[SERIE] Je suis réserviste à la DRM : « Des défis inconnus dans le monde civil » (1/4)
La Direction du renseignement militaire s’appuie sur plus de 250 réservistes, dont une grande partie issue de la société civile. Parmi eux, le capitaine Alexandre, officier de permanence. Interview.
Qui êtes-vous ?
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Capitaine Alexandre (le prénom a été changé)
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39 ans
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Diplômé d’un master universitaire et d’une école de commerce
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Dans le civil : cadre supérieur d’un groupe de la base industrielle et technologique de défense (BITD)1
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Réserviste depuis 2012 (à la DRM depuis 2019)
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Officier de permanence
Pourquoi avoir choisi de devenir réserviste ?
Capitaine Alexandre : Je me suis engagé comme réserviste en 2012 dans la Légion étrangère. J’étais attiré par les traditions et la richesse humaine de cet environnement. Je voulais aussi bénéficier d’une expérience militaire de terrain. Après un passage dans un état-major parisien de 2016 à 2019 et après plusieurs formations militaires, j’ai souhaité être au contact des opérations. C’est pourquoi j’ai candidaté à la DRM et tout particulièrement au J22. C’est le cœur battant de la Direction, au plus près des opérations, à un niveau stratégique et interarmées.
Quelles sont vos missions à la DRM ?
Au sein du J2, je suis officier de permanence, aussi appelé « quariste ». J’assure des permanences opérationnelles, des « quarts », de 24 heures, une à deux fois par mois. En heures ouvrées, je participe à la coordination et j’anime notamment la rédaction d’une note de synthèse quotidienne sur le renseignement militaire, au profit des plus hautes autorités civiles et militaires. En heures non-ouvrées (nuits et week-ends), le téléphone du « quart » est le premier à sonner en cas de crise dans le monde. Avec mon adjoint, je conduis alors la chaine d’alerte et j’assure le premier niveau de réponse, le temps que les personnels d’astreinte spécialisés reviennent à poste. Pour nous réservistes, se voir confier une fonction aussi critique est toujours une source de grande fierté.
Qu’apporte votre engagement de réserviste à votre entreprise ?
Au contact des militaires et dans ce rôle d’état-major, j’apprends les codes des armées. Je comprends également les besoins des forces et le contexte dans lequel elles travaillent. Cela me rend plus pertinent et plus crédible au sein de mon entreprise lorsque je discute avec mes collègues sur nos programmes destinés aux armées. Plus globalement, j'observe au sein du ministère un style et des méthodes de commandement différents, qui, très souvent, peuvent se transposer avec bénéfice dans l’entreprise.
Et à titre personnel, que vous apporte la réserve ?
Elle me permet de servir mon pays et de jouer un rôle actif, certes modeste mais très concret, dans un contexte international difficile. Grâce à elle, je garde aussi un contact régulier et « de l’intérieur » avec l’institution militaire, à laquelle je suis profondément attaché.
Comment gérez-vous votre temps entre réserve et entreprise ?
Comme beaucoup d’entreprises, mon employeur a signé une convention avec le ministère des Armées pour soutenir la réserve. Je bénéficie ainsi de 20 jours d’autorisation d’absence par an, pendant lesquels ma rémunération est intégralement maintenue3. J’effectue environ 20 jours supplémentaires sur mon temps personnel, souvent les week-ends. Au « quart », la gestion du temps est très souple car je suis convoqué pour des périodes courtes (24h) et avec plusieurs mois de préavis. Cela me permet de bien m’organiser en amont et facilite l’équilibre entre mes vies militaire, professionnelle et familiale.
Que diriez-vous à quelqu’un qui aimerait s’engager en tant que réserviste à la DRM ?
La richesse des profils que vous allez rencontrer, très souvent passionnés par ce qu’ils accomplissent, est enthousiasmante et vous allez être confrontés à des situations et des défis que vous ne connaîtrez jamais dans le civil. La réserve est aussi une très belle école de savoir-être et d’humilité. Bref, c’est un bel engagement, très complémentaire d’une carrière civile et porteur de sens.
Si, vous aussi, vous souhaitez postuler comme réserviste à la DRM, n'hésitez pas à envoyer votre CV avec une lettre de motivation (obligatoires), en français, à l'adresse suivante :
drm.resp-recrut-reserves.fct@intradef.gouv.fr
1 Ensemble des entreprises du secteur de la défense qui produisent les équipements pour les armées.
2 Le bureau renseignement, dit « J2 », est l’entité de la DRM placée pour emploi au sein du Centre de planification et de conduite des opérations de l'Etat-major des armées. Il y contribue à la veille stratégique, au suivi de situation, à l'animation de la recherche ainsi qu’aux travaux de planification opérationnelle.
3 Le réserviste salarié a droit à une autorisation d'absence annuelle d'une durée minimale de dix jours ouvrés par année civile au titre de ses activités (cinq jours pour les entreprises de moins de 50 salariés). Ce nombre de jours peut être étendu par un accord entre l'employeur et l'employé.
Plus d’informations : https://www.reservistes.defense.gouv.fr/informations-reserve/article/3
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