Quand une cyberattaque frappe un  système d’information majeur HEMATOS utilisé par le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA), comment poursuivre le ravitaillement en sang d’une brigade en opération touchée par une attaque ? C’est le défi d’envergure relevé par les acteurs du Service de santé des armées (SSA), impliqués dans la chaîne de ravitaillement médical, à l’occasion de la 11^e année de l’exercice DEFNET.

En première ligne dans la gestion de cette crise médicale, le CTSA, la Direction des approvisionnements en produits de santé et l’Etat-major opérationnel santé ont étroitement collaboré, du 17 au 21 mars 2025, pour maintenir un niveau constant d’efficacité logistique, sans le soutien du système informatique HEMATOS utilisé pour collecter et conditionner les poches de sang et tracer les transfusions.

« Dès les premiers instants de l’alerte, nous avons mis en place la cellule de crise composée de notre directrice médicale qui a géré l’aspect logistique, un informaticien qui collaborait avec la partie cyber et la pharmacienne responsable du service de distribution » - Médecin chef des services de classe normale (MCSCN) Sébastien, directeur adjoint du CTSA. 

Parallèlement, la Direction des systèmes d'information et du numérique en santé a œuvré et coopéré afin de rétablir le logiciel, dans les délais les plus brefs, et renouer avec un fonctionnement normal.

Réorganiser le suivi

L’enjeu est de taille : sur le théâtre d’opération fictif, un important afflux de blessés oblige à réapprovisionner le théâtre en urgence pour compléter les stocks des équipes sanitaires.

« La cellule de crise a rapidement mis en œuvre le plan de continuité afin de gérer l’ensemble du circuit des produits sanguins, depuis la collecte, la préparation jusqu’à la distribution pour répondre à la demande », explique le directeur adjoint. 

Le système d’information dysfonctionnant, les acteurs de la chaîne ont basculé en mode dégradé, en s’assurant scrupuleusement de la fiabilité des données inscrites. « Tout ce qui a été fait en mode dégradé a fait l’objet d’une double vérification minutieuse, car il n’y a pas le droit à l’erreur », assure le MCSCN Sébastien.

Le stock de produits sanguins préalablement constitué au CTSA a garanti une réponse rapide et efficace, sans incidence de cette cyberattaque sur la qualité des soins prodigués sur le terrain.

Pour le CTSA, l’exercice DEFNET a été l’occasion d’affiner ses procédures de travail et d’améliorer l’articulation et la communication entre tous les services impliqués.