Après la désignation en 2011 d’un « officier général cyber » et l’augmentation progressive des effectifs qui lui étaient rattachés, le 4 mai 2017 a été créé le « Commandement de la cyberdéfense » (COMCYBER) placé sous l’autorité d’un officier général. Ses responsabilités couvrent tout le périmètre de la cyberdéfense militaire : actions défensives et offensives conduites dans le cyberespace. 

Placé sous l’autorité directe du chef d’état-major des armées, ce sont environ 3 400 cybercombattants, qui composent l’ensemble des forces de cyberdéfense des armées, directions et services, sur lesquels le COMCYBER exerce une tutelle organique ou fonctionnelle. Il est donc responsable de la manœuvre cyber globale et a pour mission :

• la conduite de la défense des systèmes d’information pour prévenir, détecter et contrer les attaques visant le ministère des Armées. On parle de Lutte informatique défensive (LID) ;
• la protection des systèmes d’information de la responsabilité du Chef d’état-major des armées (CEMA) ;
• la conception, la planification et la conduite des opérations militaires dans le cyberespace avec des actions de Lutte informatique offensive (LIO), dans le respect du droit international applicable ;
  • la préparation opérationnelle des forces dans le domaine cyber, via des entraînements et exercices nationaux ou internationaux tels que DEFNET ou Locked Shields ;
  • la cohérence du modèle de cyberdéfense et sa coordination générale (politique RH, besoins techniques, développement de doctrine) ;
  • le développement et l’animation de la réserve de cyberdéfense, opérationnelle et citoyenne, en lien avec le Centre des réserves et de la préparation opérationnelle (CRPOC) du Groupement de la cyberdéfense des armées. 

Le COMCYBER participe également, en lien avec la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) et l’Officier général relations internationales militaires (OG RIM), ainsi que ses représentations militaires à l’OTAN et à l’UE, à l’élaboration de la position française à l’international dans trois domaines : la stratégie, le développement capacitaire et les questions d’attribution.

Il élabore également des coopérations internationales avec les commandements de cyberdéfense étrangers, aux premiers rangs desquels les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Estonie, l’ Allemagne, la Suisse, Singapour et le Japon. De plus, il échange avec près d’une vingtaine de pays dans les domaines capacitaires, de la formation …

Pour remplir ses missions, le COMCYBER a consolidé son organisation autour de deux structures : la première, à Paris, est composée d’un état-major de la cyberdéfense et constitue l’échelon de commandement, d’orientations stratégiques, de conception et de conduite des opérations, via le centre opérationnel cyber.

La deuxième est le Groupement de la cyberdéfense des armées (GCA), qui a été créé le 1er septembre 2020. Basé à Saint-Jacques de la Lande, dans le premier bâtiment dédié à la cyber « Commandant Roger Baudoin », cet organisme interarmées est le lieu de développement et de mise en commun des compétences en cyberdéfense, en regroupant les centres spécialisés en cyberdéfense :

• le Centre d’analyse en lutte informatique défensive (CALID) ;
• le Centre d'audits de la sécurité des systèmes d'information (CASSI) ;
•  le Centre de la réserve et de la préparation opérationnelle de cyberdéfense (CRPOC).