Biodiversité : Le CENTAC-1er BCP optimise ses moyens pour l’entretien des fossés

Afin d'entretenir ses espaces d’entraînement, en particulier ses fossés, le CENTAC-1er BCP optimise ses moyens matériels et naturels pour une meilleure efficacité opérationnelle.

Un tracteur nettoie un fossé. © Armée de Terre

Le fonds d’intervention pour l’environnement (FIE) est une enveloppe budgétaire mise en place annuellement par la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) au bénéfice de l’environnement (déchets, eau, énergie, transport et biodiversité) en vue de financer des actions. Par ce biais, les régiments peuvent obtenir des financements pour des projets innovants ayant un intérêt écologique pour les terrains militaires.

La Champagne « humide et crayeuse », et plus particulièrement la zone environnant Mailly-le-Camp, connaît, pendant les périodes hivernale et automnale, des pluies récurrentes qui inondent les routes et les zones occupées par les troupes en manœuvre.

Si ce facteur météorologique est appréciable pour créer les conditions d’un entraînement durci et abrasif, il doit être pris en compte dans l’entretien de la zone de manœuvre, espace de biodiversité fragile.

L’espace d’entraînement et de manœuvre de Mailly-le-Camp, géré et entretenu par le camp du centre d’entraînement au combat - 1er bataillon de chasseurs à pied (CENTAC-1er BCP) compte une surface de 13 000 hectares, dont 536 hectares classés en zone Natura 2000, ainsi qu’une zone d’accueil et d’hébergement des troupes de passage d’une surface de 80 hectares.

L’inondation des zones de manœuvre et de leurs alentours, est due à une irrigation insuffisante fournie par 280 km de fossés. C'est le principal facteur de déracinement prématuré des arbres et de destruction de la faune environnante.

L’entretien de l’ensemble de ces zones est assuré par un groupe de pionniers. Leurs moyens spécialisés sont alloués aux nombreuses missions d’entretien et d’aménagement de l’espace de manœuvre et en particulier les moyens d’irrigation.

Un tracteur nettoie un fossé. © Armée de Terre

Pour le nettoyage et l’entretien des fossés, l’achat de produits de bio-contrôle représente un peu moins de 30 000 € par an, avec une efficacité non avérée. À cela s’ajoute le coût de carburant des engins (tracteur grue, camion benne et escorte VL), s’élevant à environ 15 000 € et mobilisant 3 personnes sur 4 mois.

C’est pourquoi un projet au titre des FIE a été déposé fin 2020 par le référent biodiversité du CENTAC-1er BCP afin d’acquérir une "cureuse" de fossés pour un prix de 10 000 €, adaptable sur un tracteur déjà en dotation. Le nettoyage des fossés et des abords de route effectué par ce type de matériel permet de diminuer de manière spectaculaire la consommation de carburant et de produits, tout en favorisant l’irrigation dans les zones humides concernées.

De plus, cette cureuse participe à la préservation de la biodiversité par traitement mécanique des réseaux d’eau pluviale plutôt que par des traitements phytosanitaires. Il permet également l'alimentation des plans d’eau ce qui favorise la préservation et le développement de la faune et de la flore surtout en période de sécheresse.

Ce dossier a été validé par les différents intervenants participant au financement et liés à la biodiversité (EMAT DPMA BSI / EMIAZD Est environnement, CENCA – conservatoire des espaces naturels Champagne-Ardenne).

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