#FiersdeNosRéservistes : s’engager pour créer une « réelle fraternité » et « un esprit de corps » avec les militaires
William’s a 26 ans et fait partie de la vingtaine de réservistes qui ont grossi les rangs du Service de santé des armées, le 1er août 2024. À l’approche de ses premiers jours de réserve, le jeune médecin confie ses aspirations et les motivations derrière ce choix, qui conjugue histoire familiale et histoire nationale.
Rédaction : Emmanuelle Ndoudi
Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir réserviste ?
J’ai eu un premier déclic lors de ma journée d’appel de préparation à la défense (JAPD). Cet événement a suscité un regain d’intérêt pour l’institution militaire en moi. J’ai donc commencé une formation qui devait durer quinzaine de jours, mais que je n’ai pas pu terminer.
Je me suis ensuite engagé dans des études de médecine car c’est un domaine qui m’a toujours plu. Finalement, le hasard m’a mis sur le chemin de la médecine militaire. En 2019, j’ai eu l’opportunité de m’inscrire et de valider un module sur la médecine militaire, à la faculté de Besançon.
Quatre ans plus tard, en 2023, un professeur et médecin militaire de la faculté du Dijon m’a parlé du parcours de médecin réserviste. Une fois mes concours d’internat passés, j’ai postulé pour servir dans l’armée. L’institution et les valeurs qu’elle promeut, telles que le dépassement de soi, la discipline et la camaraderie, m’ont toujours attiré. J’ai à cœur de participer à la défense de mon pays et de ses citoyens.
Vous avez officiellement intégré la 62e AM à Besançon, le 1er août 2024. Qu’espérez-vous apprendre grâce à cette expérience ?
Je ne veux pas me limiter à mon rôle de médecin : je veux m’investir pleinement dans tous les aspects de cet engagement. Apprendre les fondamentaux militaires et l’histoire de l’institution fait partie intégrante de cette expérience. J’aspire aussi à créer une réelle fraternité avec les militaires, en partageant leurs entraînements et leurs formations. Pour moi, cet engagement est l’occasion idéale de d’expérimenter la vie militaire, en immersion complète.
De plus, les situations d’urgence et les conditions extrêmes auxquelles sont souvent confrontés les médecins militaires sont des sujets qui m’attirent. J’ai hâte d’être formé à la préparation psychologique ou à la gestion de la résilience en milieu hostile. En-dehors de la réserve, nous n’avons pas beaucoup d’occasion d’apprendre à exercer le métier de médecin dans ces climats rudes. J’espère que mon expérience à la réserve renforcera mes capacités professionnelles et me rendra plus polyvalent.
Enfin, l’un de mes plus grands rêves est de partir en mission extérieure. J'aspire à vivre ces moments où l'adversité et l'inconnu créent un véritable esprit de corps entre les militaires qu’ils soient d’active ou de réserve. Cette cohésion nationale unique est l'essence même de ce que je recherche dans mon engagement militaire.
Comment vos proches ont-ils réagi à votre décision ?
J’ai rencontré deux types de réaction. D’un côté, ceux qui l’ont compris et qui étaient fiers que je décide de sauter le pas. De l’autre, certaines personnes de mon entourage ont exprimé leur appréhension voire leur peur, vis-à-vis de ma décision et de ses conséquences sur mon avenir. J’ai pris le temps de les rassurer et de leur faire comprendre que la présence et le maintien de l’armée est un besoin crucial pour notre société.
Je parle ouvertement de mon engagement à la réserve autour de moi, notamment auprès de mes collègues médecins. A mon tour, je leur explique qu’il est possible de concilier civil et armée, et que la médecine militaire apporte beaucoup à notre pratique quotidienne et inversement.
Vous avez un rapport particulier avec le devoir de mémoire : expliquez-nous l’histoire derrière cette photo.
En effet, le devoir de mémoire fait d’abord écho à une l’histoire d’un drame personnel. Toute ma famille est originaire du village de Malvillers, en Haute-Saône. Ce hameau d’à peine 60 âmes a été le site d’un terrible drame durant la Seconde guerre mondiale. Le 3 septembre 1944, cinq personnes ont été fusillées par l’armée allemande, dont mon arrière-grand-père. Son nom est inscrit sur la stèle du parvis de l’église du village, avec ceux des quatre autres « morts pour la France ».
Depuis l’enfance, mes grands-parents nous relataient le récit de ce drame. Ma grand-mère est devenue « orpheline de guerre » et depuis, ma famille est marquée par cette histoire personnelle qui s’ancre également au cœur d’une histoire nationale. Désormais, c’est aux jeunes de reprendre le flambeau et de continuer à transmettre l’histoire pour continuer d’éduquer les générations futures.
La transmission est nécessaire pour fonder une identité collective, socle d’un avenir commun. En cultivant le devoir de mémoire, nous rendons hommage aux Anciens combattants, aux citoyens fusillés et les sacrifices faits pour préserver notre Nation et ses valeurs, comme le courage et le don de soi. Ces principes, je les retrouve aussi dans mon métier de médecin, et bientôt dans mon plein engagement dans la réserve du Service de santé des armées.
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