[#InvictusGames2025 (3/4)] Laure, ergothérapeute à l’hôpital des armées Clermont-Tonnerre : dans l’ombre des athlètes des Invictus Games

Direction : Santé / Publié le : 17 février 2025

Les Invictus Games 2025 viennent de s’achever ce dimanche 16 février à Vancouver et Whistler, marquant un moment fort pour les athlètes blessés militaires et civils du Ministère des Armées et de la Gendarmerie nationale. Laure, ergothérapeute à l’hôpital régional d'instruction des armées Clermont-Tonnerre (Brest), a joué un rôle clé en soutenant ces sportifs dans leur quête de résilience. Focus sur son action discrète mais déterminante pour booster performance et récupération.

Laure, ergothérapeute à l'HRIA Clermont-Tonnerre : dans l'ombre des athlètes des Invictus Games © BCI-SSA

Quel a été votre rôle dans l’équipe médicale des Invictus Games et pourquoi votre mission a été cruciale pour nos athlètes ?

Laure : En tant qu'ergothérapeute, je travaille principalement sur l’adaptation du matériel, comme les fauteuils roulants et, ponctuellement, les attelles ou prothèses. Mon rôle a été de maximiser les capacités motrices des athlètes. Mais au-delà de l’aspect physique, j’ai apporté aussi un soutien psychologique, renforcé par mes compétences en psychiatrie, pour accompagner les athlètes dans leur parcours.

« Au-delà de l’aspect physique, j’apporte aussi un soutien psychologique. »

Quels défis avez-vous rencontré en soutenant ces sportifs blessés, notamment sur le plan psychologique ?

Laure : Le plus grand défi a été de gagner la confiance des athlètes, souvent marqués par un stress post-traumatique (SPT). J'ai commencé à travailler avec eux en janvier 2024. L’accompagnement est continu, depuis les stages préparatoires jusqu'à la compétition à Vancouver. Au fil des mois, la confiance s'était installée, et c'est cette relation qui m'a permis de les soutenir efficacement.

Comment avez-vous travaillé avec le reste de l’équipe médicale pour optimiser la performance des athlètes ?

Laure : Mon rôle a été centré sur l’adaptation du matériel et l'optimisation du positionnement pour maximiser la performance. En revanche, la récupération a été principalement assurée par deux kinésithérapeutes, l’un de l’hôpital des armées Clermont-Tonnerre (Brest) et l’autre de l’hôpital des armées Desgenettes (Lyon) avec qui nous avons collaboré étroitement. Bien sûr, nous travaillions tous en synergie avec les coachs sportifs pour créer un environnement propice à la performance.

« Le plus grand défi est de gagner la confiance des athlètes, souvent marqués par un SPT. »

Les athlètes des Invictus Games privilégient l’esprit de camaraderie aux médailles. Comment vivez-vous cette dynamique ?

Laure : L’expérience humaine est primordiale. L’esprit de cohésion qui se crée entre les athlètes et nous, thérapeutes, est très fort. Nous vivons cette aventure ensemble, ce qui nourrit un sentiment de solidarité et de motivation mutuelle. Les médailles sont effectivement secondaires. Les Invictus Games, ce sont avant tout des liens tissés dans la souffrance et la résilience collective.

Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté, tant sur le plan personnel que professionnel ?

Laure : Professionnellement, c'est sans doute la plus belle mission de ma carrière. Vivre au quotidien avec les athlètes, au-delà des simples séances de rééducation, m'a permis de comprendre profondément l’impact du stress post-traumatique sur leur vie quotidienne. En mars, lors d’un stage en montagne, des explosions ont déclenché des flashbacks chez certains, une expérience difficile, mais qui m’a permis d’intervenir concrètement pour les rassurer. Cette expérience m’a profondément enrichie.

« Ces Jeux c'est avant tout des liens tissés dans la souffrance et la résilience collective » © DICOD

Sur le même sujet :


A la une