Découvrez le parcours de Fabien Lamirault, champion paralympique
Fabien Lamirault, agent sous contrat au SGA, est aussi champion paralympique en tennis de table : depuis les Jeux de Londres en 2012, il a déjà remporté six médailles olympiques, dont deux en or aux derniers Jeux de Tokyo en 2021. Nous l'avons rencontré lors du 14 Juillet, alors qu'il était parrain de la collecte du don du sang aux Invalides.
Dans un premier temps, retraçons votre parcours. Vous avez notamment participé aux JO de Londres, il y a 10 ans, et tout s'est enchaîné : deux médailles à Londres, deux médailles d'or à Rio, et deux médailles d'or à Tokyo. Comment vous êtes-vous dirigé vers le para tennis de table et comment en êtes-vous arrivé à un tel niveau ?
Je suis arrivé au para tennis de table par le plus grand des hasards, grâce au côté loisir du « ping » que tout le monde connaît.
Lorsque j'ai eu mon accident, j'ai vécu une grande période de rééducation au cours de laquelle j'ai essayé de nombreux sports, dont le tennis de table, avec le fauteuil face à la table, comme ce que je fais aujourd'hui avec les jeunes. On rencontrait des gens, on s'amusait… ça m'a plu. Je me suis donc dit que j'allais me licencier ici, au cercle sportif de l'Institution nationale des Invalides (CSINI), l'un des plus importants clubs de la Fédération Française Handisport. C'est là que l'aventure a commencé, deux ans après mon accident, en 2000, aux côtés de mon entraîneur avec qui je travaille depuis 20 ans.
Au fur et à mesure de mes entraînements, j'ai rencontré au CSINI des escrimeurs de haut-niveau, nos entraînements se croisaient souvent. On est en 2004, dans la période entre les jeux olympiques de Sydney et ceux d'Athènes. Les entendre me raconter leurs expériences des jeux m'a donné envie d'aller au bout de ce que je pouvais faire. On a multiplié les entraînements, on s'est donné les moyens de nous amener en équipe de France quelques années plus tard.
J'ai tenu à rester licencié ici jusqu'au retour des jeux de Rio, car je voulais absolument les gagner sous la bannière du club qui m'a amené à un tel niveau.
Vous avez signé votre premier contrat avec la Police nationale, et vous êtes engagé avec le ministère des Armées depuis 2020 au sein de l'Armée de Champions. Que vous apportent ces contrats ?
Ces dispositifs nous permettent d'être employés. Je suis agent sous-contrat au sein du Secrétariat général pour l'administration (SGA), comme de nombreux contractuels au ministère des Armées. Ce type de contrat est très bénéfique. Ce n'est pas seulement un sponsor, cela va au-delà. Nous sommes des salariés, ce qui change tout. On peut cotiser, avoir une fiche de paie et un cadre qui nous permet de nous entraîner pour décrocher des médailles pour la France.
Par ailleurs, en ce qui concerne la prise en compte du handicap au Centre national des sports de la Défense de Fontainebleau, il n'y a pas de distinction entre les athlètes olympiques et paralympiques. Lors de nos rassemblements, nous sommes considérés comme des athlètes de haut-niveau, il n'y a aucune différence entre les femmes, les hommes, les paralympiques, en fauteuil, pas de fauteuil… Il n'y a pas de barrière, pas de tabou, pas de handicap. Ce sont de très bons moments : premièrement, on peut tous se rencontrer lors des rassemblements organisés car, en tant qu'athlète de sports différents, nous ne nous voyons que rarement avec tous nos calendriers dispatchés. Ensuite, nous nous sentons appartenir à un groupe : le bataillon de Joinville. La cohésion est très importante, elle nous apporte beaucoup.
Vous intervenez beaucoup dans les écoles pour faire découvrir votre sport, mais aussi pour démocratiser votre handicap. C'est une action qui vous tient à cœur ?
Oui, j'apprécie le faire autant que possible. La première fois que j'ai fait ça, c'était dans l'école de mes enfants. Je suis allé les chercher après les jeux et j'ai apporté les médailles gagnées. C'était impressionnant : les enfants ne voyaient plus le fauteuil, seulement la médaille, ils avaient des étoiles dans les yeux. Mes enfants étaient fiers, ils racontaient à tous que « leur papa était un champion », et c'est devenu à mon tour une fierté de faire oublier mon fauteuil aux yeux de tous. Je pense que c'est aussi notre rôle d'ambassadeur que de démocratiser le handicap dans le sport de haut niveau, surtout auprès des plus jeunes. Oui, il y a un fauteuil, mais derrière ce fauteuil, il y a un sportif de haut niveau, un homme, un père, des objectifs, une vie pleine, riche et remplie. La vie ne s'arrête pas. C'est pour moi essentiel de montrer cela aux enfants pour casser un maximum de barrières qui, soyons réalistes, existent encore aujourd'hui.
Vous êtes aujourd'hui ambassadeur du Centre de transfusion sanguine des Armées (CTSA) et parrain de la collecte du sang au 14 Juillet à l'Institut national des Invalides. Qu'est-ce que ça vous fait de revenir ici ?
C'est un véritable retour aux sources, qui plus est lors d'un 14 Juillet. Le club des Invalides m'a accueilli à 20 ans et m'a permis de devenir champion paralympique. C'est un lieu qui m'a tout donné. C'est donc un grand plaisir de revenir ici et d'être le parrain de cette journée avec le CTSA. Par ailleurs, c'est une belle journée conviviale, on donne le sourire aux enfants en jouant avec eux et aux gens qui donnent de leur personne pour nos armées, c'est une fierté de participer à cette opération.
Aujourd'hui, nous sommes au coeur d'une opération de relations publiques destinée à renforcer le lien Armées-Nation. En tant que civil de la Défense et agent sous contrat au SGA : que vous inspire ce lien ?
Il est très important, et je suis heureux d'avoir l'opportunité de participer à son renforcement grâce notamment à mon contrat. Nos concitoyens ont plutôt un bon rapport avec l'armée, la preuve : le CTSA a récolté le maximum du sang possible aujourd'hui pour les blessés et il y a énormément de monde. Les Français vont à la rencontre de leur armée, c'est un lien patriotique fort, dont on peut être fier. Je l'ai, beaucoup de monde l'a ici, il est réel, surtout avec les blessés des armées dans ce lieu si symbolique. Les gens participent à leur manière, en visitant les lieux « Défense » comme ici le musée de l'Armée, en participant aux animations proposées, en regardant le défilé à la télévision, en donnant leur sang. En tant que sportif de haut-niveau de l'Armée de Champions, je suis heureux de m'inscrire dans cette opération pour consolider cette dynamique positive.
Dernière question, quels sont vos prochains objectifs ? Paris 2024 ?
On a tout d'abord l'Espagne où je participerai aux championnats du monde au mois de novembre. En 2023, il y aura les championnats européens et, effectivement, on a bien sûr en ligne de mire les jeux olympiques de Paris 2024, à la maison. L'entraînement sera intense, mais les ambitions sont là !
On vous adresse tous nos voeux de réussite !
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