Thèse sur le trouble de stress Post-traumatique en montagne

Direction : AID / Publié le : 01 mars 2021

Chaque année, près de 130 thèses répondant à diverses thématiques pouvant s’appliquer au monde militaire sont soutenues par la DGA, maintenant reprises par l’Agence de l’innovation de défense (AID) depuis sa création.

Parmi elles, la thèse de Delphine TRABER, soutenue le 13 mai 2019 à Chambéry, université Savoie Mont-Blanc, traitant du Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT) suite à l’exposition à un ou plusieurs événement(s) traumatique(s) et qui se caractérise par l’apparition de différents symptômes : flashbacks, cauchemars, comportements d’évitement, altération négative de la cognition et de l’affect, hyper-vigilance et perturbation du sommeil. L'objectif de ces travaux a été d’explorer des pistes d’actions à suivre pour renforcer les capacités de résilience chez des professionnels de la montagne à risque, afin de prévenir au plus tôt le TSPT.

La récente considération de ce trouble dans la sphère publique a mis en lumière l’intérêt sociétal d’agir en amont auprès des professionnels exposés à ce type d’évènements, notamment les personnes amenées à intervenir en milieu montagneux, où les conditions sont dangereuses et imprévisibles. Le lien avec la population militaire et notamment avec les troupes alpines apparait ici comme évident.

Les résultats des études menées en laboratoire et sur le terrain ont permis d’identifier un ensemble de facteurs impliqués dans l’apparition ou le maintien de ce trouble. Trois types de facteurs ont été étudiés :

- Facteurs psychologiques : l’étude des stratégies de « coping » (comment un individu fait face aux situations) et les flexibilités observées, qui vont des comportements d’évitement ou, au contraire, au soutien social recherché ;

- Facteurs physiologiques : l’étude des réactivités physiologiques, où comment un individu va être capable de changer son métabolisme en fonction des situations rencontrées et les rétroactions du stress ;

- Facteurs de la sphère sociale et l’observation des interactions de l’individu avec son environnent social et professionnel.

L’étude de ces trois types de facteurs, représentent les premiers pas pour comprendre et mobiliser les concepts théoriques afin de proposer à terme, des actions de prévention primaire, à destination plus large des professionnels à risque militaire ou civil. Les conclusions indiquent par ailleurs que ce trouble est la résultante de processus transactionnels biopsychosociaux, marqués par une forte interconnexion entre la psychologie et la physiologie et l’environnement social et professionnel, qui modifient l’expression et la visibilité du TSPT.

A la suite de ces recherches, un test d’action de prévention a été réalisé sur les chasseurs alpins. Par des actions de « biofeedback » (exercices centrés sur la respiration qui visent à provoquer un état en cohérence avec le rythme cardiaque de l’individu par une respiration ample), le test a mis en évidence l’impact rapide quand on agit sur ces facteurs physiologiques. Ainsi, les individus deviennent plus aptes à adapter leurs métabolismes aux demandes de l’environnement, ce qui est notamment en cas face à des situations stressantes et traumatisantes.

Les résultats de ce test d’action de prévention sont prometteurs et montrent l’importance de prendre en compte l’individu dans sa globalité, mais nécessitent néanmoins d’autres études complémentaires afin d’ancrer les changements provoqués par l’action dans le temps.

 

Droits : AID


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