Lancement réussi du satellite d’observation militaire CSO-3

Direction : CDE / Publié le : 07 mars 2025

Le satellite militaire d’observation CSO-3 (composante spatiale optique) a été lancé en orbite le 6 mars 2025 depuis le Centre spatial guyanais, au moyen du lanceur Ariane 6. 

Photographie de la coiffe d'Ariane 6

Photographie de la coiffe d'Ariane 6 représentant le logo CSO-3, accompagné en-dessous des logos du CNES, du CDE, de l'EMA et de la DGA.

Il s’agit du troisième et dernier satellite du programme MUSIS mené par la Direction Générale de l’Armement (DGA) et le Centre national d’études spatiales (CNES), au profit du Commandement de l’Espace (CDE).  Ce lancement marque l’achèvement du cycle de renouvellement complet des capacités spatiales militaires françaises prévu par la loi de programmation militaire. Il illustre l’ambition de la LPM de maintenir et renforcer les capacités nationales de maitrise de l’espace. Le système CSO, composé de trois satellites dont les deux premiers ont été mis en orbite en 2018 et 2020, constitue la nouvelle génération de satellites d’observation militaire. Les satellites CSO permettent aux armées d’accéder à des images d’une qualité sans précédent en Europe, d’avoir accès à des détails plus fins et d’identifier des cibles plus petites de jour dans le visible, comme de nuit dans l’infrarouge. Ces satellites représentent ainsi une plus-value significative pour les activités d’appui aux opérations, de renseignement et de ciblage. CSO est également un système agile offrant aux utilisateurs, en un seul survol, plus d’images sur une même zone géographique. Enfin, ses capacités de réactivité permettent une meilleure adaptation au rythme des opérations.

CSO constitue un outil indispensable de la politique de Défense de la France en garantissant une autonomie d’appréciation et une souveraineté décisionnelle dans l’espace.

 

CSO : un système ouvert aux partenariats européens

Le système CSO, développé dans un cadre national au sein du programme MUSIS (Multinational Space-based Imaging System) mené par la DGA, au profit du CDE, est résolument ouvert aux partenariats européens au travers d’accords bilatéraux avec huit partenaires. En effet, actuellement, l’Allemagne (2015), la Suède (2015), la Belgique (2017), l’Italie (2019), l’Espagne (2021), la Suisse (2023), la Pologne (2024) et la Grèce (2024) ont déjà rejoint la communauté CSO via des accords de coopération.

 

Missions : reconnaissance et identification

Placé à une orbite de 800 km comme CSO-1, CSO-3 sera utilisé pour des missions de reconnaissance, tandis que CSO-2, disposé à une orbite de 480 km, est chargé d’effectuer des missions d’identification. D’une durée de vie de 10 ans, les trois satellites ont été conçus par Airbus Defence and Space, en collaboration avec Thales Alenia Space qui a produit les instruments optiques. Malgré leur poids conséquent (3,5 tonnes chacun), leur architecture plateforme leur confère autonomie et agilité. Le système CSO offre de nombreux avantages pour les forces françaises. Les satellites assurent une prise d’images en très haute et extrême résolution. Ils permettent l’acquisition d’images monoscopiques (2D), stéréoscopiques (3D) et d’images de jour comme de nuit grâce à l’infrarouge. À pleine capacité, les satellite CSO peuvent, au total, prendre chacun des centaines d’images quotidiennement. Par ailleurs, ils sont dotés de moyens d’autodéfense, comme le chiffrement des télécommandes et des télémesures qui les protège contre la menace cyber.

 

Les acteurs du système CSO 

Pionnier dans sa technologie, le système d’observation militaire CSO incarne le haut niveau d’expertise des acteurs étatiques (DGA, CDE, CNES) et industriels (Airbus, Thales) ainsi que la réussite de leur coopération, au profit des utilisateurs opérationnels des armées, notamment de la Direction du renseignement militaire (DRM). La DGA assure la maîtrise d’ouvrage du programme MUSIS, en équipe intégrée avec le CDE. Elle assure en propre la maîtrise d’ouvrage du segment sol utilisateurs (SSU), ainsi que l’ensemble des aspects ayant trait à la mise en place des partenariats de coopération. La DGA a délégué au CNES la maîtrise d’ouvrage pour la réalisation et le lancement des satellites CSO, ainsi que pour la réalisation du segment sol mission (SSM). La maîtrise d’œuvre industrielle des satellites CSO est assurée par le groupement d’entreprises Thales Alenia Space et Airbus Defence and Space. Arianespace fournit les services de lancement.

Le CDE représente les utilisateurs et regroupe le besoin capacitaire. Il s’assure notamment, en liaison avec l’ensemble des Armées et l’état-major, que les besoins opérationnels en matière d’observation militaire et de maîtrise de l’espace sont bien pris en compte dans les travaux de spécification du besoin conduisant à la réalisation des capacités CSO. Autorité d’emploi de CSO, le CDE planifie également le déploiement du système dans les forces, s’assure que l’aptitude à l’emploi opérationnel est acquise, prononce son adoption, et en définit la politique d’utilisation. En outre, le CDE est directeur technique du système pendant sa phase d’utilisation. Il recueille les incidents techniques et coordonne avec la DGA, le CNES et les industriels, les mises à jour logicielles lorsqu’elles sont nécessaires.

 

La suite : le programme IRIS

La France ne s’arrête pas là. Le programme IRIS, qui doit succéder à MUSIS/CSO pour renouveler sa capacité d’observation spatiale militaire, a été lancé en juillet 2019. En mai 2023, l’Assemblée nationale a voté la Loi de programmation militaire 2024-2030, qui prévoit un lancement du premier satellite IRIS à l’horizon 2030

Tout comme Hélios et CSO en leur temps, le programme IRIS porte l’ambition de partager ses capacités d’imagerie avec nos partenaires européens.

Lancement Ariane 6

Photographie de la fusée Ariane 6 quittant son pas de tir.

Photographie de la fusée Ariane 6 quittant son pas de tir.

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