[Portrait] « Faire partie de ce service est une immense fierté » : Annie, vétérinaire militaire au Service de santé des armées

Direction : Santé / Publié le : 10 mars 2025

En France comme en opérations extérieures, le vétérinaire militaire assure de multiples missions. Des soins prodigués aux animaux de l’armée au contrôle de l’hygiène des denrées alimentaires en passant par le conseil technique dans le domaine du risque biologique … le quotidien d’Annie, vétérinaire militaire au sein du 22e groupe vétérinaire de Bordeaux, est varié et gratifiant. Portrait. 

Source : Com DAGRH

Annie, vétérinaire militaire au sein du 22e groupe vétérinaire de Bordeaux © ECPAD

Pouvez-vous nous parler de votre parcours au sein du Service de santé des armées et des formations que vous avez suivies ?

Je suis le vétérinaire en chef Annie, affectée au 22e groupe vétérinaire de Bordeaux. J’ai 52 ans et j’évolue au sein du Service de santé des armées (SSA) depuis plus de 20 ans. J’ai d’abord intégré la réserve en 2004 avant de devenir officier commissionné en 2015.

Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort (94), j’ai exercé dans le civil pendant huit ans avant de rejoindre les armées comme réserviste. Entre 2004 et 2015, j’ai multiplié les missions en métropole (Strasbourg, Besançon, Châlons-en-Champagne, Suippes) et en opérations extérieures, notamment en Bosnie, au Kosovo, en Côte d’Ivoire, au Liban, au Mali, au Niger et en Roumanie.

Depuis mon entrée dans le SSA, j’ai suivi plusieurs formations spécifiques, notamment en gestion de l’eau et en potabilisation, essentielles à mes missions. En tant que membre du groupe d’experts de l’eau du Service Vétérinaire des Armées, j’ai également bénéficié de formations spécialisées. Aujourd’hui, je viens de signer mon troisième contrat et je compte poursuivre mon engagement jusqu’à ma limite d’âge en 2034.

Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre le SSA et qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?

J’ai rejoint le Service de santé des armées dans un esprit de service et de soutien à la défense de notre pays. Faire partie de ce service est une immense fierté, car cela signifie que je contribue directement à la sécurité de la France et des Français, en soutenant les forces armées en tout temps, tout lieu et en toute circonstance.

Le SSA offre aux vétérinaires des conditions de travail optimales et des missions diversifiées et passionnantes. Le métier de vétérinaire militaire demande une grande flexibilité, une capacité d’adaptation et un pragmatisme constant, ce qui le rend à la fois stimulant et gratifiant. La cohésion et l’engagement sont des valeurs fondamentales dans le Service vétérinaire des Armées, où vétérinaires et techniciens échangent régulièrement pour partager leurs connaissances et se soutenir mutuellement.

Quelles sont les missions spécifiques d’un vétérinaire militaire ?

Les missions se divisent en deux grandes catégories : la santé animale et la santé publique vétérinaire.

En santé animale, j’assure la prophylaxie (prévention des maladies), j’évalue l’aptitude des animaux militaires (chiens, chevaux et rapaces) à l’emploi et je m’occupe de leur mise en condition opérationnelle. Cela inclut également la médecine vétérinaire et la chirurgie, afin de maintenir nos animaux dans un état de santé optimal. Globalement, je m’occupe des pathologies et des blessures traumatiques liées aux conditions de travail exigeantes (problèmes orthopédiques ou pathologies liées au vieillissement). La majorité des animaux sont en excellente santé mais il arrive que des problèmes plus graves nécessitent des soins particuliers.

En santé publique vétérinaire, je supervise le contrôle officiel de l’hygiène des aliments, en particulier dans les organismes de restauration collective des armées. J’assure également la formation des personnels sur les bonnes pratiques d’hygiène. Par ailleurs, je participe à la sélection et au suivi des fournisseurs alimentaires du ministère des Armées, avec pour objectif de garantir la qualité des produits et de prévenir les toxi-infections alimentaires collectives.

Par ailleurs, je veille à la qualité sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine. Cela passe par l’instruction des demandes d’autorisation pour les captages utilisés par les armées, l’audit des installations de production et de distribution d’eau, ainsi que le contrôle du respect des normes en vigueur. Enfin, je suis également chargée du bien-être des animaux militaires et j’interviens sur des projets de rénovation des infrastructures qui leur sont dédiées, comme les chenils, les écuries ou encore la fauconnerie.

« Faire partie du Service de santé des armées est une immense fierté, car cela signifie que je contribue directement à la sécurité de la France et des Français, en soutenant les forces armées en tout temps, tout lieu et en toute circonstance. »

Avec quelles professions travaillez-vous et quel est le périmètre d’action du 22e groupe vétérinaire ?

Le 22e groupe vétérinaire de Bordeaux regroupe trois vétérinaires (deux adjoints et moi-même) et deux techniciennes vétérinaires (une civile et une militaire), qui possèdent des compétences en santé publique mais n’interviennent pas en santé animale. Nous comptons aussi sur des réservistes, vétérinaires et techniciens vétérinaires, qui apportent leur expertise pendant des périodes de réserve.

En santé animale, nous assurons le suivi médical d’environ 230 à 260 chiens, 45 à 50 chevaux et 16 rapaces, tout en veillant au bien-être des animaux dans 27 chenils, 2 centres équestres et 1 fauconnerie.

En santé publique vétérinaire, nous réalisons des contrôles dans 48 sites de restauration collective et 5 sites commerciaux, supervisons 6 sites producteurs d’eau et 36 sites raccordés au réseau public. Nous contribuons également à la mise en œuvre de mesures de biosécurité pour prévenir les risques sanitaires liés aux déplacements internationaux de matériel militaire, d’animaux ou de personnel.


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