#FiersdeNosRéservistes : « Découvrir une nouvelle façon de servir la Nation »

Direction : Santé / Publié le : 25 octobre 2024

Anoancès Géraud est médecin en chef réserviste, affecté à la 116e antenne médicale du 14e Centre médical des armées (CMA) de Tours. À l’occasion des Journées nationales des réservistes (JNR), le Saumurois partage les motivations derrière son choix de parcours et son évolution, après seize ans dans la réserve.

Anoancès Géraud, médecin en chef réserviste affecté au 14e centre médical des armées © BCI-SSA

Quelles sont les principales motivations qui vous ont poussé à vous engager dans la réserve militaire ?

J’ai toujours voulu être militaire, et plus particulièrement pilote de chasse. Malheureusement, mon rêve n’a pas pu aboutir à cause d’une acuité visuelle incompatible. Je me suis donc orienté vers la médecine, sans avoir conscience de l’existence de la médecine militaire.

En 2008, j’ai rencontré un médecin chef des services. Nous avons sympathisé et un jour de garde, il m’a expliqué qu’il était possible de devenir médecin réserviste. J’étais très surpris ! Quasiment dans la seconde, j’avais pris ma décision. J’ai déposé ma candidature auprès de la Direction régionale du Service de santé des armées (DRSSA) (ndlr, l’ancien nom du Centre médical des armées). Ma candidature a été accepté et en quelques mois je suis devenu réserviste.

J’ai ensuite accompli les deux niveaux de Formation militaire initiale du réserviste (FMIR). Le premier niveau consistait à acquérir les compétences du militaire, comme marcher au pas, connaître les grades ou le salut. Le second temps concernait les spécificités militaires de la pratique du médecin. J’ai donc appris le sauvetage au combat, l’organisation d’une opération extérieure (OPEX), ou la chaîne de prise en charge du blessé.

En devenant médecin réserviste, j’ai découvert une nouvelle façon de servir la Nation et autrui.

Comment l'expérience de réserviste enrichit-elle votre parcours professionnel et personnel ?

En étant réserviste, j’ai pu côtoyer de nombreuses personnes et échanger. L’échange fait partie des richesses de la vie. La réserve a été une façon se de confronter à d’autres réalités et modes de fonctionnements, et ainsi, d’apprendre.

À l’origine, je suis médecin urgentiste. Dans ce métier, nous sommes amenés à prendre en charge des blessés graves. Mais la prise en charge rapide d’un afflux massif de victimes n’était pas parfaitement abordée dans la médecine civile, du moins, pas avant les attentats de 2015. Être réserviste m’a appris à développer ce mode de raisonnement et à l’incorporer dans ma pratique civile.

Au fur et à mesure de mon parcours, j’ai aussi fini par devenir formateur. Depuis huit ans environ, mon activité dans la réserve est essentiellement de la formation et cela a commencé avec l’échographie. Plusieurs fois par an, nous formons – avec d’autres camarades – des médecins d’active et de réserve à utiliser l’échographie pour optimiser la prise en charge du patient. Je participe aussi à des formations « Mise en condition de survie du blessé de guerre » (MCSBG) et « Lot de décontamination interventionnelle » (LDI). Ce sujet concerne les risques nucléaire, radiologique et chimique (NRC).

Ces nouvelles charges sont très gratifiantes. Je suis fier de participer, à ma mesure, à la formation d’autres camarades et de les aider à optimiser leur pratique. Avec mes collègues, nous échangeons sur nos visions et ça nous aide vraiment à progresser. En résumé, la réserve a donné un nouveau sens à mon métier de médecin. Grâce aux compétences acquises dans les formations NRBC, je suis devenu référent SSE (situations sanitaires exceptionnelles) et forme mes collègues du civil aux risques NRBC. J’ai acquis des compétences au niveau de l’armée que j’applique dans le civil et inversement. A l’hôpital de Saumur où j’exerce, j’ai monté une formation intitulée « Comment réagir face à une tuerie de masse », par exemple. Le lien armée – Nation est vraiment au cœur de la réserve.

Racontez-nous l’histoire derrière cet objet.

Il s’agit d’une sonde d’échographie. Nous avons l’habitude de dire que cet objet est le stéthoscope du XXIe siècle. Personnellement, j’utilise cet objet tous les jours car je suis échographiste au service d’imagerie de l’hôpital de Saumur.

À titre professionnel, c’est un objet très intéressant car il complète l’examen clinique et est le prolongement de la réflexion intellectuelle.

À titre personnel, la sonde d’échographie représente cette nouvelle impulsion dans mon engagement de réserviste. L’échographie est le domaine dans lequel j’ai le plus d’expérience, en tant que formateur. Sans la sonde, je n’aurais peut-être pas eu toutes ces opportunités, dans l’Institution.


A la une