Les mots du capitaine Florence laissent entendre une personnalité peu agressive de nature. Pourtant, elle est championne tous azimuts de multiples sports de combat dans la catégorie poids léger de la section féminine senior amateur. Elle est là où on ne l’attend pas.

Tout a commencé alors qu’elle était étudiante en région parisienne. Elle y prend des cours de sports de combat pour apprendre à se défendre. Au programme, Krav-Maga et Jiu-jitsu brésilien. Six ans plus tard, en Occitanie où elle réside ensuite, elle est proposée un peu par hasard à une compétition régionale de Pancrace. Sans connaître cette discipline de pieds-poings-sol rassemblant finalement un certain nombre de techniques appréhendées séparément auparavant, elle y participe et gagne. Une belle entrée en matière qui lui permet d’apprendre de nouvelles règles sur le tas…tami.

Depuis, Florence s’est essayée à une multitude d’autres arts martiaux et sports de combat. A son actif, Pancrace donc, Karaté Mix, MMA, Shinkyokushin, Pankido, et Kempo, qui présentent chacun leur histoire et leurs particularités. Pour Florence cependant, « toutes les disciplines se complètent » même si elles diffèrent en fonction des fédérations dont elles dépendent. Florence a trouvé la parade en se concentrant sur les points communs et, surtout, en adoptant une certaine manière de penser : « quand on monte sur le tatami, on endosse un état d'esprit, tout comme avec le salut, rituel qui marque le respect réciproque entre partenaires ou adversaires ; c’est un état d'esprit à appliquer partout, y compris sur le ring ou dans la cage ». Forte de cette philosophie, la jeune femme participe, depuis 2018, à des Open à la portée internationale (durant lesquels elle combat aussi bien des Françaises que des étrangères), à des championnats et à des Coupes de France, ainsi qu’à des championnats du monde, décrochant de nombreuses victoires et médailles, sans oublier les galas, véritables spectacles de combat qui se déroulent en soirée. Lors de toutes ces compétitions, l’athlète de 33 ans éprouve les techniques, vérifie ce qui fonctionne ou non et capitalise sur ces informations glanées pour de futurs combats. Elle est également notée sur sa combativité et ses techniques, tout en étant observée sur de potentiels coups interdits qui entraînent des disqualifications. Cependant, elle préfère « ne pas laisser la décision aux juges, avec l’objectif de finaliser par une clef, un étranglement ou un KO ».

Souvent, Florence combat avec protections, soit le port de mitaines, de protège-tibias et d’un casque. Cet équipement lui permet de se prévenir de coups qui regroupent frappes debout, pieds-poings-coudes et projections au sol jusqu'au KO, avec frappes, clefs et étranglements. A l’inverse, les compétitions de Kyokushin se pratiquent sans protection. Dans ce cas, elle « débranche le cerveau », précisant « qu’il vaut mieux savoir encaisser les coups, les éviter et, surtout, savoir en donner. » Quels que soient les combats, les belligérants finissent souvent un peu abîmés. Cependant, « les douleurs passent, elles ne m'empêchent pas de vivre, donc je laisse faire le temps et je continue mes activités ». Une dure à cuire Florence ? Peut-être un peu, surtout lorsque qu’elle admet ne pas être sereine avant chaque combat, au point d’y penser 24h/24 plusieurs jours auparavant. Alors pourquoi s’infliger cela ? « Par défi, pour savoir si j’en suis capable aussi, explique-t-elle. Lorsqu’on termine une compétition, on ressent du soulagement, celui d'être allé jusqu'au bout et d'avoir bien fait les choses. C'est gratifiant car ce qui compte finalement, c'est d'assurer la technique, la frappe et la capacité à encaisser pour fournir une performance propre et efficace avec cet objectif d’éviter la blessure. » Un tempérament assurément bien trempé donc.

Avant de s’engager en 2022 comme militaire au Service de Santé des Armées, Florence était réserviste au centre médical des armées de Bordeaux. Elle y gérait la section liée au ravitaillement médical et assurait parfois des missions de soutien et de renfort sur l’ensemble du territoire français. Aujourd’hui pharmacien sur la base navale de Brest, elle seconde les chefs des services de microbiologie et de chimie analytique des eaux œuvrant au sein du laboratoire d’analyses, de surveillance et d’expertise de la Marine. En parallèle, elle cumule de nombreuses heures d’entraînement hebdomadaires, réparties entre le matin tôt avant d’embaucher, sa pause déjeuner sur son lieu de travail et le soir en club. Elle pratique également d’autres sports de fond tels que la natation pour récupérer, le trail et la randonnée. La sédentarité, ce n’est pas pour elle ! Le sport l'aide considérablement dans la vie de tous les jours à gérer le stress, à relativiser, à garder son calme. Ce côté thérapeutique mis à part, les arts martiaux répondent cependant à d’autres aspirations, notamment celle du dépassement de soi et du besoin de transmettre par l’enseignement. Au cours d’une OPEX au Tchad par exemple, elle a organisé des sessions de sports de combat à thème pour des militaires de différents unités et univers sportifs (boxe anglaise, grappling, Muay Thaï, MMA, Kyokushin…). « L’objectif était d’échanger sur des techniques spécifiques aux disciplines représentées, puis de confronter chacun des combattants à l’expérience des autres. » Une sportive généreuse à suivre.

Palmarès multi discipline

En 2022 :

• Pankido : championne de France
• Pancrace Plein Contact : vainqueur du gala « No Guts No Glory 1 »
• Pancrace Assaut : championne d’Occitanie, championne de France
• Pancrace Soumission : championne d’Occitanie, championne de France
• Shinkyokushin : championne de l’Open de Touraine et championne de l’Open de Château Renault
• Kmix Light : 3^ème au championnat de France

En 2023 :

• Pancrace Plein Contact : vainqueur du gala « No Guts No Glory 2 » et championne d’Occitanie
• Kmix Plein Contact : championne de la Coupe de Bretagne
• Kempo viadal B : vainqueur du Championnat du Monde
• Kempo Soumission : vainqueur du Championnat du Monde
• Kyokushin : 3^ème de l’Open de Bretagne (semi-pro)
• Karaté Mix Light : vainqueur de la Coupe de France

En 2024 :

• Kmix Plein Contact : championne de France et vainqueur de la Coupe de France
• Kmix Light : championne de la Coupe de Bretagne
• Shinkyokushin: 3^ème du « Best 50 Shinkyokushinkaï Open »