Loïc, infirmier militaire : « Je ne lâcherai mon objectif pour rien au monde »

Direction : Santé / Publié le : 11 avril 2024

L’infirmier en soins généraux de 1er grade (ISG1G) Loïc, affecté depuis août 2023 à la 167ème antenne médicale soutenant, notamment, le 3ème RPIMa, est l’exemple parfait de la vocation absolue. Major de promotion par deux fois, infirmier de combat, athlète accompli et militaire dans l’âme, il cultive l’excellence. Panorama d’un parcours sans faute.

Rédaction : https://latelierdumot.fr

L’ISG1G Loïc présente sa promo à la cérémonie officielle de fin de stage de l'ENSOA à Saint Maixent

L’ISG1G Loïc, infirmier militaire du Service de santé des armées (SSA), a présenté, jeudi 28 mars 2024, sa promotion de 264 stagiaires à la cérémonie officielle de fin de stage de l’École nationale des sous-officiers d’active (ENSOA), à Saint Maixent. Un honneur pour ce major de promo atypique, l’une des 38 recrues du SSA sur une population totale de 264, essentiellement composée de soldats de l’armée de Terre. « J’ai choisi l’ENSOA car elle dispense des compétences spécifiques relatives au commandement qui sont la garantie d’une légitimité précieuse pour un sous-officier », explique le jeune infirmier. L’ancrage « Terre » est en effet une plus-value pour les soignants militaire qui ne s’intègreront que mieux dans les unités ou en opérations extérieures (OPEX).

Lucide et déterminé, Loïc n’a pas laissé la difficulté d’être un personnel du SSA isolé au milieu de terriens, ni l’étiquette automatiquement associée de soldat de « soutien », le freiner dans son ascension. Son ambition est de devenir infirmier militaire, deux métiers qu’il revendique comme indissociables et synonymes d’un engagement à 100%. « Je ne lâcherai mon objectif pour rien au monde et je ne ferai jamais les choses à moitié, » prévient-il.

Né en 2002 d’une mère professeur au lycée de l’EPAA à Grenoble et d’un père ancien chasseur alpin, il compte également deux grands-pères soldats, un oncle infirmier chasseur alpin ainsi qu’un frère saint-cyrien et pilote d’hélicoptère à l’ALAT (aviation légère de l’armée de Terre). Autant dire que sa destinée était toute tracée. C’était sans compter ses talents en natation de compétition au lycée… Par le biais d’un diplôme de secourisme qu’il doit décrocher pour devenir nageur-sauveteur, il découvre l’ivresse de l’aide à une victime dans des conditions dégradées, « la montée de l’adrénaline causée par la nécessité de se dépasser et d’assurer pour l’autre ». C’est décidé, non seulement il sera militaire, mais aussi infirmier, une équation à la hauteur de son tempérament passionné et jusqu’au-boutiste.

« Je ne lâcherai mon objectif pour rien au monde et je ne ferai jamais les choses à moitié ! »

La suite pourrait être anecdotique si elle n’était pas si remarquable. Après son Bac, Loïc tente le concours pour entrer à l’École du personnel paramédical des armées (EPPA) à Lyon-Bron. Il se classe 13ème sur plusieurs milliers -une broutille- et entame une formation de trois ans qu’il termine haut la main (major de sa promo et oui, déjà !), validant un bagage académique d’infirmier en tout point identique à celui du civil. Le volet militaire dont « le but est de former des professionnels de la santé au profit des forces armées donc il s’agit plus de performance médicale que de statut médical », il décide de valoriser en parallèle son diplôme avec trois stages de qualification supplémentaires. S’enchaînent alors, sur ses périodes de permission, un brevet de parachutisme militaire, une initiation commando et un stage d’aguerrissement au célèbre centre d’entraînement en forêt équatoriale de Guyane où il termine 2ème sur 30 participants après une immersion dans la jungle profonde. Loïc carbure à l’excellence et au dépassement de soi en toutes occasions et se révèle à travers ce concentré de techniques de franchissement, de combat au corps-à-corps, de défense pieds-poings et de survie en terrain hostile.

Lorsqu’il intègre l’École nationale des sous-officiers d’active comme stagiaire, c’est en infirmier de combat revisité, prêt à faire des étincelles. Il se démarque d’ailleurs très vite. Par son investissement personnel tout d’abord, puisqu’il se porte volontaire comme élève-chef de compagnie ; par ses performances sportives ensuite. Il est sélectionné pour participer au challenge inter-écoles au sein de l’équipe Terre, qui remporte le trophée. Doté d’une motivation à toute épreuve, Loïc croit à la polyvalence.

« Il faut être mauvais nulle part, plutôt que bon partout. Je trouve essentiel de travailler ses points faibles pour les monter au niveau des disciplines où l’on excelle, une remise en question constante que j’applique dans la vie en général. »

Rusticité, talent et dévouement. Un trio de qualités qui font toute la force de Loïc. Malgré ses résultats exceptionnels, l’homme reste humble et s’épanouit dans la cohésion de groupe. Surtout, il a soif de défis. À peine arrivé à Carcassonne, il prépare déjà son départ en mission opérationnelle. « Je me suis porté volontaire pour la mission Harpie, en Guyane, déclare-t-il. C’est un environnement très accidentogène, donc très formateur et, du coup, très gratifiant. » En tant qu’infirmier isolé en jungle, il sera le seul représentant de la profession médicale dans une section de 30 personnes et l’unique responsable d’une prise en charge de blessés de guerre.

Pour être à la hauteur, une ultime formation, direction Toulon, pour une session de mise en condition de survie du blessé de guerre. Cette formation propose des modules de sauvetage au combat inculquant des pratiques et des gestes techniques poussés, uniquement autorisés en opération. Loïc se réjouit. Son cadre de compétence va s’élargir, qui le conforte dans son statut de « spécialiste paramédical et de militaire à qui on peut faire confiance », un « must » pour bien soigner. D’ailleurs, dans la jungle guyanaise, il sera surnommé Doc’, même s’il n’est « qu’infirmier ». Infirmier militaire bien entendu.


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