Colloque « le général Ailleret et la modernisation des armées françaises » le 20 mai 2021 à l’Ecole militaire

Direction : État-major des armées / Publié le : 04 mai 2021

Charles Ailleret, un général dans les orages transatlantiques

En septembre 1963, après avoir reçu la distinction américaine de commandeur de la Legion of Merit, Charles Ailleret exposa devant l’état-major américain, puis devant le président Kennedy, la position française sur la riposte graduée. Sans contester la justesse de cette stratégie pour les États-Unis, il démontra que celle-ci n’était pas pertinente pour la France et même pour l’Europe. Il reprit cet argumentaire en 1964 dans un article de la Revue de Défense nationale, ce qui provoqua de vives réactions dans la presse autant nationale (du Figaro à L’Humanité) qu’internationale (du Herald Tribune à Krasnaïa Zvezda). Pierre Messmer dut intervenir pour rappeler que la position exprimée par le général Ailleret était celle du gouvernement français.

Charles Ailleret, un général dans les orages transatlantiques

Un an après le départ de la France de l’Organisation militaire intégrée du traité de l’Atlantique nord, Charles Ailleret, dans un article paru dans la Revue de Défense nationale de décembre 1967, exposa ce que devait être une défense tous azimuts pour faire face à des menaces pouvant venir « d’où que ce soit sur la terre ». Comme pour le précédent article, celui-ci provoqua une violente controverse. Le général de Gaulle, en personne, rappela à ceux qui auraient mal compris l’article du chef d’état-major des armées que « par définition notre armement nucléaire doit être tous azimuts ».

Ces controverses dessinèrent le portrait sans nuance, parfois caricatural, d’un critique sévère de l’OTAN et de la stratégie américaine vis-à-vis de l’Europe. Plus de cinquante ans après, à la lumière des archives personnelles du général Ailleret, maintenant accessibles, il est possible de revisiter sereinement son action durant cette période complexe des relations franco-américaines et de la replacer plus largement dans l’évolution des relations extérieures de la France à la fin de la période gaullienne.


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