Diplomatie de défense : entretien avec le capitaine de vaisseau Numa D., attaché de défense français au Chili.

Direction : DGRIS / Publié le : 18 avril 2025

Rencontre avec le capitaine de vaisseau Numa D., attaché de défense près l’ambassade de France au Chili, qui nous éclaire sur son travail et ses missions au sein de la capitale chilienne. La DGRIS assure la tutelle du réseau bilatéral diplomatique de défense, qui comprend aujourd’hui 93 missions près les ambassades de France à l’étranger.

Numa D., attaché de défense près l'ambassade de France au Chili.

  • En novembre 2024, le président de la République, Emmanuel Macron, s’est rendu au Chili pour une visite d'État. Quelles ont été les conséquences de cette rencontre sur la relation de défense franco-chilienne ?

Cette visite a été l’occasion d’affirmer le Chili comme un pays affinitaire sur de nombreux sujets qui symbolisent le travail de la diplomatie de défense. A titre d’illustration, lors de cette visite d’État, le président Emmanuel Macron a lancé « l’appel de Valparaiso » aux côtés du président chilien, Gabriel Boric. 

Cette initiative commune vise à renforcer la coopération bilatérale franco-chilienne et à mobiliser la communauté internationale autour de la protection de l'océan et des pôles, dans la perspective de la Conférence des Nations unies sur l’océan de Nice qui aura lieu en juin 2025.

L’Océan, l’Antarctique, la protection de nos populations et les conséquences des crises en Ukraine ou au Moyen-Orient figurent parmi les sujets de discussion et de coopération entre nos la France et le Chili. Sur les questions de défense et qui concernent plus directement le Ministère et la DGRIS, ces échanges se déclinent dans une approche interministérielle (positionnement de l’attaché de défense dans nos ambassades) et interarmées, (l’attaché de défense représente seul l’ensemble du Ministère, quel que soit sa couleur d’uniforme). 

 

  • Le général Eric Peltier, directeur général adjoint de la DGRIS, s’est rendu au Chili en mars dernier pour conduire un dialogue stratégique avec le vice-ministre de la Défense. Quels étaient les objectifs de cette rencontre ?

Réaliser annuellement un dialogue stratégique avec notre partenaire chilien permet d’approfondir notre relation bilatérale. Au-delà du fait qu’il permet d’exposer nos politiques de défense respectives et nos perceptions du contexte international face aux évolutions stratégiques récentes, ces échanges favorisent par ailleurs la cohérence de nos coopérations opérationnelles, d’armement et mémorielles.

Le dialogue stratégique conduit en mars a, en particulier, permis d’échanger sur le prochain Sommet des ministres de la Défense du Pacifique Sud (South Pacific Defense Ministers Meeting – SPDMM) qui aura lieu, pour la première fois, au Chili à Valparaiso. Il se tiendra en octobre 2025. 

  • A ce sujet, comment la DGRIS est-elle impliquée dans l’organisation du SPDMM ?

Depuis sa création en 2013, cette rencontre ministérielle, qui réunit également les CEMA de sept nations du Pacifique Sud, implique la DGRIS, l’état-major des armées, nos forces armées en Nouvelle Calédonie (FANC) et en Polynésie française (FAPF), ainsi que l’attaché de défense du pays hôte. Ces échanges se font tant pour la préparation que pour la conduite de ce sommet de haut niveau.

Dans le cas de l’édition 2025, la DGRIS assure déjà les travaux préparatoires et participe ou anime les différents ateliers organisés entre chaque sommet. La DGRIS est en charge de la constitution du « dossier Ministre » pour sa participation aux sessions plénières, comme aux entretiens bilatéraux qu’il aura avec ses homologues d’Australie, du Chili, des Fidji, de Nouvelle-Zélande, de Papouasie Nouvelle-Guinée et du Tonga. 

Pour ma part, j’ai participé aux éditions 2015 et 2017 du SPDMM en Papouasie Nouvelle-Guinée et en Nouvelle-Zélande, aux côtés du premier directeur général de la DGRIS, M. Philippe Errera. J’étais alors affecté à Nouméa en charge des relations internationales auprès du commandant supérieur des Forces armées en Nouvelle-Calédonie.

Ce sera donc l’occasion de retrouver cet important rendez-vous. Je dois avouer que ces rencontres avec le directeur général ont participé à me donner envie de travailler au sein de la DGRIS. Je l’ai, par la suite, rejointe en 2018. Cette affectation a confirmé l’importance et l’amplitude de la diplomatie de défense et conforté mon envie de devenir attaché de défense. 

Mission de défense Chili - 2.

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