Désinformation : l'intelligence artificielle au service de la détection de deepfake
A l'occasion du salon international Eurosatory 2024, des cybercombattants ont présenté une solution innovante utilisant l'intelligence artificielle au profit des opérations cyber. Cet outil de détection de deepfake (hypertrucage) permet aux opérateurs de lutter contre la manipulation d'information à l'encontre des Armées et sur les théâtres d'information.
Contenus falsifiés, vidéos artificielles, fausses informations : le cyberespace et en particulier la sphère informationnelle sont des espaces où les fausses informations foisonnent. Certains de ces faux contenus visent à déstabiliser les opérations militaires françaises et peuvent avoir des répercussions sur les théâtres d’opérations. Les détecter et les contrer sont essentiels pour protéger les opérations mais également pour garantir la crédibilité des Armées.
L'IA et la détection de deepfake
Les cybercombattants travaillent à détecter au quotidien les faux contenus, les deepfakes (hypertrucages). De l’anglais deeplearning qui signifie « apprentissage profond » et de fake, « faux », « contrefait », les deepfakes désignent les faux contenus artificiellement modifiés. Si certains contenus sont faciles à détecter à l’œil nu, d’autres requièrent une analyse détaillée et technique pour déceler un deepfake. Le travail de détection s’effectue dans un cadre opérationnel donné, hors du territoire national. Il est encadré par une doctrine (éléments publics de lutte informatique d’influence) sur le sujet et par le droit international.
Deepfake ou pas deepfake : une IA pour contrer l’IA
En cas de doute sur l’origine de captation d’une image ou d’une vidéo, le cybercombattant ou la cybercombattante charge le contenu dans l’outil qui déclenche son algorithme d’IA afin de délivrer son analyse. Si la photo chargée est considérée comme falsifiée, le logiciel affiche la mention correspondante ainsi que les critères de l’image qui lui permettent de trouver ce résultat. Dans le cas où les cybercombattants chargent une vidéo, l’outil délivre une courbe caractérisant le niveau de vérité par rapport aux unités de temps de la vidéo ainsi que la mention « vrai » ou « faux » pour classer le contenu chargé.
Garantir la robustesse de l’outil
La rapidité d’évolution des techniques de génération de deepfakes oblige les équipes à rester vigilantes face aux stratégies de contournement des compétiteurs. Ainsi, l’outil fait l’objet d’une mise à jour régulière afin de garantir sa robustesse et le maintenir à un haut niveau d’exigence au profit des opérations.
L’intelligence artificielle au cœur de la cyberdéfense
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