ARMOR 24 : exercice de haute intensité en zone maritime pour les soignants militaires
Une trentaine de soignants du Service de santé des armées a été mobilisée dans l’exercice interarmées et interministériel de contre-terrorisme maritime, nommé « Armor 24 », qui s’est déroulé du 25 au 30 novembre 2024 en zone maritime Atlantique. De l’organisation technique à la prise en charge des blessés, les soignants militaires ont adapté leurs procédures en raison des difficultés logistiques et climatiques, propres à l’environnement maritime. Reportage
Prendre en charge une dizaine de blessés dans une zone restreinte et hostile : c’est le défi qu’ont relevé les 36 soignants du Service de santé des armées, mobilisés pour l’exercice interarmées et interministériel de contre-terrorisme maritime « Armor 24 », qui s’est tenu du 25 au 30 novembre 2024, en zone maritime Atlantique.
Aux côtés du GIGN et de la Marine nationale, les soignants militaires ont pris part à une simulation d’attaque terroriste, avec tuerie de masse et menace nucléaire, biologique, radiologique et chimique (NRBC), à bord d’un navire dans le golfe de Gascogne. Objectif : tester l’efficacité des dispositifs d’intervention et de secours à bord d’un navire, en cas d’attaque terroriste.
Forces spéciales et soignants militaires ont collaboré étroitement, dès février 2024, pour mettre au point ce scénario catastrophe. Une coopération qui visait notamment à établir les caractéristiques logistiques de l’exercice, dont « le nombre de blessés, la nature de leurs blessures et leur localisation à bord du navire », a expliqué Gwenaëlle, infirmière en soins généraux de grade 1 (ISG1G) à la 125e antenne médicale de Lann-Bihoué, située au 16e centre médical des armées à Brest.
Accompagnée de trois autres soignants, l’ISG1G Gwenaëlle a notamment participé au grimage des plastrons et à l’élaboration détaillée des fiches de blessés.
« Notre but était de rendre l'exercice le plus réaliste possible, et ainsi s’assurer que les soignants mobilisés s’entrainent dans des conditions proches de la réalité. »
- 125e antenne médicale de Lann-Bihoué
Défis climatiques et logistiques
Les équipes médicales ont été projetées dans l’exercice afin de soutenir l’assaut mené, lors de la phase de reprise de vive force, un temps d’offensive rapide et puissant. « Notre mission consistait à intervenir en deuxième rideau, après la mise en sécurité des blessés par les forces spéciales sur un point de regroupement », a précisé le médecin principal (MP) Emilien, qui appartient au groupe d’intervention maritimes aérocordables (GIMAé) du bataillon de Marins-pompiers de Marseille. Mis en place en 2016, le GIMAé a été pensé pour assurer la médicalisation des victimes à bord d’un navire, dans des délais brefs.
Mais les conditions météorologiques lors de l’exercice ont grandement complexifié la manœuvre. « Nous devions recevoir des grosses caisses contenant du matériel complémentaire, mais elles ne sont jamais arrivées », a indiqué le médecin principal (MP) Vincent, membre du GIMAé. « Nous avons dû nous adapter à une situation où le matériel, notamment l’oxygène, n’arrivait pas comme prévu, ce qui nous a obligés à optimiser les ressources dont nous disposions », ont ajouté le binôme de médecins militaires.
Les soignants ont aussi dû se soumettre à l’environnement étroit. « La promiscuité à bord du navire rendait floue la distinction entre zone d'exclusion et zone contrôlée, nous obligeant à porter un équipement de protection balistique. », a développé le MP Emilien.
Un pari réussi
Malgré les multiples contraintes inhérentes à l’environnement maritime et les turbulences climatiques, « Armor 24 » a été un succès tactique, opératif et stratégique. Il a donné la possibilité aux soignants militaires de s’entraîner dans un environnement instable. « Si les conditions météorologiques sont telles qu’un hélicoptère ne peut pas se poser dans la simulation, il ne se posera pas dans la réalité. Nous avons dû nous adapter et nous confronter au réel », a affirmé le MP Vincent. « Cet exercice a donné l’occasion de nous entraîner dans des conditions réalistes, de voir comment les autres travaillent et de collaborer avec les forces d'intervention de la Marine nationale », a souligné, de son côté, le médecin principal Emilien.
Grâce cet opération, les soignants militaires ont ajusté leurs procédures d’intervention avec les différentes unités. « Il faut être capable de s’adapter rapidement à l’environnement et de travailler en équipe de manière coordonnée, a observé l’infirmière militaire Gwenaëlle. La réussite de cet exercice est le fruit d’un travail d’équipe ».
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