[On parle de nous] Pénicilline, morphine, trousse d’urgence… les progrès de la médecine durant la Seconde Guerre mondiale
La guerre a permis à la médecine militaire de faire de très gros progrès avec notamment l’utilisation des premiers antibiotiques et la prise en charge des blessures psychiques des soldats.
Source : France Info "Le billet sciences"; Diffusion : le 06/06/2024
Les innovations médicales issues de la Seconde Guerre mondiale et des terrains de guerre plus récents sont nombreuses. À partir de 1940, l’un des gros progrès, c’est l’utilisation des premiers antibiotiques. L’utilisation, par exemple, de la pénicilline découverte 12 ans avant la guerre, mais dont l’usage s’est développé à partir de 1941 et avec aussi l’utilisation des sulfamides. Ces deux familles d’antibiotiques ont permis de sauver davantage de vies et de limiter les amputations chez les blessés de guerre. L’usage de la morphine a également permis d’améliorer la prise en charge de la douleur.
Autre innovation, note le MC Arnaud le Goff, médecin chef au service de santé des armées, entre 1939 et 1945, les soldats commencent à être équipés de trousses d’urgence contenant des pansements pour protéger les plaies, et limiter les hémorragies. Cela peut paraître dérisoire, mais c’est le début de la prise en charge médicale avancée directement sur le front, avec la notion que l’heure qui suit la blessure, doit au maximum être mise à profit pour effectuer des gestes d’urgence et augmenter les chances de survie.
« Autre innovation, entre 39 et 45, les soldats commencent à être équipés de trousses d’urgence contenant des pansements pour protéger les plaies et limiter les hémorragies. C’est le début de la prise en charge médicale avancée directement sur le front »
Ces innovations médicales se sont poursuivies par la suite, à la fois pour les militaires, et pour les blessés civils. Aujourd’hui, l’armée française utilise, par exemple, toujours du plasma cryodesséché. C’est un plasma en poudre, qui peut être reconstitué en cinq minutes avec de l’eau sur le terrain.
L’avantage, c’est qu’il se transporte et s’utilise plus facilement que du plasma congelé. Cette technique française de lyophilisation par le froid, mise au point par le général Jean Julliard durant la Seconde Guerre mondiale, est toujours utilisée en médecine militaire et des équipes du SAMU sont également équipées de ce plasma cryodesséché.
Soigner les grands brûlés et les soldats amputés
De plus, le SSA est aujourd’hui en pointe pour soigner de grands brûlés avec des imprimantes 3D qui reconstituent de la peau à partir de tissus cellulaires pour soigner des militaires amputés, avec l’utilisation de prothèses « lames » qui permettent de courir et faire du sport.
Enfin, la médecine militaire continue aussi d’améliorer la prise en charge des blessures psychiques des soldats. Après la Seconde Guerre mondiale, le terme de « névroses de guerre » est apparu. On parle désormais de stress post-traumatique, et cette prise en charge continue de s’améliorer avec des traitements, des psychothérapies, voire l’utilisation de la réalité virtuelle pour accompagner les victimes.
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