Pouvez-vous vous présenter ?

Je me suis engagé comme officier sous contrat en 2019, après des études de droit, sciences politiques et gestion de projets internationaux à l’université Lyon 3 et une première partie de carrière professionnelle dans une ONG sanitaire et sociale en Afrique. 

Pouvez-vous nous parler de votre parcours en tant que commissaire des armées ? 

Ma première affectation fut au GSBdD de Lille, comme chef du bureau pilotage (en charge du contrôle interne, du contrôle de gestion et de l’aide à la décision du chef d’organisme). J’ai été projeté au Mali (opération BARKHANE) en 2022, en tant que chef du module alimentation-loisirs du détachement soutien de l’homme. Cette mission a coïncidé avec le désengagement des forces françaises, ce qui nous a fait vivre une opération singulière.  

En 2023, j’ai été muté au 1^er régiment de spahis à Valence, comme chef de la SCAB (section de coordination administrative et budgétaire). A ce titre, je suis en charge de la programmation et du suivi budgétaire du régiment, du soutien administratif et juridique en lien avec les organismes du commissariat des armées, ainsi que le soutien du combattant (habillement, vivres opérationnels, protections balistiques). Cette affectation est une chance pour découvrir de l’intérieur une unité de l’armée de Terre, dans un régiment de cavalerie avec une identité forte et une dimension opérationnelle très ancrée. 

Comment s’est déroulé la mise en place de votre deuxième OPEX ?

Le 1^er régiment de spahis a été désigné comme régiment leader de l’opération DAMAN, au sein de la FINUL (Forces Intérimaires des Nations-Unies au Liban), pour le deuxième quadrimestre 2024. Il s’agissait d’une occasion unique pour partir en mission avec mon régiment, sur un poste de commissaire en OPEX. Ce fut chose faite en étant positionné comme chef du détachement soutien de l’homme (DETSH) au sous groupement logistique (SGL). 

La préparation a pu se faire directement au régiment, avec le recyclage des prérequis obligatoires (tir, secourisme, NRBC). Pour la partie « métier », j’ai bénéficié d’une formation organisée par l’école des commissaires des armées, présentant les différents domaines soutien de l’homme, achats et finances. J’ai également pu participer à une formation sur les opérations de maintien de la paix, organisée à l’Ecole Militaire à Paris. Une fois le paquetage perçu auprès du pôle Valence du GSBdD, j’étais fin prêt pour un départ en mai. 

Présentez-nous vos missions sur place.
Le DETSH est organisé en deux modules : 

• Le module gestion des équipements, armé par les militaires du 14^e RISLP qui recouvre plusieurs domaines : stockage et perception d’effets (habillement, matériel de vie en campagne, vivres opérationnels, protections balistiques), électromécaniciens frigoristes pour la maintenance du matériel de campagne (chambres froides, matériel de restauration collective, climatiseurs, etc.), et distribution de l’eau destinée à la consommation humaine (EDCH)
• La section restauration-loisirs, répartie sur 4 sites pour nourrir l’ensemble des militaires français de l’opération DAMAN (du mess en opération au restaurant pour hautes autorités). Elle est également en charge du foyer des forces françaises au Liban (vente de produits de première nécessité et souvenirs, bars, organisation de soirées, cadeaux de fin de mandat). 

Ce poste m’a amené à me déplacer régulièrement sur les différents sites, pour superviser le travail des 30 militaires et 20 civils locaux composant le détachement. 

Quels étaient vos différents interlocuteurs sur place ?
Un des intérêts majeurs de ce poste est d’être au contact de très nombreuses personnes, que ce soit au sein de la FINUL ou de la population civile (fournisseurs, commerçants, etc.). Au sein des forces françaises, c’est une fonction qui vous met en relation quotidienne avec l’ensemble des unités.   

Un moment marquant de cette mission ?
Les bombardements intensifs du Sud-Liban par les forces israéliennes à partir de septembre 2024 et le conflit ouvert avec le Hezbollah ont fait entrer la mission dans une nouvelle phase, provoquant notamment l’arrêt des circuits d’approvisionnements habituels. L’adaptation et la résilience de toute la chaine logistique, notamment pour la récupération des denrées à Beyrouth en convois blindés, et pour assurer trois repas par jour à l’ensemble des forces sont particulièrement à souligner.