L'OTAN

Créée en 1949 par le traité de Washington, l’OTAN est une alliance politico-militaire défensive de 29 Etats articulée autour de trois missions principales : la défense collective, la gestion de crises et la sécurité coopérative.

l'OTAN © pixabay

La France dans l’OTAN

Dans un contexte sécuritaire marqué par le renouveau des politiques de puissance, le durcissement des menaces et leur ambiguïté, elle est aussi garante de l’interopérabilité des forces armées des Alliés, et un forum privilégié de coordination au service de leur capacité d’innovation et de développement capacitaire.

Membre fondateur de l’OTAN, la France y est pleinement engagée et a réintégré la structure de commandement militaire en 2009. Cet investissement, confirmé par la revue stratégique de défense et de sécurité nationale de 2017, permet à notre pays de tenir une place privilégiée au sein de l’Alliance.

Puissance nucléaire autonome disposant d’un modèle d’armée complet et d’emploi, la France est un contributeur essentiel à la sécurité de la zone euro-atlantique. Quatrième contributeur financier aux budgets de l’Alliance, elle est également reconnue pour son rôle passé et présent dans les opérations militaires de l’OTAN (Kosovo, Afghanistan et Libye) comme dans d’autres opérations au service de la stabilité, dans un cadre national (Sahel) ou multinational (ONU, coalitions). L’implication opérationnelle de la France prend également la forme d’une participation aux exercices d’envergure de l’Alliance (3 000 soldats français déployés en Norvège dans le cadre de Trident Juncture 2018), et surtout aux mesures d’assurance au profit des Alliés orientaux (en moyenne 4 000 hommes par an) : notre pays est notamment un acteur majeur de la police du ciel en mer baltique grâce à l’envoi de Rafale, comme de la présence avancée renforcée de l’Alliance dans les Etats baltes par le déploiement régulier de contingents français.

Outre cet engagement opérationnel, l’investissement humain de la France au sein de l’OTAN -plus de 700 personnels insérés, dont le Commandant suprême allié pour la Transformation (un des deux commandeurs stratégiques de l’Alliance) et le Secrétaire général adjoint pour les investissements de défense- lui permet de jouer un rôle central dans les travaux de modernisation de l’Alliance lancés depuis le sommet de Varsovie de 2016. La France s’est ainsi pleinement investie dans la modernisation de la structure de commandement de l’OTAN décidée en 2018. Elle poursuit aujourd’hui son action en faveur de l’adaptation de la posture de l’Alliance face aux nouveaux défis posés par l’hybridation de la menace et les évolutions de la posture russe, ou encore de la révision de ses orientations militaires vers plus d’agilité, de réactivité et d’interopérabilité. Elle veille parallèlement au maintien des grands équilibres de la posture de l’OTAN, en particulier le maintien d’une approche équilibrée de dialogue et de fermeté vis-à-vis de la Russie, et la prise en compte d’une vision dite « à 360° », englobant tous types de menaces, d’où qu’elles viennent.

La crédibilité et l’implication de la France lui confèrent un rôle et une influence particuliers qui donnent tout son sens à la vision d’une « Alliance moderne, unie, crédible et efficace » portée par le Président de la République à l’occasion du sommet de Bruxelles de juillet 2018. La concrétisation de cette vision passe par une contribution accrue des Européens à leur propre sécurité, condition essentielle à un meilleur partage du fardeau de la sécurité transatlantique. Ce réinvestissement, indispensable dans les domaines financier et opérationnel, doit également concerner le lien politique entre Alliés avec tout ce que cela emporte en termes de déploiements opérationnels. Dans cette perspective, les chefs d’Etat et de gouvernements alliés ont lancé lors de leur rencontre de Londres des 03 et 04 décembre 2019 le travail de réflexion stratégique demandé par le Président de la République. Ces travaux se poursuivront, sous l’égide des ministres des Affaires étrangères, jusqu’au prochain sommet de l’OTAN, en 2021.

Le rôle de la DGRIS

Pilote de l’action internationale du ministère des Armées, la DGRIS intervient en soutien direct de la Ministre et de son Cabinet sur les questions politico-militaires liées à l’OTAN. Elle élabore les positions politico-militaires du ministre des Armées sur l’ensemble de ces sujets, en lien étroit avec l’Etat-major des Armées (EMA), la Direction Générale de l’Armement (DGA) et le Secrétariat Général pour l’Administration (SGA). Elle participe enfin activement à l’élaboration des positions défendues par la France au Conseil de l’Atlantique Nord et à ses comités techniques, en coordination régulière avec le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Le Comité militaire : organe stratégique de l’OTAN

Participation du CEMA au comité militaire de l’OTAN © EMA

L'OTAN est une alliance de défense politico-militaire qui s’appuie sur un comité militaire (CM) pour mener à bien ses missions, opérations et exercices. Ce comité a été créé en 1949, peu de temps après la création de l'Alliance, et il est aujourd’hui la plus haute autorité militaire de l'OTAN. Quel est son rôle ? Quel lien entretient-il avec le Commandement Allié Transformation (ACT) et le Commandement Allié Opérations (ACO) ? Quelle place occupe la France au sein de ces organes stratégiques ?

Cet organe permanent est le plus ancien de l'OTAN, après le Conseil de l'Atlantique Nord, ce qui lui confère un statut unique et intelligible. Le rôle de ce Comité est de conseiller militairement le Conseil de l'Atlantique Nord et le Groupe de planification nucléaire. Il se réunit régulièrement à Bruxelles avec les représentants militaires des pays membres et trois fois par an avec les chefs d'état-major.

Le Comité militaire est dirigé par le Chef du Comité Militaire (CMC), porte-parole militaire de l'OTAN et principal conseiller militaire du Secrétaire général. Depuis le 25 juin 2021, il s’agit de l’amiral néerlandais Rob Bauer.

Le Comité Militaire donne des directives à deux commandements stratégiques :

  1. Commandement Allié Opérations (ACO) à Mons, Belgique, qui s'occupe des opérations et exercices actuels de l'OTAN.
  2. Commandement Allié Transformation (ACT) à Norfolk, États-Unis, qui prépare les capacités militaires futures de l'OTAN et anticipe les défis futurs. ACT travaille également sur l'anticipation des changements stratégiques, le développement de nouvelles technologies et concepts militaires, et la transformation numérique.

Le Commandement Allié Opérations au service de la paix de l’OTAN

ACO est en charge du présent, avec en particulier la planification et la conduite des opérations et des exercices de l’OTAN, sous l’autorité du commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR).

Etabli en Belgique au Grand quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE), ACO est le garant de la paix, de la sécurité et de l’intégrité des territoires dans sa zone de responsabilité. Il est capable de fonctionner à trois niveaux interdépendants : stratégique, opératif et tactique.

L’ensemble des tâches militaire sont l’œuvre d’une coopération des armées nationales des pays membres sous un commandement unique, renforçant de fait l’interopérabilité et la cohésion entre Alliés. Cela comprend les missions permanentes (défense anti-missile, police du ciel, protection des espaces maritimes), les opérations (de maintien de la paix au Kosovo, contre le terrorisme en Mer méditerranée) ainsi que les activités de réassurance sur le flanc Est et les exercices.

Le Commandement Allié Transformation, reflet de la confiance accordée à la France

ACT est commandé par le Commandant Suprême Allié Transformation (SACT). Depuis 2009, le poste est exclusivement occupé par des officiers généraux français. Actuellement, c’est le général d’armée aérienne Philippe Lavigne qui occupe cette fonction. L’Amiral Pierre Vandier succèdera au général Lavigne, arrivé en fin de mandat.

En effet, suite à sa réintégration pleine et entière dans l’OTAN, il a été accordé à la France de reprendre la tête de l’un des 2 grands commandements stratégiques de l’OTAN. La prise de commandement de l’Etat-major du Commandement Allié Transformation par la France reflète le haut niveau de crédibilité qui nous est accordé au sein de l’Alliance. 

ACT, dont le rôle est d’anticiper et préparer au mieux l’Alliance à faire face aux défis futurs, travaille sur plusieurs plans : anticipation et caractérisation du futur environnement stratégique et opérationnel. Autrement dit, caractériser les évolutions géopolitiques, économiques, environnementales…, mais également d’identifier et explorer les opportunités et défis du développement des technologies disruptives, multiple et en pleine accélération.

Ainsi, il travaille à développer un cadre conceptuel et technologique afin que que l’Alliance soit en capacité de mener des opérations multi-domaines (MDO), incluant notamment le cyber et l’espace.

Ces travaux et prospectives servent de référence aux 32 Alliés pour développer leur propre programmation militaire et capacitaire. L’OTAN ne dispose en effet pas d’armée en propre, mais bénéficie de la combinaison des contributions militaires et capacitaires des Alliés. ACT se trouve donc au cœur d’une cohérence et d’une interopérabilité qui sont indispensables pour garantir l’efficacité en opérations et contribue ainsi très concrètement au renforcement des liens transatlantiques.

L’autre attribution d’ACT est la transformation numérique, la formation, l’innovation, les expérimentations et le wargaming. Ces éléments restent indispensables pour diffuser les normes et la culture commune auprès des Nations, en vue de maintenir la supériorité militaire de l’Alliance.

Pour cela, ACT s’appuie sur :

  • Un dispositif de centres spécialisés : JWC Stavanger en Norvège, JFTC Bydgoszcz en Pologne et JALLC Monsanto au Portugal ;
  • Une trentaine de centres d’excellence nationaux couvrant un large éventail de domaines
  • Un vaste réseau de liens tissés avec l’industrie et le monde académique.

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