Après un point sur la situation stratégique actuelle, le CEMA a évoqué dans son audition la superposition des crises et les nouvelles menaces hybrides auxquelles nos armées sont confrontées : cyberattaques, conflits sur le champ informationnel, menaces s’intensifiant et posant chaque jour de nouveaux défis au modèle évolutif des armées. Face à ces menaces, une seule option : rester prêts, avec une forte capacité d’évolution, force des armées françaises ayant déjà fait ses preuves par le passé. Le général Burkhard a donc insisté sur l’importance de repenser le format des armées afin de les adapter à un monde devenu multipolaire et de plus en plus instable.

La Loi de Programmation Militaire 2024–2030, visant à augmenter le budget de la défense, a été mentionnée. Elle a notamment pour but de moderniser nos armées : renouvellement des équipements, capacités anti-drones, guerre électronique… Le CEMA a souligné la nécessité d’une « massification intelligente », alliant augmentation des volumes, qualité opérationnelle, et surtout cohérence, appuyée par une refonte doctrinale tirée des conflits récents.

La coopération opérationnelle restant un axe central de ces transformations, l’importance du développement de l’interopérabilité avec nos partenaires a été soulignée, sur le plan aussi bien stratégique que capacitaire. Mais, au-delà des enjeux technologiques et budgétaires, le Chef d’état-major des armées a placé les ressources humaines au cœur de son propos, évoquant notamment l’amélioration de la condition personnelle, l’une des clés de notre performance opérationnelle.

Suivant de manière cohérente sa stratégie militaire générale, le général Burkhard a également rappelé l’importance de la cohésion nationale, dans un contexte où elle est régulièrement prise pour cible par les menaces hybrides, visant à l’affaiblir. L’action de la jeunesse, de chaque citoyen à son niveau, est indispensable et donne la plus grande force à nos armées. Cette unité fait notre force et constitue notre meilleure défense.

Finalement, la posture de vigilance et d’anticipation a été rappelée. L’importance d’être présents sur tous les fronts, de mettre en avant nos exercices conjoints avec les partenaires internationaux, une stratégie fondée sur la réactivité à toutes épreuves, permet à la France de « rester capable de faire face à toute forme de conflit ». Cette transformation est ambitieuse mais déjà engagée et indispensable, à la hauteur des défis que le contexte actuel impose.

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