Eco-pâturage sur le camp militaire de Sissonne

Le camp militaire de Sissonne (Aisne) s'étend sur 6 000 hectares. Depuis 2005, une convention de gestion écologique existe en partenariat avec le conservatoire des espaces naturels des Hauts-de-France afin de contribuer à la préservation des espaces naturels du camp. En 2007, une expérimentation d’éco-pâturage a été mise en place.

Des vaches sur le camp de Sissone. © Armée de Terre

Le Camp de Sissonne appartient aux terrains militaires qui permettent l’entraînement des forces (terrains de manœuvre, terrains d’exercice de tirs...) et présente une variété de milieux naturels très rares. Son intérêt écologique est exceptionnel à l’échelle des plaines du nord de la France et de l’Europe.

Depuis des décennies, il a été préservé de l’intensification de l’agriculture, de l’industrialisation et de l’urbanisation. Les activités militaires qui s’y déroulent n’ont souvent qu’un impact limité sur le milieu. Le camp fait l’objet d’un classement au titre de ses caractéristiques écologiques. 

Il est l’un des derniers refuges pour quelques espèces de plantes emblématiques des steppes crayeuses, tel l’Anémone sauvage, la Limoselle aquatique ou le Sisymbre couché ainsi que pour la faune des savarts.

Il est enfin le site picard le plus précieux pour la conservation des papillons de jour. Le camp de Sissonne a fait l’objet d’une convention de gestion entre le ministère des Armées et des organismes de protection de la nature, comme les Conservatoires d’espaces naturels. La convention de gestion écologique, en partenariat avec le CEN des Hauts-de-France, est renouvelée tous les cinq ans, depuis 2005. 

 

Carte du camp de Sissonne. © Armée de Terre

Expérimentation de pâturage

Depuis 2007, une expérimentation de pâturage ovin itinérant a été mise en place. Un enclos de 7 ha abrite 40 ovins qui profitent ainsi de 2 à 4 mois de pâturage. Les résultats sonts satisfaisants. Avec cette expérimentation d'éco-pâturage, des pelouses à thym ont été reconstituées.

En 2020, la gestion pastorale a été menée sur le camp par rotation avec différents enclos électriques posés au fur et à mesure de la saison pastorale entre mai et septembre sur des secteurs du camp. Avec huit troupeaux composés de 750 moutons et de 150 bovins (dont des vaches de race Angus), ce pâturage représente 33 km de clôtures amovibles posées par l'ESAT local.

En 2020, 430 ha de pelouses et de prairies sèches ont été pâturés grâce à cette nouvelle gestion pastorale. Les résultats sur 260.5 ha sont considérés comme suffisants à excellents. Le bilan est très positif.

Les bovins sont très efficaces dans la réouverture des fourrés denses et contribuent à améliorer la flore des pelouses et  la qualité de la végétation herbacée.

Ainsi ces partenariats et ces expérimentations permettent de développer une gestion ecOps durable de nos terrains militaires. 

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