L’innovation ouverte
L’innovation ouverte dans l’armée de Terre poursuit son avancée. Elle tire son inspiration des projets issus du secteur civil et militaire. Plusieurs entités aux rôles complémentaires, comme le Battle Lab Terre et le MCO-Terre Lab, les recueillent et les développent.
Le 26 novembre 2021 à Paris, lors du forum innovation défense (FID), la ministre des Armées, Florence Parly, déclarait : « Une armée qui innove, c’est une armée qui ne dépose jamais les armes. Un pays qui innove, c’est un pays qui construit son autonomie stratégique. Innover pour nous, c’est synonyme de protéger les Français aujourd’hui et demain ». Point d’attention particulier du ministère des Armées, l’innovation est un pilier de la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025. Pour soutenir les projets et la réalisation des équipements futurs, les moyens accordés n’ont cessé de progresser jusqu’à atteindre un milliard d’euros par an en 2022, soit 25 % de plus que lors de la précédente LPM.
L’innovation planifiée se distingue de l’innovation ouverte. Les deux sont indispensables et complémentaires. La première est adaptée au long terme et à la maturation des technologies, telle que la dissuasion nucléaire, le camouflage adaptatif ou la maîtrise du spectre électromagnétique par les drones. Elle découle de l’analyse du bureau Plans de l’état-major de l’armée de Terre, en lien avec la Direction générale de l’armement et l’état-major des armées, avec qui il conçoit les programmes d’armement tels que Scorpion. L’innovation ouverte permet l’intégration et l’adaptation rapide de technologies et de produits qui répondent à des besoins opérationnels. Ils peuvent soit être issus du secteur civil, on parle alors d’innovation d’usage, soit provenir des soldats. Il s’agit alors d’innovation participative.
« Aucune idée n’est laissée de côté »
Le MCO-Terre Lab et le Battle Lab Terre (BLT) s’appuient sur l’innovation ouverte sous toutes ses formes. Ces laboratoires de l’armée de Terre dédiés à la conduite de leurs projets d’innovation et au soutien de leurs matériels, multiplient les projets. Les équipes d’experts civils et militaires se consacrent à plein temps au recueil et à la concrétisation des idées. Au BLT, si l’une d’entre elles parvient d’une entreprise et qu’elle ne correspond pas à son champ d’action, elle est partagée. Le colonel Sébastien, directeur du BLT, commente : « Aucune idée n’est laissée de côté. Elle peut servir ailleurs mais reste dans l’écosystème de l’innovation de l’armée de Terre. Notre complémentarité facilite les échanges ». Les projets directement issus des soldats, mais aussi du personnel civil, via l’outil de suivi hAPPI, sont quant à eux transmis par la cellule de management de l’information pour l’innovation (CM2I) du Pôle numérique et coordination de l’innovation (PNI) vers l’interlocuteur le plus adapté.
Labelliser un projet
Chaque projet, dont la naissance est appelée phase, est étudié et approuvé ou non par l’officier général en charge de la numérisation et de la coordination de l’innovation, le général de brigade Claude Chary, lors du comité de coordination mensuel. S’il est validé, un projet entre alors en phase de développement.
Le général rédige une lettre de soutien adressée à l’Agence de l’innovation de défense (AID) qui peut choisir de le labelliser à son niveau avec une prise en charge financière, managériale et technique. Elle peut décider de déléguer la labellisation à l’armée de Terre, avec l’aide d’un fonds de 500 000 euros par an alloué à l’état-major de l’armée de Terre. Elle reste alors responsable du suivi de l’innovation et de l’utilisation de ce budget. L’AID peut aussi orienter le projet vers sa cellule innovation participative qui, après étude du dossier, peut apporter un soutien financier.
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