Mémoire partagée
La politique de mémoire revêt une dimension internationale significative, qui tend à se développer en raison de l’intérêt que portent un nombre croissant de pays à cette thématique.
Qu’est-ce que la politique de mémoire ?
La politique de mémoire vise des objectifs multiples et complémentaires. Elle doit permettre l’entretien du souvenir des combattants et de leur mémoire, notamment par la préservation de leurs lieux de sépultures, de favoriser la cohésion nationale, le développement de l'esprit de défense et le maintien du lien armée-Nation.
Cette politique se traduit en France et à l’étranger, par des actions multiples qui se déclinent selon trois axes :
- La conservation et la mise en valeur du patrimoine de pierre dont dispose la France sur le territoire national et à l’étranger et en particulier les sépultures perpétuelles des combattants. En effet, la loi de décembre 1915, (article L 511 du Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre) fait obligation à l’État d’assurer à perpétuité l’entretien des tombes des soldats morts pour la France dont les corps n’ont pas été restitués aux familles. Par extension, la France se fait également un devoir d’entretenir la sépulture des soldats décédés « hors guerre » (tombes de garnison) et avant la création de la mention « Mort pour la France » (autres conflits : Crimée, 1870, guerres napoléoniennes…). À l’étranger, le ministère des Armées (direction des patrimoines, de la mémoire et des archives – DPMA) est ainsi responsable d’un millier de lieux de sépultures dans environ 80 pays où 230 000 soldats sont inhumés.
- Les commémorations et le maintien du lien avec les associations d’anciens combattants pour perpétuer la mémoire dans le présent. Elles s’inscrivent dans un calendrier national précis comportant 11 journées nationales ainsi que des dates commémoratives identifiées dans le cadre de cycles mémoriels évoluant chaque année. À l’étranger, les cérémonies se déroulent essentiellement les 8 mai et 11 novembre, mais tiennent compte également des cycles commémoratifs nationaux et des dates anniversaires des conflits locaux auxquels a participé la France.
- L’action pédagogique auprès des scolaires pour assurer la transmission de la mémoire aux jeunes générations qui est un élément essentiel des actions de mémoire partagée menées par le ministère. Cette mission, qui se traduit par le soutien à l’enseignement de défense, la mise en place de ressources pédagogiques, la valorisation au plan national d’actions pédagogiques et le renforcement de la participation des élèves aux commémorations, se conduit dans le cadre d’un partenariat étroit avec le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Qports ainsi que, pour l’enseignement agricole, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, et, au plan international, avec l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger.
Les accords de mémoire partagée
La signature d’accords dits "de mémoire partagée", développée depuis 2002, demeure un axe prioritaire de l’action internationale en matière de mémoire. Par mémoire partagée, il faut entendre la volonté d’encourager, d’organiser et de valoriser les relations bilatérales avec les États et les peuples dont l’histoire militaire a croisé celle de la France, au cours des conflits contemporains depuis 1870, qu’ils aient été alliés ou adversaires.
Des accords de mémoire partagée ont été signés notamment avec la Corée du Sud, l’Australie, le Maroc, Madagascar, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, la Tunisie et le Canada. En outre, le développement de la mémoire partagée s’accompagne du développement d'un "tourisme de mémoire". De nombreux pays sont activement engagés dans la valorisation de leur patrimoine mémoriel.
Les rencontres européennes de la mémoire, organisées le 10 novembre 2008, lors de la célébration de la fin de la Première Guerre mondiale, ont permis de poser les bases d’une politique de mémoire à l’échelon européen. À cette occasion, les représentants des pays de l’Union européenne se sont engagés à mettre en place une présentation et une mise en valeur du patrimoine mémoriel de la Grande Guerre, avec en particulier la mise en commun d’éléments des archives de guerre à travers la création d’un portail mémoriel européen. A enfin été abordée la question de la transmission de la mémoire et de l’histoire de la Première Guerre mondiale à travers les systèmes éducatifs nationaux.
Grâce aux commémorations liées au Centenaire de la Grande Guerre et aux cycles commémoratifs de la Deuxième Guerre mondiale, de nombreuses cérémonies internationales ont été conduites. Elles se sont traduites par la mise en ligne d'archives et ont mobilisé la communauté éducative autour de projets pédagogiques destinés à associer pleinement les jeunes générations à ce travail de mémoire.
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