Coopération militaire franco-allemande

Direction : Terre / Publié le : 19 janvier 2023

Fondée en 1989 au lendemain de la guerre froide, la brigade franco-allemande (BFA) est une unité binationale composée de 5 600 soldats, dont 40 % de Français et 60 % d’Allemands. Elle témoigne du lien solide unissant ces membres de l’Alliance que sont l’Allemagne et la France. Dimanche 22 janvier, les deux nations fêteront le 60e anniversaire du traité de l’Élysée.

Un soldat français et allemand. © Armée de Terre/SCH Julien C.

En 1987, le président de la République François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl décident de mettre en place une unité militaire binationale : la brigade franco-allemande (BFA). Le projet prend forme en 1989, avec la création d’un état-major commun à Müllheim en Allemagne. Seul élément binational de la BFA stationné en permanence à Müllheim, le bataillon de commandement et de soutien est le fer de lance de cette coopération. Il remplit des missions de transport, de ravitaillement et d’escorte. Le 1er régiment d’infanterie et le 3e régiment de hussards constituent l’effectif français de la brigade. À dominante infanterie et renseignement, cette vitrine européenne participe à toutes les opérations extérieures. Les éléments allemands rejoignent la Minusma et l’EUTM. Ensemble, ils patrouillent et sécurisent les théâtres. La culture interalliée facilite la cohérence des actions menées. Chaque année, les éléments de la BFA participent à des exercices conjoints, tels que Feldberg. Des échanges qui permettent de faire évoluer les doctrines tactiques, tout en renforçant les connaissances mutuelles. 

 

Des véhicules français et allemand en forêt. © Armée de Terre/CCH1 Laëtitia C.

Une brigade “force d’entrée en premier”

Subordonnée à la 1re division de Besançon et à la 10e Panzerdivision de Veitshöchheim, la BFA accueille, depuis 2022, un nouveau dispositif d’alerte visant à constituer un noyau de combat binational en cas d’agression d’un pays de l’Otan. La notion de “brigade d’entrée en premier” a été définie en 2004 par les chefs d’état-major des armées français et allemand. Elle prédispose la BFA, si les deux nations le décident, à être la première brigade à intervenir sur un théâtre d’opération. L’an dernier, la France a dirigé la force de réaction rapide de l’Otan (Nato response Force – NRF). À ce titre, l’état-major de la BFA armait la Very high readiness Joint Task Force - VJTF). Sa participation aux exercices interalliés Brilliant Jump et Cold Response en Norvège, visait à évaluer la rapidité de déploiement de ses unités en zone de crise, sous commandement de l’Otan et à entraîner ensemble les armées de cinq nations, dans un environnement difficile et froid.

La médaille du traité de l'Elysée © Armée de Terre/SCH Jérémy B.

Qu’est-ce que le traité de l’Élysée de 1963 ?

Le 22 janvier 1963, le général Charles de Gaulle, président de la République, et le chancelier allemand Konrad Adenauer, signèrent un traité de coopération – le traité de l’Elysée -  pour sceller la réconciliation entre la France et l’Allemagne. Dans le domaine de la Défense, le but était de multiplier les échanges entre les armées et de réfléchir à des programmes d’armement communs.


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