Lutte contre les violences sexistes et sexuelles : « chaque effort compte et rien n’est de trop »

Direction : Santé / Publié le : 05 mars 2025

Le Service de santé des armées renforce son engagement dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles en nommant, le 30 janvier 2025, une référente dédiée : le médecin en chef Élise. Elle partage sa vision et ses ambitions. Interview.

Propos recueillis par Emmanuelle NDOUDI

Médecin en chef (MC) Élise © BCI-SSA

Stop aux discriminations et aux violences sexuelles et sexistes. 

Le sujet des violences sexuelles et sexistes (VSS) est complexe. Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter cette fonction ?

Médecin en chef (MC) Élise : Travailler sur ce sujet engageant nécessite un investissement et une sensibilisation personnelle sur la question des violences sexistes et sexuelles. En tant que chef du bureau « considération du personnel » du département « Accompagnement et gestion RH », j’étais déjà impliquée dans l’animation du réseau des référents « mixité égalité » du Service de santé des armées. Ma nomination en tant que référente VSS s’inscrit donc dans une continuité, voulue par le directeur central.

La création de cette fonction démontre l’attention portée par le directeur central sur ce sujet. Le Service a, en effet, une double responsabilité sur cette thématique. En tant qu’employeur, il a pour mission d’appliquer les mesures visant à prévenir, sensibiliser, former, accompagner et sanctionner son propre personnel. Et en tant qu’opérateur de santé pour le ministère des Armées, le Service de santé des armées veille à la bonne préparation des soignants, pour dépister et prendre en charge les militaires confrontés à ces situations.

Quelles sont vos missions en tant que référente VSS ?

MC Elise : La question des violences sexistes et sexuelles comprend trois grands volets pour l’employeur : la prévention et la sensibilisation, la formation des cadres et des dirigeants et le volet disciplinaire. Sur l’ensemble de ces approches, plusieurs acteurs interviennent dont les référents « mixité égalité », le personnel encadrant et les chefs d’organisme pour la prévention et la sensibilisation, l’Académie de santé des armées (ACASAN) pour tout ce qui concerne les formations, le bureau des affaires administratives réservées, et le bureau chancellerie pour l’aspect disciplinaire. La division « santé de défense » est, elle, chargée de traiter le volet « opérateur de soins ».

Épaulé par mon adjoint, le commissaire de 1ère classe Laura, je suis chargée de coordonner les travaux réalisés par les acteurs de terrain grâce à des comités de suivis. L’enjeu de ces réunions trimestrielles est d’identifier tous les acteurs impliqués et de parvenir à constituer un réseau stable et efficient. Ensemble, nous serons en capacité de porter des réflexions sur le sujet et faire des propositions de mesures à mettre en œuvre. A l’issue, je suis chargée de restituer les synthèses de nos comités auprès du directeur central.

En ce début de mission, mon objectif principal est d’assurer la mise en application du plan d’action ministériel de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Mis en place à l’été 2024, ce plan contient 52 mesures et se divise en quatre axes : accompagner la victime, sanctionner, garantir la transparence et prévenir.

Que projetez-vous de mettre en place ?

MC Élise : Concernant le plan d’action ministériel, le Service de santé des armées a déjà pris en compte la majorité des actions décrites dans ce plan. Une poignée d’entre elles restent à finaliser, notamment le référentiel à destination des soignants, la fin des travaux sur les formations par l’ACASAN et l’actualisation de l’organisation de la chaîne mixité-égalité. Je souhaiterais notamment faire évoluer le format des prochains comités de suivi, afin de pouvoir élargir la manière d’aborder les questions.

J’aurai une attention particulière sur les aspects de prévention et de sensibilisation, avec l’objectif de mieux adapter le maillage des référents « mixité égalité », et de parvenir à leur fournir des outils simples et fiables dans ces domaines.

Je suis convaincue qu’avec l’engagement et la mobilisation de chacun, les prises de consciences individuelles et collectives sur cette question de société vont progresser et assureront une meilleure prise en compte des différentes situations susceptibles de se présenter. En matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, chaque effort compte et rien n’est de trop.

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