliser, informer et communiquer dans ce domaine avec les personnels de mon établissement.

Être référente dans un centre médical des armées, comme le 12e CMA de Bordeaux, où les antennes médicales sont parfois éloignées les unes des autres, constitue un défi supplémentaire. Dans ce contexte, j’utilise principalement les mails pour diffuser les informations et toucher le plus grand nombre de personnels toutes catégories confondues, car il est difficile de se rassembler sur un même site pour des temps d’échange ou des actions de sensibilisation.

Malgré ces contraintes, je tiens à être proactive. Chaque année, j’organise des actions concrètes au sein de mon établissement, notamment à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes le 8 mars ou lors d’informations majeures relatives au domaine, comme l’an passé avec les deux instructions du ministre des Armées. Je veille aussi à me présenter aux nouveaux arrivants à chaque rentrée, et depuis une année j’ai le plaisir de pouvoir le faire en présentiel lors de la journée d’accueil des nouveaux arrivants. Chacun sait, que je suis disponible en cas de besoin, ce qui favorise la création d’un lien dès l’arrivée.

Je place la bienveillance au cœur de mon engagement. La feuille de route, qui doit nous être communiquée prochainement par notre directeur central, sera un appui précieux pour renforcer encore notre action. Elle favorisera une meilleure mobilité vers les différentes unités, un contact renforcé avec les personnels et une mise en œuvre pleine et entière de cette mission d’égalité et de mixité, au plus près du terrain. »

Prénom : Anne-Lise

Grade : aide-soignante de classe normale 

Affectation : écoles militaires de santé de Lyon-Bron 

Anne-Lise, aide-soignante de classe normale - référent « mixité-égalité » du SSA

« J’occupe depuis 2023 la fonction de référente mixité-égalité. Ma mission présente une particularité : j’y suis entièrement dédiée, à temps plein depuis le mois de mars 2025. Cette approche facilite la conduite d’actions de sensibilisation et de prévention à destination des élèves comme des cadres des écoles, avec une réelle proximité et une continuité dans l’engagement. Les écoles regroupent environ 1 100 élèves, issu de l’Ecole de santé des armées (ESA) et l’Ecole du personnel paramédical des armées (EPPA), répartis sur un total de neuf compagnies : six à l’ESA, trois à l’EPPA. Au sein de chaque compagnie, des élèves sont désignés comme correspondants mixité-égalité. Ils jouent un rôle essentiel dans le dispositif, ils sont mes relais, mes yeux et mes oreilles sur le terrain. Grâce à eux, je peux organiser des échanges réguliers, mettre en place des groupes de travail, déconstruire certaines idées reçues et briser les tabous, en particulier auprès des plus jeunes. Parce que ces sujets ne s’arrêtent pas aux portes de nos institutions, c’est un enjeu humain, social et professionnel majeur.

Pour remplir cette mission, il est indispensable d’être un bon communicant. Savoir écouter, transmettre, créer un dialogue de confiance et rendre ces sujets accessibles à tous est au cœur de mon engagement.

Je suis convaincue que la feuille de route sur le rôle du RME, abordée lors de ce séminaire, et qui sera bientôt mise en application apportera une dynamique nouvelle. Elle viendra enrichir les projets déjà en place et renforcer ceux à venir, pour continuer à faire avancer concrètement la mixité et l’égalité au sein de nos écoles. »

Prénom : Lionel

Grade : technicien supérieur d’études et de fabrications de 1ère classe

Affectation : établissement central du matériel de services de santé des armées 

Lionel, technicien supérieur d’études et de fabrications de 1ère classe - référent « mixité-égalité» © BCI-SSA

« Au sein de l’établissement central du matériel de services de santé des armées, j’ai la double responsabilité de chargé de prévention des risques professionnels et de référent mixité-égalité. Une double casquette offrant une vision transversale et complète des enjeux humains au sein de notre structure.

Bien identifié dans l’ensemble des unités grâce à ma fonction de prévention, je bénéficie d’une reconnaissance qui facilite grandement la remontée des problématiques, y compris celles liées à la mixité, à l’égalité professionnelle, à la lutte contre les discriminations ou encore au handicap. Cette proximité avec le terrain m’offre un spectre d’intervention large, couvrant l’ensemble des risques techniques, psychosociaux, relationnels ou organisationnels.

Nous menons régulièrement des actions de sensibilisation à destination des cadres, en nous appuyant sur des partenariats solides. Nous avons notamment collaboré avec la Maison des Femmes, grâce à l’intervention du Docteur Hatem, ou encore avec la gendarmerie, qui a proposé des séances de formation sur la prévention des violences et des discriminations. Ces actions externes viennent enrichir notre travail de terrain.

Nous avons également intégré les problématiques de mixité et de risques psychosociaux à notre évaluation des risques professionnels. Cette approche nous donne la possibilité d’identifier, dans certains ateliers ou services, des tensions qui pourraient être indicatrices de mal-être ou de dysfonctionnements collectifs. Lorsque c’est le cas, nous réunissons l’ensemble de l’atelier, y compris son chef, et organisons des temps d’échange anonymes : chaque personne peut exprimer ce qui va ou ne va pas à l’aide de petits papiers, déposés dans une boîte. Ces retours sont ensuite analysés, classés par grands thèmes et restitués sur des tableaux pour mieux comprendre les dynamiques en jeu.

L’écoute et l’empathie sont, pour moi, des qualités fondamentales dans cette mission. Elles sont la base de toute démarche de prévention efficace. Nous souhaitons rester dans cette logique de continuité : toujours à l’écoute, toujours en veille sur le terrain, toujours en sensibilisation… Et surtout, ne jamais se voiler la face. Il est essentiel de nommer les choses, de faire des points de situation clairs et sincères, pour pouvoir agir de manière juste et adaptée. »


A la une