Interopérabilité, s'entraîner à la haute intensité avec nos alliés
Polaris constitue une opportunité inédite d’engagement interallié. Il permet de mener des actions de coopérations et contribue à la construction et à l’entretien de la relation de confiance entre partenaires. À la tête du premier groupe maritime permanent de l’OTAN (Standing NATO Maritime Group 1, SNMG1), depuis le 9 janvier 2025, le Commodore néerlandais Arjen S. Warnaar commandait la "force rouge" (TF 472) depuis l'HNLMS De Ruyter.
Cinq navires de nationalités différentes composent actuellement le SNMG1. Comment coordonnez-vous vos actions ?
Commodore Arjen S. Warnaar : Le bon niveau d’interopérabilité au sein du SNMG1, communauté maritime de l’OTAN, permet aux navires de facilement s'interconnecter grâce aux liaisons de données tactiques, et systèmes de communication et en appliquant les standards OTAN. Et par-dessus tout, les équipages sont habitués à travailler de cette manière. Le SNMG1 le fait depuis 1968.
Avez-vous adapté vos procédures lors de Polaris 25 ?
A. S. W : J'ai profité de la phase de montée en puissance pour intégrer la force opérationnelle. Le rapport de force était en nette défaveur de ma TF. Il était essentiel que notre dispositif tactique soit le plus longtemps possible incompris par la force bleue (CTF 471). Je voulais qu'elle ignore le plus longtemps la position et les intentions de mon groupe opérationnel. J'ai donc opté pour la dispersion de mes unités. Nous avons utilisé l'étendue de la zone d'exercice pour disparaître de leurs écrans radar et se fondre dans le trafic maritime. À l'issue, mes unités étaient dispersées et silencieuses, nous étions toujours interconnectés. Nous avons utilisé cette situation à notre avantage pendant la phase de montée en puissance. Nos propres informations de position ont été alimentées par des moyens passifs (source ouverte et renseignement) et nos moyens aériens dédiés contribuant à optimiser notre propre situation tactique au détriment de celle de la CTF 471. Avantage que nous avons utilisé de manière décisive au cours de la phase 2 de l’exercice.
Comment avez-vous conduit la TF 472 pour empêcher la TF 471 de débarquer sur les plages bretonnes ? Quelle tactique avez-vous adopté pour la déstabiliser ?
A. S. W : Il est très difficile de mener à bien un débarquement amphibie sous menace. Mon intention était donc d’affaiblir la TF 471 pour qu'un débarquement amphibie ne soit plus une option viable. Deux de mes unités ont mené un engagement surprise contre la force bleue. Cette opération a été couronnée de succès et a permis à mes deux autres unités ainsi qu'à mon sous-marin de « balayer » les escortes restantes et les unités amphibies. Je pense que nous avons été très efficaces.
Qu'avez-vous appris de cet exercice et de l’entraînement de haute intensité Polaris ?
A. S. W : Le concept Polaris est un excellent moyen de faire progresser nos équipages. C'est un concept d'entraînement intéressant car il permet de nous concentrer sur la manière dont nous pourrions combattre l'ennemi et gagner.
L'évolution du scénario a été suivie par la division entraînement, mais les deux TF ont été totalement libres dans l'élaboration de leurs plans et dans la conduite de ceux-ci. Les deux forces ont été bien soutenues par l'aviation et ont dû se battre avec les moyens dont elles disposaient. Dans l'ensemble, c’est une configuration très réaliste
S'entraîner à la haute intensité avec nos alliés
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