Un an plus tard, il s’engage comme marin des ports et passe un brevet d’aptitude technique dans la spécialité désormais disparue de la « voilerie ». Il réalise alors des travaux sur fils d’acier, de nylon pour réparer les embarcations pneumatiques et les voiles des bâtiments de l’École navale comme l’Étoile, la Belle-Poule, le Mutin et la Grande Hermine. Norbert a toujours été animé par le monde militaire et le cadre qu’il impose. Un cadre vers lequel il était naturellement attiré 

Jusqu’en 1995, il navigue entre les ateliers navals de Mururoa en Polynésie française et les ateliers militaire de la flotte (AMF) à Brest.  Chef d’atelier voilerie, il coordonne les réparations de toiles, dromes et gréements pour garantir la mise en condition opérationnelle des bâtiments de la flotte. 

Après la réussite du brevet supérieur en 1996, il retourne à Brest comme adjoint du chef d’atelier aux AMF. Là, il s’attèle à la mise en place du suivi des stocks et participe à la formation et à l’encadrement du personnel. Il est ensuite affecté en Martinique et contribue à la création des ateliers navals de Fort-de-France au fort Saint-Louis. Une grande découverte et de nouvelles obligations car, en tant que membre de la brigade de protection de la base navale, il a l’occasion de participer à de nombreuses missions de lutte contre le narcotrafic en mer sur des embarcations suspectes.

Après l’obtention du brevet supérieur atelier naval (ATNAV), Norbert poursuit sa découverte des outre-mer en ralliant l’atelier militaire de Ports-des-Galets à La Réunion où il est responsable de l’entretien et de la réparation des différents bâtiments des Forces armées de la zone Sud de l’océan Indien. En tant qu’ATNAV spécialisé en bois et composite, il est chargé de la fabrication et de la réparation des structures de ces matières à bord des navires. Il contribue également à la formation technique du personnel de l’armée seychelloise dans le cadre d’opérations interalliées. 

Après un retour sur la base navale brestoise, il se voit attribuer le brevet de maîtrise en 2016 et quitte la métropole pour la base navale de Djibouti comme chef d’atelier où il gère les travaux des bâtiments français lors de leur passage.

Après cette affectation Il revient en France, à Cherbourg en 2019, où il devient chef de la division atelier pour le SLM. Il a alors sous ses ordres une équipe de 40 personnes avec laquelle il intervient sur les bâtiments au port base tels que les patrouilleurs de services public (PSP) Cormoran, Pluvier et Flamant ainsi que le bâtiment-base de plongeurs démineurs (BBPD) Vulcain. 

Aujourd’hui, il est déployé sur  la mission Clemenceau 25 à bord du porte-avions Charles de Gaulle dans le cadre du projet TANGORA, initié par la direction centrale du service de soutien de la flotte (DCSSF) : « Ce projet vise à renforcer la réactivité et l’autonomie des services de soutiens en s’assurant de la résilience globale du dispositif de maintien en conditions opérationnelles (MCO) d’une force navale opérant dans la durée, loin de ses bases, dans un contexte de conflictualité croissant. » Norbert intervient donc sur demande de l’état-major du groupe aéronaval (GAN) en fonction des besoins de maintenance du porte-avions et des escorteurs. À cet effet, 3 marins de diverses spécialités ATNAV des établissements du SLM ont été désignés afin de renforcer l’autonomie du GAN. 8 autres marins sont embarqués à bord du bâtiment ravitailleur de forces Jacques Chevallier avec deux containers ateliers multi techniques  qui permettent d’augmenter les capacités de soutien des unités déployées.

Respecté par ses jeunes pour son expérience, son professionnalisme, sa rigueur mais aussi la façon dont il fédère ses équipes autour d’une même mission, le major Norbert quittera l’institution dans trois ans avec des souvenirs plein la tête et la satisfaction d’être « parti d’une feuille blanche pour arriver jusqu’au grade de major », obtenu en 2022.