Le GCA TISSEYRE, Directeur de la DIRISI, présent à la REF 2023

Direction : DIRISI / Publié le : 30 août 2023

Le lundi 28 et le mardi 29 août 2023 a lieu la cinquième édition de la Rencontre des entrepreneurs de France (La Ref) organisée par le Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) qui s'est tenue à l’hippodrome de Paris Longchamp. Le général de corps aérien Didier TISSEYRE, Directeur de la DIRISI, y était présent.

5ème édition de la Rencontre des entrepreneurs de France (La Ref)

Cette année, plus de 10 000 visiteurs et 150 intervenants ont répondu à l’appel. Lors de ce rendez-vous incontournable du MEDEF, les dirigeants d’entreprise, décideurs économiques, experts et grands témoins, ont partagé leurs analyses et ont confronté leurs idées sur les grands enjeux du moment. Dans un contexte géopolitique et économique tumultueux où l’émergence de nouvelles technologies et les questions de souveraineté numériques priment, il est fondamental que le monde des Armées et celui des entrepreneurs puissent également échanger autour des enjeux de demain.

28 et 29 août 2023 - Cinquième édition de la Rencontre des entrepreneurs de France (La Ref)

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L’événement a débuté avec un discours d’ouverture d'Emmanuel Macron, Président de la République et chef des Armées, suivi des interventions de Patrick Martin, président du Mouvement des entreprises de France et Elisabeth BORNE, Première ministre. Pour le Président de la République, « l’unité doit prévaloir, face à l’incertitude et aux troubles auxquels font face actuellement l’Europe et la France, à l’accélération des changements technologiques, qu’il s’agisse de l’intelligence artificielle et tout ce qui s’ensuit, et qui bousculent notre quotidien ainsi que nos modes de vies. Nous devons nous unir pour gagner les batailles qui sont devant nous. »

Par la suite, sur l’ensemble du programme proposé, deux tables rondes ont permis aux acteurs gouvernementaux, aux acteurs militaires et aux acteurs majeurs de la Tech de se rencontrer pour partager des réflexions sur les questions de souveraineté numérique ainsi que les impacts que cela peut entraîner sur l’avenir.

En effet, la première table ronde intitulée "“​#IAQu’ÀFautQu’on. Demain l’intelligence assistée ?” portait sur les nouveaux enjeux économiques, éthiques et réglementaires qu’impliquaient les technologies intelligentes basées sur des données de plus en plus complètes.  Pour répondre à ces interrogations, lors de cette table ronde sont intervenus M. Jean-Noël Barrot, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargé du Numérique, Mme Éléonore Crespo, présidente-directrice générale de Pigment, M. Luc Julia, ingénieur et informaticien, concepteur de Siri, M. Michel Lévy-Provençal, prospectiviste, cofondateur de Brightness.fr, M. Arthur Mensch, fondateur de Mistral AI, M. Georges-Olivier Reymond, président-directeur général de Pasqal, M. Jérôme Stubler, président-directeur général d’Equans. Le Ministre Jean-Noël Barrot a notamment rappelé que « La France investit massivement dans l’intelligence artificielle. En effet, avec le plan « France 2030 », un plan d'investissement qui doit permettre de rattraper le retard industriel français, d’investir massivement dans les technologies innovantes ou encore de soutenir la transition écologique, ce sont plus de 2,2Mds€ qui seront investis dans notre économie mais aussi dans notre formation en IA.»

La seconde table ronde intitulée « #WarGames. De la guerre économique à l’économie de guerre » était consacrée à la Loi de Programmation Militaire (LPM). Dotée d’une enveloppe globale de 413 milliards d’euros, la LPM qui doit couvrir la période 2024-2030, se révèle être le plus important budget jamais consacré aux armées depuis les années 1960. Ces investissements doivent permettre à la France d’avoir « une guerre d’avance ». Est-ce l'occasion de renforcer notre autonomie stratégique et affirmer notre souveraineté ? Pour répondre à cette question sont intervenus, Emmanuel Chiva, délégué général pour l’Armement, Frédéric Encel, essayiste, géo -politologue, professeur de relations internationales, Elvire Fabry, chercheuse à la Fondation Jacques Delors, spécialiste de la politique commerciale européenne, Ali Laïdi, chercheur à l’École de pensée sur la guerre économique (EPGE), journaliste à France 24, Éric Trappier, président-directeur général de Dassault aviation. Les intervenants ont insisté sur le fait que la LPM a vocation à transformer les armées pour les adapter à l’émergence de nouvelles menaces et permettre à la France de s’engager plus franchement sur des domaines comme le cyber, le spatial, le renseignement, la défense sol-air de nouvelle génération et les drones. Dans une note pour la Fondation Jean-Jaurès, l’économiste Renaud Bellais, co-directeur de l’Observatoire de la Défense, rappelle : « Actuellement, la France dépense 2 % de son produit intérieur brut pour entretenir et équiper ses armées. A titre de comparaison, quand les Etats-Unis ont plongé dans la guerre en 1942, les dépenses militaires ont atteint 37 % du PIB et 90 % de celles de l’État fédéral ». En parallèle, l’exécutif entend relancer l’autonomie stratégique européenne pour peser plus au sein de l’OTAN.

Le GCA Tisseyre à la cinquième édition de la Rencontre des entrepreneurs de France (La Ref)

Le général de corps aérien Didier TISSEYRE a également été interviewé par le journal Le Trombinoscope ainsi que L’Opinion. Retrouvez ci-dessous quelques extraits.

Question 1 : Pourquoi la présence du Directeur de la DIRISI à LA REF 2023 ?

GCA Didier Tisseyre : Lors de mon précédent poste, comme commandant de la cyberdéfense des armées, j’avais participé à La REF pour débattre autour du thème « guerre et contre-guerre : quelles nouvelles formes pour les armées françaises ? ». J’ai conservé un excellent souvenir de ces rencontres. Ainsi, dans un contexte géopolitique et économique tumultueux, marqué par le retour de l’inflation, la crise énergique, la guerre en Ukraine et l’émergence de nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle, l’essor de la 5G, les questions de souveraineté numériques, il est fondamental que le monde des Armées et des entrepreneurs puisse échanger autour des enjeux de demain. Pour emprunter les mots de notre chef d’état-major, le général Thierry Burkhard, il s’agit de « gagner la guerre avant la guerre » pour que « demain ne meurt jamais » et que la France demeure cette grande puissance. Car, dotée d’une enveloppe globale de 413 milliards d’euros, la nouvelle Loi Programmation Militaire, qui va couvrir la période 2024-2030, se révèle être le plus important budget jamais consacré aux armées depuis les années 1960. Ces investissements doivent permettre à la France d’avoir « une guerre d’avance ». C’est donc l’occasion qui nous est offerte de, collectivement, renforcer notre autonomie stratégique et d’affirmer notre souveraineté.

Question 2 : Quels sont les enjeux et défis de la DIRISI ?

GCA Didier Tisseyre : La DIRISI est l’opérateur numérique et télécom du ministère. Nous sommes rattachés au chef d'état-major des armées et nous fournissons les ressources informatiques et télécom nécessaires au fonctionnement quotidien des forces.

  • Nous avons deux obligations majeures : la permanence 7/7-24/24 des réseaux et leur résilience face à des pannes ou à des attaques physiques ou cyber.
  • Nous assurons donc un appui à toutes les fonctions stratégiques, de la protection du territoire à la dissuasion nucléaire, mais aussi son fonctionnement quotidien.
  • Nous sommes également l'acteur principal pour l'acquisition des matériels, logiciels et prestations télécoms et informatiques courants du ministère, donc tout ce qui n’est pas l'informatique embarqué dans les systèmes d'armes ou qui est gérée par la DGA. Les acquisitions par la DIRISI représentent un montant proche du milliard d’euros par an.

Face au besoin des armées, directions et services de transmettre et de traiter rapidement une quantité de données en augmentation constante afin de garantir la supériorité opérationnelle et informationnelle, la DIRISI fait face à un réel défi technologique : moderniser les réseaux tout en garantissant la continuité de service : « la boutique ne ferme pas pendant les travaux ». Par ailleurs, nous devons être capables de nous réarticuler de façon dynamique, notamment face à l’évolution des besoins opérationnels, partout où sont engagées les forces armées, mais aussi de l’évolution des usages numériques, comme le télétravail, tout comme l’évolution quantitative et qualitative des cyberattaques qu’il faut pouvoir contrer. Nous travaillons donc activement à être plus efficient et à être capables de faire face à une conflictualité multi-milieux, multi-champs (i.e. milieu terrestre, maritime, aérien, extra-atmosphérique, cyber, électromagnétique et des perceptions).

Pour réussir cela, les ressources humaines constituent également un défi, certainement le plus important, pour cultiver notre performance et notre capacité d’agilité selon la variété des besoins. Nous sommes environ 7 000 hommes et femmes, dont 40% de civils et 60% de militaires, qui œuvrent, chacun à leur niveau, pour l’appui numérique des opérations et du fonctionnement quotidien du ministère. Pour l’année 2023, c’est un recrutement de 400 militaires et autant de civils qui est attendu. Un travail de fidélisation et de formation continue doit aussi être effectué pour faire évoluer les compétences de façon permanente et garder les talents qui contribuent aux missions d’intérêt national.

Question 3 : Concernant la souveraineté numérique est ce que la DIRISI respecte les principes de la politique cloud de l’Etat ?

GCA Didier Tisseyre : Oui. Du fait des particularités du ministère des Armées, nous devons recourir à un cloud privé, qui traite nos données les plus stratégiques et avec un niveau particulièrement élevé de résilience, notamment face à une attaque armée en cas de guerre.

Nous utilisons également les services d’un cloud public, avec agrément SecNumCloud, pour nos données les moins sensibles. L’approche cloud est particulièrement intéressante car elle permet de rassembler les données et leurs traitements de façon optimisée.

 

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