Préparation opérationnelle : une dizaine de soignants militaires projetés au cœur d’un stage d’évacuation médicale immersif

Direction : Santé / Publié le : 01 avril 2025

Une dizaine de soignants militaires ont plongé dans l’univers exigeant de l’évacuation médicale par voie aérienne, lors d’un stage réalisé sur la base aérienne d’Évreux, du 17 au 20 mars 2025. Dans la soute de l’avion tactique CASA, les stagiaires ont appris à réorganiser leur espace de travail, adapter leurs stratégies et fluidifier leur communication pour garantir une prise en charge efficace des patients, en vol.

Reportage : DMF/Com. 

Une soignante militaire s'exerce à la prise en charge d'un blessé fictif, en vol.

Apprendre à dompter le milieu aéronautique : une dizaine de soignants militaires ont pris part à un stage d’évacuation médicale, du 17 au 20 mars 2025, sur la base aérienne 105 d’Évreux. Assisté par une équipe d’encadrants aguerris, les stagiaires ont d’abord eu l’occasion de découvrir, via la théorie, les particularités du monde aérien.

« Ils ont eu des cours toute la semaine sur les spécificités du milieu aéronautique comme l’altitude ou la pression qui varie », confirme l’infirmier anesthésiste des hôpitaux des armées de 2e grade (IAHA2G) de réserve Dominique, également formateur.

Mais le stage de quatre jours ne se limitait pas à la théorie. Les stagiaires ont dû mettre en pratique les notions étudiées, grâce à des scenarii d’un haut degré de réalisme conçus par les formateurs et « inspirés de situations rencontrées sur les théâtres d’opérations, notamment au Sahel », complète l’infirmier anesthésiste de réserve.

Adaptation et communication

Médecins, infirmiers, ou infirmiers convoyeurs… Les stagiaires présents viennent d’horizons professionnels variés. Le médecin principal (MP) Camille possède déjà une expérience d’évacuation médicale par hélicoptère. Cette fois-ci, à bord de l’avion tactique CASA, la soignante militaire a dû simuler l’intubation en vol d’un mannequin. Un maître-mot : l’adaptabilité. « Les conditions d’exercice étaient très réalistes, se souvient-elle, nous étions très nombreux en soute et l’espace limité a nécessité que je réorganise ma zone de travail ».

L’infirmière en soins généraux de grade 1 (ISG1G) Emmanuelle, quant à elle, est très familière du milieu aéronautique. À bord du CASA, l’infirmière militaire a dû toutefois se frotter à un défi d’envergure : repenser ses processus de travail pour les adapter à ce vecteur particulier. « Dans la situation d’un afflux massif de blessés, chaque personnel reste très concentré sur son patient, remarque l’ISG1G Emmanuelle, il est très important de faire des points réguliers pour savoir qui fait quoi, où se situe chacun ».

Un point clé confirmé par l’IAHA2G Dominique. « Si les équipes projetées ne se connaissent pas, elles doivent se baser sur des outils de référence pour parler le même langage et fluidifier la manœuvre », assure l’infirmier anesthésiste militaire.

Renforcer la préparation opérationnelle

Après quatre jours de formation, le verdict est unanime : ce stage représente un atout majeur pour affiner la préparation opérationnelle des participants. « Cette formation donne la possibilité de se familiariser avec la composition du lot médicalisé, de découvrir la soute et d’appréhender la communication », explique le MP Camille.

« Pour moi, l’enjeu résidait surtout dans mon adaptation à l’ergonomie du vecteur CASA, assure l’ISG1G Emmanuelle. Grâce à ce stage, j’ai appris à gérer les particularités de la pratique médicale dans cet appareil. »

La formation dispensée à Évreux, aussi riche soit-elle, marque le début d’un processus de préparation opérationnelle. « C’est à nous d’approfondir les éléments que l’on a appris, avant chaque départ en mission », estime le MP Camille.


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