[SERIE] Je suis réserviste à la DRM : « Un engagement porteur de sens » (2/4)

Direction : DRM / Publié le : 10 juillet 2024

La Direction du renseignement militaire s’appuie sur plus de 250 réservistes, dont une grande partie issue de la société civile. Parmi eux, le capitaine Pierre, analyste. Interview.

Les réservistes sont indispensables à l'action de la DRM. © DRM

Qui êtes-vous ?

  • Capitaine Pierre (le prénom a été changé)

  • 32 ans

  • Diplômé d’un master universitaire

  • Dans le civil : consultant pour un cabinet de conseil

  • Réserviste depuis 2017

  • Analyste renseignement



 

Pourquoi avoir choisi de devenir réserviste ?

Capitaine Pierre :
Je me suis engagé en 2017 pour trois raisons. Tout d’abord, la gratitude. Originaire d’un village des Hauts-de-France, la République française m’a permis d’accéder à une certaine forme de promotion sociale en étant diplômé d’une prestigieuse université puis en occupant des postes civils passionnants. Je me suis alors interrogé sur la façon de rendre au pays ce qu’il m’avait donné et j’ai choisi de servir les armes de la France. Ensuite, le patriotisme. La France est en effet l’un des plus beaux pays du monde et mérite qu’on défende ses valeurs et sa population. Nos ennemis sont nombreux et chacun de nous devrait s’engager pour contribuer à entraver leurs actions. Enfin, l’idéal citoyen : je partage le concept de citoyenneté athénienne. Dans mon esprit, la citoyenneté est étroitement liée à la capacité de chacun des membres de la cité de porter les armes pour, si besoin, la défendre.



Et pourquoi avoir choisi la DRM spécifiquement ?

J’ai choisi la DRM car les compétences requises sont proches de celles d’un cabinet de conseil. Un analyste renseignement doit en effet disposer de grandes capacités d’abstraction, de formalisation et de conviction afin d’aider son chef à décider en temps contraint. Les sujets traités sont également complexes et nécessitent une forte adaptabilité ainsi qu’une bonne résistance au stress. Je cultive ces qualités et espère servir utilement la DRM.



Quelles sont vos missions à la DRM ?

Depuis sept ans, j’ai occupé trois postes. Mes missions sont donc variées. J’ai même été envoyé en opération extérieure ! Actuellement, mon travail d’analyste « plateau » consiste à évaluer les capacités militaires et les possibilités d’action des armées et des groupes armés susceptibles de nuire aux intérêts de la France.

Plus globalement, ma mission consiste également à renforcer la section lorsqu’il s’agit de faire avancer des dossiers de fond ou de remplacer un personnel absent. Je participe également à la montée en compétence d’une partie des nouveaux arrivants pour les sensibiliser aux fondamentaux de l’identification des matériels et aux processus renseignement. Comme j’ai travaillé dans plusieurs services, je sais aussi comment mobiliser les compétences de leurs experts au profit de mon « plateau ». J’ai donc contribué à identifier précisément les compétences de chacun ainsi qu’à améliorer les relations entre les différentes équipes pour accroître la qualité globale des productions.



Qu’apporte votre engagement de réserviste à votre entreprise ?

Notre engagement permet de sensibiliser la société civile, parfois trop éloignée des réalités internationales et des sujets de défense. Nous sommes des relais du ministère, de l’esprit de défense et participons au renforcement des forces morales de la Nation.

Et à titre personnel, que vous apporte la réserve ?

L’engagement militaire est porteur de sens. Il vous permet d’évoluer dans un milieu mû par d’autres valeurs que la recherche du profit. Cet engagement est essentiel dans ma vie et j’espère servir aussi longtemps que la DRM me le proposera. Cela m’apporte notamment une meilleure compréhension des sujets internationaux et me rend plus humble. Nous apprenons également au contact du monde que notre modèle de société est précieux, fragile et que les ennemis qui voudraient le voir tomber sont nombreux.



Comment gérez-vous votre temps entre réserve et entreprise ?

C’est la partie la plus difficile. Si, en tant que réserviste, vous n’évoluez pas dans l’écosystème défense, votre employeur sera peut-être peu sensible à votre engagement et fera passer ses contraintes avant celle du ministère*. Seule solution, évoluer dans une entreprise bénéficiant d’une convention de réserve ou négocier votre nombre de jours annuels au moment de l’embauche et l’intégrer dans le contrat de travail. De mon côté, j’exerce comme réserviste une semaine par mois environ, sur mes congés*.

Que diriez-vous à quelqu’un qui aimerait s’engager en tant que réserviste à la DRM ?

Choisir, c’est renoncer. Il faut être conscient que s’engager dans les armées et particulièrement à la DRM est exigeant. Ce choix nécessitera de sacrifier une partie de votre vie personnelle ou professionnelle. Mais croyez-moi, ça en vaut la peine !



 

Si, vous aussi, vous souhaitez postuler comme réserviste à la DRM, n'hésitez pas à envoyer votre CV avec une lettre de motivation (obligatoires), en français, à l'adresse suivante :
drm.resp-recrut-reserves.fct@intradef.gouv.fr

* Le réserviste salarié a droit à une autorisation d'absence annuelle d'une durée minimale de dix jours ouvrés par année civile au titre de ses activités (cinq jours pour les entreprises de moins de 50 salariés). Ce nombre de jours peut être étendu par un accord entre l'employeur et l'employé.

Plus d’informations : https://www.reservistes.defense.gouv.fr/informations-reserve/article/3

 

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