Quartz 2022 : une expérimentation de haute intensité
Les deux premières semaines de mai 2022, la 27e brigade d’infanterie de montagne a organisé l’exercice Quartz dans les Alpes-de-Haute-Provence jusqu’au camp de Canjuers, afin de monter en puissance vers la haute intensité en environnement montagne/grand froid.
Les postes de commandement de niveau régimentaire comme brigade ont fait manœuvrer en conditions réelles, des troupes déployées en moyenne montagne en totale autonomie pendant une semaine. La deuxième semaine, l’exercice Quartz a débouché sur le camp de Canjuers pour une séquence de tirs réels interarmes de niveau 4, autrement dit de niveau de commandement régimentaire, une première !
A tout milieu spécifique des savoir-faire adaptés.
Du 2 au 6 mai, plus de 1300 soldats de montagne ont manœuvré en terrain libre au sein d’un groupement tactique interarmes (GTIA) mené par le 4e régiment de chasseurs, lui-même aux ordres du centre opération de la 27e BIM, dans le massif entre Digne et le lac de Sainte-Croix.
Ce massif révèle des contraintes naturelles fortes avec des pentes escarpées, peu de végétation haute pour se dissimuler, des zones urbaines étroites, des gorges profondes et des coupures humides traversées de quelques ponts. Le maintien de la liaison entre le commandement et les troupes ainsi que les enjeux de mobilité sont une vraie gageure dans ce type de milieu, pour lesquels la 27e BIM a développé des moyens techniques et tactiques spécifiques.
Des commandos montagne se sont infiltrés en vol opérationnel de nuit par parapente pour sécuriser l’avancée des troupes et prendre du renseignement sur objectifs, des chasseurs alpins ont gravi les flancs escarpés à pied, nécessitant parfois de l'alpinisme, des transmetteurs se sont isolés sur le sommet du mont Chiran pour assurer la liaison. « Tenir les hauts » est au-delà d’une expression, un véritable atout tactique pour le combat en montagne.
Une expérimentation grandeur nature
Après une semaine de manœuvre en secteur civil face à un ennemi de force paritaire, le GTIA du 4e RCH a pris pied au nord du camp militaire de Canjuers.
Du 8 au 12 mai, le GTIA y a mené un déploiement à tir réel « de niveau 4 » dans un cadre de haute intensité, une première sur le camp où les manœuvres se déroulaient jusqu’à un niveau compagnie, « dit de niveau 5 ». Cette expérimentation a pour objectif d’identifier les modifications à apporter sur le camp pour pouvoir accueillir un entraînement de niveau brigade interarmes Scorpion, avec ses renforts interarmées et les postes de commandement de ses GTIA, dont l’un d’entre eux pourra réaliser un tir toutes armes. Le 1er régiment de chasseurs d’Afrique a travaillé aux côtés de la 27e BIM pour que cette expérimentation soit un succès avec un bilan constructif pour préparer la suite.
FOCUS : Franchir le lac de Sainte Croix avec le 2e REG
Débouchant sur les rives du Lac de Sainte-Croix, le GTIA n’a eu d’autre choix que de le franchir par les eaux, l’ennemi ayant détruit le seul pont existant. 150 mètres de traversée attendent les blindés et les hommes du GTIA. C’est au 2e régiment étranger de génie de mettre les bouchées doubles pour déployer un moyen léger de franchissement (MLF), équipé de portières et de barges et de faire la liaison entre les deux rives. La tête de pont de la rive sud est rapidement prise d’assaut par un élément léger de l’infanterie sur des zodiacs avant de faire franchir le gros des troupes sur le MLF. Le génie parvient à faire traverser le GTIA en 8 heures et évite un détour conséquent aux troupes du GTIA qui respecte ainsi les ordres de la brigade de contrôler les rives sud du lac pour la nuit.
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