L’aigle de Bonelli, une espèce protégée par les soldats du 2e REI

Afin de protéger des couples d’aigles de Bonelli présents sur les gorges, le 2e régiment étranger d’infanterie (2e REI) étudie et assure le suivi des populations de cette espèce menacée, conjointement avec le syndicat mixte des gorges du Gardon et le camp des Garrigues.

Un aigle de Bonelli perché. © Armée de Terre

La population française d’aigles de Bonelli représente 3 à 4 % de la population européenne. Cette dernière est estimée à environ 1 000 couples. En 2020, 41 couples cantonnés sont présents sur le territoire français. Le département du Gard compte désormais 5 couples dont 3 dans les gorges du Gardon. Deux de ces sites se trouvent sur l’extrémité nord du camp des Garrigues, à la charge du 2e REI. Sur chacun des sites, des arrêtés préfectoraux de protection de biotope interdisent l’accès du 15 janvier au 30 juin afin d’assurer la quiétude des individus lors de la période de reproduction.

Un oiseau majestueux

D’une envergure comprise entre 160 et 170 cm, l’aigle de Bonelli est une espèce sédentaire pouvant vivre plus de trente ans. Un mâle présent sur les gorges du Gardon a aujourd’hui 27 ans. En France, comme sur le camp des Garrigues, l’aigle de Bonelli construit son nid (aussi appelé « aire ») sur des escarpements rocheux.

Dès février la femelle pond 1 ou 2 œufs et assure l’incubation seule. Le mâle peut être amené à la remplacer lorsqu’elle se nourrit. L’éclosion se déroule généralement en avril et les aiglons sont élevés dans l’aire jusqu’à leur envol en mai - juin. Ils quittent le domaine des parents fin août - début septembre.

Le camp des Garrigues. © Armée de Terre

Une espèce menacée

Les tirs d’individus, la fermeture des milieux, l’électrocution, le dérangement en période de reproduction (hélicoptères, escalades, chasse,…) ou encore l’altération des habitats par la multiplication des aménagements réalisés par l'homme, sont les principales menaces qui peuvent entraîner la disparition de l’espèce.

Suivi des couples

Le Syndicat mixte des gorges du Gardon (SMGG) assure le suivi des couples présents sur les gorges. Chaque année les aiglons sont équipés de bagues propres à chaque individu, permettant d’étudier la population de cette espèce sur plusieurs années. Le baguage reste à ce jour la technique la plus éprouvée pour assurer un suivi individuel sur un grand nombre d’individus.

Une convention de site entre le SMGG et le 2e REI permet de réaliser une partie de ce suivi. Des contrats et programmes environnementaux menés conjointement entre le SMGG et le camp des Garrigues - ECI n°22 permettent de maintenir un habitat favorable pour cette espèce.

En 2020, les deux couples présents au nord du camp des Garrigues ont produit chacun 1 jeune. Depuis 2005, les deux sites ont produit respectivement 13 (5 échecs) et 16 (3 échecs) jeunes à l’envol soit une productivité respective de 0.81 et 1.

A ce jour, le 2e REI - détachement du camp des Garrigues est dans l’attente de connaître le nombre de nouveaux-nés pour l’année 2021.

Partout en France, l’armée de Terre s’engage dans ces combats pour la protection de l’environnement et de la biodiversité. 

Le saviez vous ?

Le camp des Garrigues est un camp militaire français situé à Nîmes dans le Gard actuellement géré par le 2e REI. D'une superficie de 4 782 ha, ce camp permettait l'entraînement tactique des différents stages de l'École d'application de l'infanterie de Montpellier, tirs et manœuvres, ainsi que, dans les années 1960, de l’École de spécialisation de l’artillerie antiaérienne (ESAA), devenue École d’application de l’artillerie sol-air (EAASA) en 1971, jusqu'en 1983.

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