L’adjudant Anna, technicienne de laboratoire au sein de l’hôpital régional d’instruction des armées Robert Picqué
Au sein de l’hôpital régional d’instruction des armées « Robert Picqué » à Bordeaux, l’adjudant Anna, est technicienne de laboratoire depuis 2017. Elle est notamment chargée de réaliser des analyses biologiques, biochimiques et bactériologiques d’un patient. Son métier exige polyvalence et rigueur, et une certaine dose de résistance en périodes de stress, d’urgence ou en opérations extérieures. Découverte d’un maillon essentiel de la chaîne de soins.
Source : DAGRH/COM. Publication : 19/12/2024
Bonjour Anna, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Mon parcours a été semé de plusieurs contrats successifs, entre la recherche en laboratoire, les laboratoires d’analyses médicales privés et publics avant de trouver le chemin du Service de santé des armées à l’hôpital régional d’instruction des armées Robert Picqué à Bordeaux, en 2017, dans l’espoir de donner un sens à mon métier.
J’ai été engagée avec mon diplôme universitaire de technologie en analyse biologique et biochimique avec un contrat de 3 ans que j’ai renouvelé, puis un contrat de 2 ans avant de passer de carrière.
Quelles sont vos missions au quotidien au sein de l’hôpital des armées ?
Nos missions au quotidien ne passent pas par le contact direct avec les patients, mais par la réalisation d’analyses biologiques, biochimiques et bactériologiques, qui aident à l’orientation du diagnostic des patients, leur suivi pathologique et la prise en charge rapide d’urgences. Il faut pouvoir résister à des périodes de stress, ou prendre des décisions importantes et réfléchies en période de permanence des soins ou en opérations extérieures. L’objectif est de pouvoir rendre les analyses dans les meilleurs délais, quelle que soit l’activité reçue et quelle que soit l’heure du jour et de la nuit.
Quelles activités votre service réalise-t-il et avec quelles équipes ?
Nous travaillons en équipe toute la journée, la communication et la précision sont de rigueur, puisque l’erreur n’est pas permise dans la remise des résultats. Nous sommes une équipe de techniciens de laboratoire au même niveau hiérarchique, ainsi qu’un cadre de santé et une équipe de biologistes qui valident tous les résultats qui sortent du laboratoire. Nous travaillons sur une quinzaine de machines différentes qui permettent de rendre des résultats rapidement en toute sécurité.
Êtes-vous susceptible de partir en opération extérieure (OPEX) ?
Nous pouvons être envoyés en OPEX sur différents théâtres d’opérations. Nous sommes un maillon de la chaîne de soins, utile dans un centre médico-chirurgical qui permet une prise en charge complète de tous les patients pouvant être admis.
Pouvez-vous nous raconter une anecdote vécue en mission (OPEX) ?
Pour ma première mission à Djibouti, après seulement deux semaines sur place, l’équipe du centre médico-chirurgical a dû prendre en charge un blessé militaire polytraumatisé lors d’un accident de la route après un exercice.
Il a été rapatrié au plus vite en hélicoptère au centre médico-chirurgical afin qu’il puisse y être opéré dans les plus brefs délais. Je ne savais pas encore quel serait exactement mon rôle dans cette opération mais j’étais présente, jusqu’au moment où il a fallu comptabiliser des poches de sang total pour transfuser notre patient, qui faisait une hémorragie importante. Il a fallu pour cela mobiliser beaucoup de personnes sur le camp pour trouver le bon groupe sanguin puis réaliser plusieurs tests sur les poches avant de pouvoir les transfuser.
Ce patient fut rapatrié en France à 7h00 du matin. La nuit fut longue et courte à la fois, mais nous savons que nous avons fait tout ce que nous pouvions pour le sauver.
Quel type de formations avez-vous suivi et vers quelles fonctions pourriez-vous évoluer à l’avenir ?
Au laboratoire, nous sommes soumis à la norme ISO 15189, qui régit une partie des règles imposées à tous les laboratoires de France. Cette norme nous impose d’être formés et habilités à tous les postes et domaines que nous devons occuper lors de la période de permanence des soins. À ce titre, il est important que nous soyons toujours à jour concernant les méthodes ainsi que les façons d’exercer notre métier. Nous avons le droit de demander un certain nombre de formations qui ont trait à notre cœur de métier mais aussi à des formations militaires plus générales mais néanmoins nécessaires pour notre statut.
Une des évolutions possibles est la fonction de cadre de santé pour laquelle il faut passer un concours militaire puis un concours civil. Après réussite, l’école des cadres nous forme pendant une année avant de pouvoir officiellement exercer en tant que cadre de santé et de pouvoir exercer.
Comment se manifestent les valeurs de cohésion et d’engagement dans votre métier ?
Le métier de technicien de laboratoire est un métier qui requiert un esprit d’équipe, chaque membre du personnel ayant son propre domaine d’expertise et de compétence. Ce qui permet au groupe d’être efficace et opérationnel, même dans les situations de stress et d’urgence. Au SSA, nous sommes utiles à notre pays et à nos combattants, tant sur le territoire français que sur les différents théâtres d’opérations.
Quels sont vos centres d’intérêt en dehors de votre métier ?
Étant jeune maman, la majeure partie de mon temps libre est consacrée à mes enfants et en particulier à leur faire découvrir les différentes activités sportives que nous pratiquons, telles que la boxe, le vélo, la course à pied ou encore l’équitation.
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