Détachement hybride né de la fusion entre le détachement Soutien de l’homme (DET-SH), composante du soutien de l’Homme, et la DIRCOM (composante de l’administration, des finances et du juridique), le DMC a pour vocation d’assurer le soutien SCA en opération, de manière intégrée, dans les domaines de la logistique (soutien de l’homme) et de l’administration militaire. Grâce à la combinaison de toutes les fonctions du soutien en une seule et même entité, il permet de renforcer la lisibilité et la cohérence de celui-ci. Plus petite entité logistique qui puisse répondre à l’ensemble des capacités clés du SCA, le DMC est une antenne du SCA en opération. Il permet d’accompagner logistiquement, financièrement, administrativement et juridiquement la mission des unités déployées sur un théâtre d’opération et leur apporter un soutien au quotidien, directement sur le terrain. 

Pour l’exercice ORION, le SCA déploie pour la première fois des DMC sur le territoire national, dans le cadre de l’alerte Loutre^[1]. Au total, 4 DMC et 2 S-DMC (sous-DMC) sont mis en place. Un premier DMC, implanté à Sète, est activé au profit du groupement de soutien interarmées de théâtre (GSIAT). Son rôle ? Soutenir le GSIAT, point d’entrée sur le théâtre au niveau opératif. Pour armer ce DMC, 12 personnels ont été déployés sur site, avec, à sa tête, le CR1 Adrien, chef DCS au GSBdD de Toulouse-Tarbes-Castres. « La particularité de ce DMC réside dans le fait qu’il a une double casquette : celle d’acteur du soutien et celle de joueur dans l’exercice. Nous jouons mais nous soutenons également le GSIAT, notamment dans le domaine de l’alimentation (gestion des rations) » nous explique le CR1 Adrien. Cette double casquette est également portée par le S-DMC TAP (troupes aéroportées), déployé à Castres au profit des troupes aéroportées et armé par 5 personnels du GSBdD de Carcassonne. « Le S-DMC TAP est divisé en deux parties : la première, insérée au sein du PC LCC (poste de commandement pour la force terrestre), prend part au jeu, et une seconde partie, suit la manœuvre tactique pour apporter un soutien en temps réel (real life support) en vivres opérationnels, en hébergement, etc », indique le CR1 Amaury, chef du S-DMC TAP. Parmi les exercices joués par les DMC : un exercice de trésorerie et un exercice de traitement des affaires mortuaires (massive casualties). « Dans le cadre de l’exercice ORION, il y a eu 80 décès fictifs. Le S-DMC TAP a ainsi mis en route toute la chaîne administrative nécessaire au traitement administratif et logistique du décès, avec notamment la mise à disposition de conteneurs de transport post-mortem (CTPM) et d’une morgue de campagne » décrit le CR1 Amaury.

[1] L’alerte Loutre est le dispositif d’alerte SCA inséré au sein de l’échelon national d’urgence (ENU). L’ENU est un dispositif métropolitain qui constitue un réservoir de modules interarmées immédiatement disponible.

Quatre autres DMC et S-DMC ont été mis en place pour apporter un soutien aux forces armées, dont notamment le DMC RAPACE au profit de l’armée de l’Air et de l’Espace, déployé sur le site du détachement aérien projeté (DAP) à Vic-la-Gardiole, et le S-DMC AMPHIBIE au profit des forces maritimes. Au total, 45 personnels de l’alerte Loutre du SCA arment les différents DMC.

Le but du déploiement des DMC sur l’exercice ORION ? Tester le dispositif sur un exercice de grande ampleur. Les deux modules composants le DMC ont ainsi été armés et activés : le module soutien de l’homme (J4SH), intervient sur des fonctions diverses et variées telles que la gestion de site, les services à la personne, l’alimentation, les équipements et leur maintenance, et le module administration-finances-juridique (J8) en charge des dommages et contentieux, de l’administration (effectifs, état-civils), de la trésorerie, de la solde, du contrôle interne et des achats.

Outil précieux sur le terrain car permettant d’apporter un soutien au plus près des soutenus, les DMC ont permis d’assurer au quotidien un soutien réactif au profit de l’ensemble des forces.

Initié dès 2021, ORION 2023 est un exercice majeur des armées françaises, dont la 2^e phase débute le 21 février dans le sud de la France. Répondant à de nombreux objectifs de préparation opérationnelle, ORION 2023 permet un entraînement en interarmées et en multinational, encore jamais réalisé à ce jour, selon un scénario allant jusqu’à la haute intensité. Réaliste et exigeant, l’exercice prend en compte les différents milieux et champs de conflictualité (cyber, espace, influence, lutte informationnel).