« Le métier d’infirmier militaire était pour moi une évidence. »

Direction : Santé / Publié le : 17 septembre 2024

Traumatologie du blessé de guerre, opérations extérieures, formation continue… le métier d’infirmier militaire était pour Julie « une évidence ». Après avoir réalisé ses trois années d’études d’infirmière aux Écoles militaires de santé Lyon-Bron, elle est aujourd’hui affectée à la 79e antenne médicale de Lyon Mont Verdun. Interview.

L'infirmière en soins généraux Julie dans son environnement de travail

Quel est votre parcours et pourquoi avoir choisi de rejoindre le Service de santé des armées ?

J’ai débuté mon engagement en 2017, pour une durée de 9 ans. Ce qui se traduit par 3 ans d’études aux Écoles Militaires de Santé Lyon-Bron (EMSLB) pour mes études d’infirmière militaire puis 6 ans de lien au service à l’issue. Diplômée en 2020, j’ai réalisé mes classes de sous-officier au sein de l’armée de Terre puis j’ai rejoint la 102e antenne médicale d’Angoulême pendant 3 ans. Ensuite, j’ai été mutée en 2023 à la 79e antenne médicale de Lyon Mont Verdun.

Avant d’entrer dans l’armée, j’étais préparatrice en pharmacie et je souhaitais faire quelque chose qui bougeait un peu plus. Je me suis renseignée sur ce parcours à l’armée et on m’a parlé du Service de santé des armées. J’ai choisi de prendre une nouvelle filaire pour avoir le côté santé en plus de l’aspect opérationnel. Le métier d’infirmier militaire était pour moi une évidence.

Quelles sont vos missions en tant qu’infirmière en soins généraux ?

En métropole, je dispense des soins d’urgence et soins infirmiers classiques de type pansement/injection. Je réalise les visites d’aptitude des militaires et assure le soutien sanitaire des militaires en exercice. Je m’entraîne et me forme aux soins d’urgence en mission (sauvetage au combat), et je me maintiens en condition opérationnelle pour partir en opérations extérieures en poursuivant un entraînement physique et militaire (tir, combat, sport, qualifications militaires, etc.).

« Il faut se tenir prêt à partir en mission en conservant un bon niveau physique, sanitaire, militaire mais aussi nous assurer que nos personnels soient prêts au niveau médical. »

Quel type de patientèle et de problématiques rencontrez-vous ?

Cela diffère selon l’affectation et la spécificité de l’arme soutenue. Dans l’armée de Terre, les patients militaires sont généralement jeunes et en bonne santé alors que dans l’armée de l’Air et de l’Espace, ce sont plutôt des spécialistes que l’on suit (pilote, convoyeur, etc.). Leurs pathologies sont liées à l’exercice des militaires : traumatologie du sport, urgences, médecine générale, aptitudes… En mission extérieure et selon les théâtres d’opération, cela peut être de la médecine d’urgence de type plaies par balle ou explosions.

Nous devons être en mesure de répondre aux besoins des unités soutenues et assurer le bon fonctionnement de notre antenne médicale. Il faut se tenir prêt à partir en mission en conservant un bon niveau physique, sanitaire, militaire mais aussi nous assurer que nos personnels soient prêts au niveau médical. Pour cela, le travail se déroule en équipe avec le médecin militaire et l’auxiliaire sanitaire mais nous pouvons aussi être en poste isolé en autonomie sur le terrain avec le médecin au bout du fil.

« Nous pouvons nous retrouver dans un véhicule blindé en Afrique, à pied en Guyane, dans un avion lors d’évacuations médicales d’urgences, dans un sous-marin de la Marine nationale ou bien dans des hôpitaux militaires de terrain montés dans les tentes. »

Quel type de formation avez-vous suivi et vers quelles fonctions pourriez-vous évoluer à l’avenir ?

J’ai suivi plusieurs formations paramédicales ces 3 dernières années : sauvetage au combat, transfusion sanguine de l’avant, prise en charge médico-psychologique en situation de soignant isolée, actualité du paludisme et suivi et soin des plaies et cicatrisations. Au niveau militaire : une formation de sous-officier et un entraînement au tir et tests physiques annuels comme tous militaires ainsi que d’autres formations spécifiques selon les missions.

Je souhaite encore réaliser des missions opérationnelles pendant quelques années afin de me perfectionner et élargir ma pratique infirmière mais je souhaiterais à terme devenir infirmière cadre de santé.

« Le métier d’infirmier militaire dans les forces armées est très différent de celui qu’on retrouve dans le civil. Les valeurs du métier d’infirmier sont liées à celles du militaire, ce qui rend ce métier riche et opérationnel. »

Êtes-vous susceptible d’exercer en OPEX ?

Bien sûr, je réalise un départ en mission extérieur par an. Le SSA est présent avec une équipe médecin-infirmier et auxiliaire sanitaire partout où nos militaires français sont déployés et peu importe leur corps d’armée (Terre, Air, Mer, Gendarmerie, Légion étrangère…).

Nos environnements d’exercice sont variés. Nous pouvons donc nous retrouver dans un véhicule blindé en Afrique, à pied en Guyane, dans un hélicoptère ou dans un avion lors d’évacuations médicales d’urgences, dans un bâtiment ou un sous-marin de la Marine nationale ou bien dans des « hôpitaux militaires de terrain » montés dans les tentes (comme l’hôpital que nous avons déployé sur un parking à Mulhouse pendant la crise COVID-19).


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