Franck Petit : « 23 para-athlètes en contrat avec le secrétariat général pour l’administration participent aux Jeux paralympiques »
Grâce au soutien du ministère des Armées, ces sportifs de haut niveau ont pu préparer sereinement cet événement qui débute aujourd’hui. Franck Petit, adjoint à la déléguée nationale handicap du Réseau handicap du ministère des Armées, nous explique ce dispositif d’accompagnement.
Combien de para-athlètes en contrat avec le SGA participent aux Jeux paralympiques ?
Franck Petit : Ils sont 23 – 10 femmes et 13 hommes – dans un grand nombre de disciplines (para athlétisme, para cyclisme, para judo, para aviron, para badminton, para canoë-kayak, para tennis de table, escrime fauteuil, para triathlon, para tir et tennis fauteuil). Ils sont liés au ministère des Armées par des contrats de travail, qui en font des agents civils du secrétariat général pour l’administration. En effet, à la différence des sportifs de haut niveau valides qui sont généralement recrutés sous statut militaire, les para-athlètes sont recrutés sous statut contractuel civil pour des raisons de normes médicales propres au statut de militaire. Par ces contrats, les athlètes sont assurés pendant une période d’un an ou deux ans de percevoir une rémunération pendant qu’ils s’entrainent, quasiment à plein temps. Ce soutien s’inscrit dans le cadre du protocole interministériel signé le 16 septembre 2019, relatif au soutien du sport de haut niveau français dans la perspective des JOP 2024.
Comment ces para-athlètes sont-ils choisis ?
F.P : Ils sont sélectionnés lors de commissions de recrutement, d’avancement et de reconversion (CRAR) au Centre national des sports de la Défense (CNSD). Elles se déroulent deux fois par an, sur proposition de l’Agence nationale du sport qui est elle-même en contact avec les fédérations sportives. Les para-athlètes sont recrutés en fonction de leurs mérites et potentiels sportifs. Il y a aussi un critère d’image : il est important que ces athlètes soient de bons ambassadeurs pour le ministère des Armées. En pratique, ce sont les experts du CNSD, notamment ceux du Bataillon de Joinville, qui déterminent les athlètes à retenir.
À quoi s’engagent les para-athlètes en signant ce contrat ?
F.P : Ils doivent participer à des activités de communication au profit du ministère des Armées. Sandrine Martinet, para judoka, porte-drapeau de la délégation française aux Jeux paralympiques de Tokyo, est par exemple venue expliquer son parcours lors d’un point presse du ministère à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars dernier. Les para-athlètes doivent aussi signaler lors d’éventuelles interviews qu’ils sont agents du ministère, ainsi que participer à des compétitions sportives militaires internationales. Ils doivent enfin se réunir plusieurs fois dans l’année pour faire acte de cohésion et de groupe au CNSD, à Fontainebleau.
Quelles sont les actions mises en place par le ministère au profit des para-athlètes ?
F.P : Le ministère des Armées, en leur proposant un contrat de travail, leur offre sécurité et sérénité en leur permettant de consacrer la plus grande partie de leur temps à l’entraînement. Nous voyons des champions du monde ou olympiques qui seraient, sans ce soutien, dans une situation très compliquée sur le plan financier et obligés de concilier entraînement et travail à temps partiel. Le contrat conclu avec le SGA leur est, sinon indispensable, du moins d’un grand soutien. Ils ne sont ainsi pas à la merci d’un sponsor qui risque de se retirer sans préavis. Les para-athlètes peuvent également, s’ils le souhaitent, être accompagnés par Défense Mobilité lors de leur retraite sportive dans le cadre de leur reconversion. En effet, une fois leur carrière terminée, certains auront besoin d’être accompagnés dans un nouveau projet, parfois très éloigné de l’univers du sport. Un guide vient d’ailleurs d’être très récemment publié sur le sujet .
Quelle est la politique du SGA pour les personnes en situation de handicap ?
F.P : Au ministère des Armées, un réseau handicap existe depuis une douzaine d’années, lequel est aujourd’hui bien rodé. La délégation nationale handicap (DNH) est à Balard, à la direction des ressources humaines du ministère des Armées (DRH-MD). Il y a aussi des délégués handicaps régionaux (DHR) dans les Centres ministériels de gestion (CMG) et 120 relais handicap de proximité, la plupart du temps dans les Groupements de soutien de base de Défense (GSBdD). Ce réseau met en œuvre la politique handicap du ministère, précisée par des plans pluriannuels. Nous réalisons actuellement le Plan 2022-2024 dans lequel nous précisons les grands axes de notre politique : recruter des agents, les fidéliser, leur offrir un parcours professionnel et les accompagner en termes d’aménagement de poste. Nous avons à notre disposition des financements pour acheter du matériel qui viennent de crédits ministériels propres, mais aussi du Fonds d’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (PIPHFP). Cette politique volontaire nous permet d’atteindre le taux de 4,86% d’agents en situation de handicap – et même le taux de 7 % de bénéficiaires de l’obligation d’emploi, supérieur au taux légal de 6% (en tenant compte des anciens militaires recrutés avant le 01/01/2020 via les emplois réservés). Nous sensibilisons les agents du ministère à la diversité des formes de handicap, souvent invisibles, et à l’intérêt de demander une reconnaissance lorsque l’on est atteint d’un problème de santé qui a des répercussions durables sur le travail.
La plupart des handicaps surviennent en cours de carrière, souvent autour de l’âge de 50 ans. La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé favorise la mise en place d’aménagements pour le maintien en emploi. Pour le recrutement externe, nous sommes en concurrence avec les autres ministères et le secteur privé. Il existe une pénurie de profils dans l’ensemble du monde du travail. Nous sommes en train de rédiger le Plan 2025-2028, qui comportera un important volet accessibilité numérique afin que nos systèmes d’information et sites soient accessibles aux personnes en situation de handicap, notamment malentendantes et malvoyantes.
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